Jean de la  Fontaine

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Description des illustrations

Illustration  
L’image représente Jean de La Fontaine assis dans son cabinet de travail au XVIIe siècle. Il est entouré de livres anciens, de manuscrits ouverts et d’un encrier posé sur une table en bois massif. La lumière douce qui entre par une fenêtre latérale éclaire son visage concentré et ses mains en train d’écrire. Il porte une robe de chambre sombre et un col blanc, typique de l’époque. Derrière lui, une étagère garnie de volumes reliés évoque son érudition et son goût pour les auteurs antiques comme Ésope et Phèdre. L’atmosphère est calme, studieuse, propice à la réflexion. Le décor, sobre mais élégant, reflète le monde lettré dans lequel évolue La Fontaine, entre observation du réel et méditation poétique. Jean de La Fontaine (1621-95)
Jean de La Fontaine naît en 1621 à Château-Thierry dans une famille bourgeoise aisée. Après des études irrégulières, il s’oriente vers le droit mais s’y ennuie rapidement. Il fréquente les milieux lettrés de Paris et se rapproche de protecteurs influents, notamment Nicolas Fouquet, dont il devient l’un des pensionnés. Après la chute de Fouquet, La Fontaine trouve d’autres soutiens, dont Madame de La Sablière, qui l’accueille pendant plus de vingt ans. Il publie en 1668 le premier recueil de ses Fables, inspirées d’Ésope, de Phèdre et des traditions orientales, qui rencontrent un immense succès. Parallèlement, il écrit des contes, des poèmes et des pièces de théâtre. En 1684, il est élu à l’Académie française, malgré l’opposition de certains moralistes. Dans ses dernières années, il mène une vie discrète, se consacrant à l’écriture et à la révision de ses œuvres. Jean de La Fontaine meurt en 1695 à Paris, laissant une œuvre qui demeure l’une des plus importantes de la littérature française, marquée par l’humour, la finesse morale et une maîtrise exceptionnelle de la langue.
L’image représente deux figures sociales opposées dans un style gravure classique inspiré du XVIIᵉ siècle. À gauche, le Bourgeois est vêtu simplement d’un manteau beige, d’un gilet brun et d’un chapeau rond. Il tient une canne et arbore une expression sereine, incarnant la tranquillité et l’autonomie. À droite, le Courtisan porte un habit bleu richement brodé, des bas rouges, une cravate de dentelle et un grand chapeau orné de plumes blanches. Son attitude est plus raide, son regard inquiet, illustrant la dépendance aux caprices du pouvoir. Le décor renforce cette opposition : une rue paisible côté Bourgeois, une cour royale chargée d’apparat côté Courtisan. La composition visuelle traduit fidèlement la morale de Jean de La Fontaine : mieux vaut une vie modeste et libre qu’une existence brillante mais soumise.
"Bourgeois" et Courtisan
Dans cette fable, La Fontaine oppose deux figures sociales emblématiques : le Bourgeois, homme simple, indépendant et maître de son temps, et le Courtisan, personnage soumis aux caprices du pouvoir et aux exigences de la vie de cour. Le Bourgeois incarne la liberté tranquille, celle d’un homme qui vit selon ses moyens, sans flatter ni dépendre de quiconque. Le Courtisan, au contraire, vit dans l’éclat et l’apparence, mais au prix d’une servitude constante, toujours obligé de plaire, de se montrer, de s’adapter aux humeurs des puissants. La Fontaine montre que le faste apparent du Courtisan cache une existence précaire, faite d’inquiétude et de contraintes, tandis que la modestie du Bourgeois lui assure une paix intérieure et une autonomie précieuse. À travers cette opposition, La Fontaine défend une morale claire : mieux vaut une vie simple mais libre qu’une vie brillante mais dépendante.
Illustration sépia représentant Jean de La Fontaine assis à un bureau, écrivant avec une plume sur un parchemin déroulé. Autour de lui figurent des éléments symboliques liés à son œuvre : un livre ouvert évoquant la littérature, une statue classique suggérant l’inspiration antique, un corbeau et un renard incarnant les personnages emblématiques de ses fables, ainsi que d’autres figures en arrière-plan qui renforcent l’univers allégorique. L’ensemble évoque la genèse poétique et la richesse thématique de l’écriture chez La Fontaine, comme l’indique le titre "Comment l’écriture vient à La Fontaine".
