Ostariophysiens en France

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Les Ostariophysiens en France et en Aquitaine

Les Ostariophysiens en France et en Aquitaine regroupent une part significative des poissons d’eau douce, avec une diversité fonctionnelle et écologique essentielle aux milieux aquatiques continentaux.
Définition et classification
Les Ostariophysiens forment un super-ordre de poissons osseux de l’infra-classe des Téléostéens. Ils représentent environ 28 % des espèces de poissons mondiaux et 68 % des espèces d’eau douce. Ce groupe inclut plusieurs ordres majeurs : Cypriniformes (carpes, gardons, goujons), Siluriformes (silures, poissons-chats), Characiformes (tétras, piranhas), Gymnotiformes (anguilles électriques sud-américaines), et Gonorynchiformes (poissons-lait tropicaux).
Caractéristiques morphologiques et physiologiques
Les Ostariophysiens se distinguent par la présence de l’appareil de Weber, une structure osseuse reliant la vessie natatoire à l’oreille interne, améliorant la perception acoustique. Ils produisent également une substance d’alarme libérée en cas de blessure, déclenchant des réactions de fuite chez les congénères. Leur squelette est ossifié, leurs nageoires sont rayonnées, et leur bouche est souvent protractile.
Répartition en France
En France, les Ostariophysiens sont dominants dans les cours d’eau, étangs et lacs. Les Cypriniformes sont les plus représentés avec des espèces comme la carpe commune, le gardon, le chevaine, le barbeau fluviatile et le goujon. Les Siluriformes sont illustrés par le silure glane, espèce introduite et bien établie dans les grands fleuves. Les Characiformes et Gymnotiformes sont absents des milieux naturels français mais présents en aquariophilie.
Ostariophysiens en Aquitaine
Le bassin aquitain, avec ses fleuves comme la Garonne, la Dordogne et l’Adour, héberge une forte densité d’Ostariophysiens. Les Cypriniformes y sont omniprésents, notamment dans les zones de plaine et les bras morts. Le silure glane est bien implanté dans la Garonne et ses affluents. Les plans d’eau artificiels et les canaux abritent également des populations de carpes, tanches et rotengles. Ces espèces jouent un rôle écologique majeur dans la chaîne trophique et la structuration des communautés piscicoles.
Intérêt écologique et halieutique
Les Ostariophysiens sont essentiels pour la biodiversité aquatique, la pêche de loisir et la gestion des milieux. Leur diversité morphologique et comportementale permet une occupation variée des niches écologiques. Ils sont aussi des bioindicateurs de la qualité des eaux et des dynamiques hydrologiques.

 

Présence à l'état sauvage

Espèces en France Espèces representatives Description
Siluridés
(1 espèce)
Silurus glanis, Silure glane
(120-180 cm, Moins de 40 kg)

