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Classification selon WRMS 2016 (12
familles).
Les fiches
MODE DE VIE & COMPORTEMENT Les Cypriniformes occupent une grande variété de milieux d’eau douce (rivières rapides, lacs, étangs, zones inondables). Leur mode de vie reflète cette diversité et s’appuie sur des adaptations morpho-fonctionnelles et comportementales. Majoritairement benthiques ou pélagiques selon les espèces Présents des ruisseaux de montagne (loches, Balitoridae) aux eaux calmes (carpes, Cyprinidae) Certaines loches colonisent les interstices du substrat pierreux, d’autres fouillent la vase avec leurs barbillons Gradient de courant et d’oxygène détermine leur répartition locale Nombreuses espèces grégaires : écoles lâches à denses Certaines loches et barbues sont territoriales, défendant un micro-habitat Réponse rapide aux variations de courant et de turbidité via la ligne latérale Métabolisme flexible : alternance d’activité diurne/nocturne selon la température Capacité à parcourir de longues distances en période de crue pour coloniser de nouveaux habitats Tolérance à l’hypoxie : survie en eaux stagnantes avec peu d’oxygène.
REGIME ALIMENTAIRE Les Cypriniformes présentent une grande diversité trophique, mais on y retrouve majoritairement des espèces omnivores à tendance herbivore, complétées par des adaptations spécialisées chez certains genres Végétation aquatique Plantes submergées, algues et biofilms Invertébrés benthiques Larves d’insectes, vers, petits crustacés, mollusques Débris végétaux et matière organique en suspension Petits poissons et œufs de batraciens (chez les grandes espèces piscivores) Particules planctoniques Filtration de micro-organismes par certaines espèces Omnivores-herbivores carpe commune : fouilleuse de fonds, broie végétaux et invertébrés Piscivores opportunistes Chez l’idé (Leuciscus idus) et le rotengle (Scardinius erythrophthalmus) à l’âge adulte Molluscivores carpe noire : spécialisée dans la prédation de gastéropodes Filtreurs spécialisés carpe argentée : capture fine de particules et plancton Dents pharyngiennes puissantes pour broyer végétaux et coquilles Absence d’estomac, tube digestif long pour digestion lente Barbillons et museau proéminent pour fouiller le substrat.
REPRODUCTION Les Cypriniformes frayent majoritairement au printemps, lorsque la température de l’eau se situe entre 12 °C et 20 °C. La période s’étend généralement d’avril à juin, parfois jusqu’à début juillet selon les espèces et les conditions hydrologiques La maturité sexuelle intervient vers : 2–3 ans chez le gardon, rotengle, ablette et carassin 4–5 ans (mâles) et 7–8 ans (femelles) chez le barbeau fluviatile 2 ans (mâles) et 3 ans (femelles) chez la carpe commune Tous les Cypriniformes sont ovipares et pratiquent la fécondation externe Le frai est souvent collectif : mâles et femelles se rassemblent en frayères, et dispersent des œufs adhésifs sur un support. Trois grandes stratégies de ponte : phytophiles : œufs fixés sur végétaux (carpe, tanche, carassin) lithophiles : œufs déposés sur graviers ou pierres (vairon, barbeau, ide) phyto-lithophiles : combinaison des deux supports (gardon, brème, chevesne) Certaines espèces comme le bouvier (Rhodeus) pondent dans les coquilles de bivalves, assurant une protection temporaire des œufs. La plupart des espèces ont une ovogenèse asynchrone ou groupe-synchrone, ce qui permet plusieurs pontes étalées sur 1 à 3 mois. En conditions idéales, des individus peuvent effectuer 2 à 3 fraies par an, répartissant ainsi le risque de perte d’œufs due aux variations climatiques ou prédation. La taille de la ponte chez les Cypriniformes varie énormément selon l’espèce, sa taille et son mode de reproduction. On observe un éventail allant de quelques dizaines d’œufs chez les plus petits loches à plusieurs centaines de milliers chez les grands cyprinidés. Les oeufs éclosent quelques jours apres, la durée diffère selon la température de l'eau...
Chez les
Cypriniformes, ces différences sont souvent subtiles et saisonnières,
apparaissant principalement pendant la période de frai. En résumé, le
dimorphisme n'est pas spectaculaire. GROUPE PARTICULIEREMENT INOFFENSIF En règle
générale, les Cypriniformes ne sont pas dangereux pour l’homme. Ce sont des
poissons d’eau douce comme les carpes, les loches, les vairons ou les danios,
qui sont inoffensifs, non venimeux, et non agressifs. Ils n’ont ni dents
buccales acérées, ni mécanismes de défense toxiques comme certains poissons
marins. Pas de venin : contrairement à certains poissons tropicaux (ex.
poissons-pierres), les Cypriniformes ne produisent pas de toxines Pas de morsure
: leurs dents sont pharyngiennes (dans la gorge), donc incapables de mordre
Comportement paisible : ils fuient plutôt que d’attaquer, même en captivité Pas
de danger mécanique : pas d’épines venimeuses ou de nageoires tranchantes. HIVERNATION Ces
poissons ne plongent pas dans une léthargie profonde comme certains mammifères,
mais adoptent une somnolence active durant l’hiver. Activité réduite : ils
ralentissent leur métabolisme, nagent peu, se nourrissent moins ou pas du tout
Réaction possible : contrairement aux hibernants, ils peuvent se déplacer ou
fuir en cas de danger Température corporelle variable : comme ils sont
poïkilothermes, leur température interne suit celle de l’eau Pas de sommeil
profond : leur cerveau reste actif, ils ne sont pas "endormis" au sens strict En
résumé : les Cypriniformes hivernent en ralentissant leur activité, mais ne
hibernent pas au sens strict. Ils restent réactifs et éveillés, prêts à
reprendre leur rythme dès que les températures remontent. PREDATEURS En milieu naturel, les Cypriniformes (carpes, loches, vairons…) sont la proie de nombreux prédateurs, surtout à l’état d’œuf, de larve ou de juvénile. Leur forte abondance dans les eaux douces en fait une ressource alimentaire majeure pour divers groupes d’animaux. Brochet (Esox lucius) : prédateur redoutable des juvéniles et adultes de petite taille andre (Sander lucioperca) : chasse en bancs, attaque les Cyprinidés en eaux calmes Perche commune (Perca fluviatilis) : consomme œufs, alevins et petits individus Silure glane (Silurus glanis) : peut ingérer de grandes carpes entières Héron cendré : capture les carpes et loches dans les zones peu profondes Martin-pêcheur : cible les petits Cypriniformes comme les vairons Cormoran : plongeur efficace, consomme des poissons jusqu’à 40 cm Aigrette garzette et balbuzard pêcheur : selon les habitats Loutre d’Europe (Lutra lutra) : consomme carpes, gardons, brèmes… Rat musqué et vison : opportunistes, surtout sur les poissons affaiblis Grenouilles et tritons : consomment œufs et larves Couleuvre vipérine (Natrix maura) : chasse les petits poissons dans les rivières Tortues aquatiques (ex. cistude) : peuvent consommer alevins et œufs Larves de libellules et dytiques : prédation sur les larves de Cypriniformes Hydres d’eau douce : capturent les alevins Écrevisses : fouillent les frayères et consomment les œufs En résumé : les Cypriniformes sont au cœur des réseaux trophiques des milieux aquatiques. Leur forte fécondité compense une prédation intense à tous les stades de vie.
Quelques Cypriniformes
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