Comment l'écriture vient à La Fontaine
L’écriture vient à La Fontaine par un chemin fait d’observation, de culture humaniste et de fréquentation des milieux lettrés. Né dans une famille aisée, il reçoit une formation classique qui l’initie très tôt aux auteurs antiques, en particulier Ésope, dont les fables nourrissent son imaginaire. Son passage à Paris et sa proximité avec les cercles littéraires, notamment celui de Nicolas Fouquet, lui offrent un environnement stimulant où il découvre la poésie mondaine, les récits galants et les formes brèves. L’écriture devient pour La Fontaine un moyen d’exprimer sa vision du monde, mêlant ironie, sagesse et liberté de ton. Il puise dans les traditions anciennes, mais les transforme grâce à son style souple, à son sens du rythme et à son art de la narration. L’écriture lui vient aussi par l’observation attentive de la société de son temps : les puissants, les courtisans, les paysans, les animaux symboliques deviennent autant de figures qu’il met en scène pour réfléchir sur la nature humaine. Ainsi, l’écriture chez La Fontaine naît d’un double mouvement, celui de l’héritage littéraire et celui de l’expérience personnelle, pour aboutir à une œuvre où la simplicité apparente cache une grande subtilité.
L’image représente Jean de La Fontaine assis à une table en bois, plume à la main, plongé dans l’écriture. Autour de lui se tiennent plusieurs animaux emblématiques de ses fables : un corbeau perché sur le dossier de sa chaise, un renard assis à ses pieds, une cigale posée sur le rebord de la table, et un lion en arrière-plan, majestueux. Derrière La Fontaine, deux silhouettes antiques se détachent dans une lumière dorée : Ésope, vêtu d’une toge grecque, lève un doigt comme pour enseigner, tandis que Phèdre, en profil romain stylisé, observe la scène avec gravité. Le décor mêle des colonnes corinthiennes et des tentures du XVII siècle, symbolisant la rencontre entre tradition antique et modernité classique. L’ensemble évoque la filiation littéraire revendiquée par La Fontaine, qui puise dans l’héritage des Anciens pour créer une œuvre vivante et personnelle.
Dans la tradition des Anciens
Dans la tradition des Anciens, La Fontaine s’inscrit dans une filiation littéraire qui remonte aux auteurs antiques, en particulier Ésope, Phèdre et les moralistes de l’Antiquité. Il reprend leurs récits brefs, leurs structures narratives simples et leur manière d’enseigner une leçon à travers des personnages animaux ou humains. Cette tradition repose sur l’idée que la fiction doit instruire en divertissant, principe que La Fontaine revendique ouvertement. En suivant les Anciens, il adopte leur goût pour l’allégorie, leur sens de la concision et leur art de la pointe morale, tout en renouvelant ces modèles par son style souple, son humour et son observation fine de la société de son temps. Ainsi, écrire dans la tradition des Anciens signifie pour La Fontaine puiser dans un héritage prestigieux tout en le transformant pour en faire une œuvre personnelle, vivante et profondément moderne.
L’image représente une scène dynamique inspirée d’une fable de Jean de La Fontaine. Un corbeau est perché sur une branche d’arbre, le bec grand ouvert, prêt à chanter, tandis qu’un renard rusé, au sol, l’observe avec attention. Le fromage, tombant de la branche, est figé dans sa chute, accentuant le moment clé du récit.
 Le décor est champêtre, avec un arbre feuillu au centre, un ciel clair en arrière-plan et une végétation douce qui encadre la scène. Le corbeau, noir et majestueux, incarne la vanité, tandis que le renard, roux et expressif, incarne la flatterie et la ruse. L’illustration capte le mouvement, le dialogue implicite et la tension narrative, donnant vie à la leçon morale de La Fontaine avec une composition théâtrale et expressive.

Un récit plus vivant
Un récit plus vivant, chez La Fontaine, repose sur une écriture qui cherche à donner l’illusion du mouvement, de la parole spontanée et de la vie réelle. Pour y parvenir, La Fontaine utilise un style souple, proche de la conversation, où les personnages semblent parler d’eux‑mêmes et agir sous nos yeux. Il introduit des dialogues rapides, des interruptions, des changements de rythme qui imitent la vivacité de la langue parlée. Les animaux, hérités d’Ésope, deviennent de véritables acteurs dotés de voix, de gestes et de tempéraments, ce qui renforce l’impression de naturel. La Fontaine observe aussi la société de son temps et transpose dans ses fables les attitudes, les travers et les comportements humains, donnant à ses récits une dimension familière et immédiatement reconnaissable. Cette manière de raconter, à la fois simple et subtile, permet à La Fontaine de rendre ses histoires plus proches du lecteur, plus incarnées, plus dynamiques. Ainsi, le récit devient vivant parce qu’il mêle la vivacité de la langue, la précision des observations et l’art de transformer une leçon morale en petite scène
Une illustration en style gravure classique montre Jean de La Fontaine debout dans une clairière, vêtu d’un manteau long et d’une cravate blanche, le visage pensif, la main gauche sous le menton. Devant lui, un groupe d’animaux interagit sans qu’aucune morale ne soit écrite. Un renard rusé est assis, les oreilles dressées, observant un corbeau perché sur une branche, tenant un objet dans son bec. Un loup au pelage sombre se tient à distance, les yeux fixés sur un agneau fragile qui le regarde sans peur. L’arrière-plan est composé d’arbres feuillus et d’un ciel nuageux, créant une atmosphère contemplative. La Fontaine ne parle pas, il observe, laissant au spectateur le soin d’interpréter la scène.
Une morale qui ne l'est pas
Chez La Fontaine, la morale n’est pas toujours une règle explicite ou une leçon clairement formulée, car il préfère souvent suggérer plutôt qu’imposer. Cette manière subtile de conclure ses fables crée une morale qui ne l’est pas vraiment, une morale implicite, ouverte, parfois même ambiguë.
La Fontaine
joue avec les attentes du lecteur, détourne les modèles antiques hérités d’Ésope et laisse place à l’interprétation. Plutôt que d’énoncer une vérité définitive, il montre des comportements, des situations, des rapports de force, et laisse chacun tirer sa propre conclusion.
Cette liberté donnée au lecteur reflète la finesse de son regard sur la société de Louis XIV, où la vérité doit souvent être dite avec prudence. Ainsi, la morale chez La Fontaine n’est pas un ordre mais une invitation à réfléchir, un clin d’œil, parfois une ironie, qui fait de ses fables des œuvres vivantes et intelligentes plutôt que de simples leçons scolaires.
L’image illustre sept morales célèbres de Jean de La Fontaine dans une fresque cohérente. En haut à gauche, un loup imposant domine un agneau craintif, incarnant « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». À droite, une souris ronge les liens d’un lion prisonnier, illustrant « On a souvent besoin d’un plus petit que soi ». Au centre, une tortue avance calmement devant un lièvre bondissant, représentant « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ». En bas à gauche, un homme travaille la terre sous un ciel lumineux, évoquant « Aide-toi, le ciel t’aidera ». À droite, un renard pris au piège qu’il avait lui-même tendu incarne « Tel est pris qui croyait prendre ». Plus bas, un chasseur célèbre sa victoire trop tôt devant un ours encore vivant, illustrant « Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Enfin, une scène de tribunal montre un riche vêtu de pourpre blanchi par le juge tandis qu’un pauvre en haillons est condamné, dénonçant « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir».

Quelques morales
La raison du plus fort est toujours la meilleure
Une critique de l’abus de pouvoir : les puissants imposent souvent leur volonté, même lorsqu’ils ont tort. On a souvent besoin d’un plus petit que soi Un rappel que chacun peut être utile, même le plus faible ou le plus humble. Rien ne sert de courir, il faut partir à point La précipitation ne remplace pas la préparation ; la constance l’emporte sur la hâte. Aide-toi, le ciel t’aidera La Fontaine valorise l’effort personnel : la chance sourit à ceux qui agissent. Tel est pris qui croyait prendre Une leçon sur l’arrogance et la ruse : celui qui veut tromper peut être trompé à son tour. Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué Une mise en garde contre les projets trop vite célébrés ou les victoires imaginaires. Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir Une dénonciation de l’injustice sociale et de l’arbitraire du pouvoir.