Taille La taille moyenne du Silurus glanis est de 1,5 m pour un poids de 10 à 30 kg. Les grands spécimens peuvent atteindre 2,5 à 2,85 m et dépasser 100 kg. Des cas exceptionnels rapportent des individus de près de 3 m et plus de 130 kg.
Description
Le silure glane est un poisson d’eau douce massif, au corps allongé et dépourvu d’écailles. Sa tête est large et aplatie, avec de petits yeux et trois paires de barbillons sensoriels. La bouche est grande, garnie de nombreuses petites dents en râpe. Il possède une petite nageoire dorsale, une longue nageoire anale qui s’étend jusqu’à la caudale en éventail. Sa peau est visqueuse, de couleur vert-brun à gris, parfois marbrée de taches claires. Des formes albinos ou mandarines (jaune-orangé) existent mais sont rares.
Origine et introduction en France et en Aquitaine
Originaire du Paléarctique occidental, le silure est indigène dans les bassins du Danube, de la Volga et de la mer Noire. En France, il était historiquement présent dans les bassins du Rhin, de la Meuse et de l’Escaut, mais avait disparu. Il a été réintroduit dès le XIXe siècle, puis largement introduit à partir des années 1970 pour la pêche sportive. Il est désormais présent dans presque tous les grands bassins français, y compris en Nouvelle-Aquitaine, notamment dans la Garonne, la Dordogne, l’Isle et les retenues du Sud-Ouest
Particularité
C’est le plus grand poisson d’eau douce d’Eurasie. Il est carnivore opportuniste, actif surtout la nuit, et sensible aux sons, aux champs électromagnétiques et aux signaux chimiques. Il chasse en créant une dépression avec sa bouche pour aspirer ses proies. Il peut consommer poissons, crustacés, mollusques, petits mammifères et oiseaux aquatiques. Il est capable de déplacements importants et s’adapte bien aux eaux turbides et calmes.
Dangerosité
Le silure glane n’est pas dangereux pour l’homme. Il ne possède ni venin ni comportement agressif envers les baigneurs. Les rares interactions sont liées à la curiosité ou à la défense territoriale. En revanche, sa prédation peut affecter localement certaines espèces aquatiques, notamment les poissons blancs ou les oiseaux nicheurs. Il est parfois accusé de déséquilibrer les milieux, mais les études restent nuancées sur son impact réel
Ictaluridés
(env 4 espèces)
Ameiurus melas — poisson-chat nord-américain
(25-65 cm, moins de 4 kg)
Ameiurus nebulosus — poisson-chat tacheté,
 ou barbotte brune
(30-33 cm, mins de 3 kg)

Taille Les Ictaluridés varient fortement selon les espèces. Ameiurus melas (poisson-chat noir) atteint 20 à 35 cm pour un poids de 300 g à 1 kg. Ictalurus punctatus (poisson-chat à tête large) peut dépasser 60 cm et atteindre 3 à 5 kg. Les grands spécimens captifs ou introduits peuvent atteindre 80 cm et plus de 7 kg.
Description
Ce sont des poissons d’eau douce à corps trapu, peau nue sans écailles, tête large et aplatie, bouche entourée de quatre paires de barbillons sensoriels. La nageoire dorsale est courte avec un rayon épineux, la nageoire adipeuse est bien développée. La coloration est généralement brun foncé à noirâtre, parfois marbrée. Ils possèdent des dents en râpe et une forte ossature crânienne. Leur respiration est efficace même en eaux pauvres en oxygène.
Origine et introduction en France et en Aquitaine
Les Ictaluridés sont originaires d’Amérique du Nord. Ameiurus melas a été introduit en Europe au XIXe siècle pour la pisciculture et la pêche de loisir. Il est désormais largement naturalisé dans les plans d’eau, canaux et rivières lentes. En Nouvelle-Aquitaine, il est bien présent dans les étangs, les retenues et les zones calmes de la Garonne, de la Dordogne et de leurs affluents. Ictalurus punctatus est moins répandu mais signalé dans certains plans d’eau privés ou en pisciculture.
Particularité
Ils sont résistants aux conditions difficiles, capables de survivre dans des eaux chaudes, turbides et peu oxygénées. Leur reproduction est efficace, avec des soins parentaux assurés par le mâle. Ils sont omnivores opportunistes, consommant invertébrés, débris organiques, œufs et alevins. Leur croissance est rapide en milieu favorable. Ils peuvent concurrencer les espèces autochtones et modifier les équilibres trophiques.
Dangerosité
Ils ne sont pas dangereux pour l’homme. Toutefois, leurs épines dorsales et pectorales sont munies de glandes sécrétant un mucus irritant, pouvant provoquer des douleurs locales en cas de piqûre. Ils sont considérés comme espèces exotiques envahissantes dans certains contextes, notamment Ameiurus melas, en raison de leur impact sur les communautés aquatiques locales.
Cyprinidés
(env 60 esp)
Carpe commune (Cyprinus carpio)
(50-80 cm, moins de 15 kg)
Tanche (Tinca tinca)
(25-40 cm, moins de 2 kg)
Gardon (Rutilus rutilus)
(25-35 cm, moins de 1 kg)
Rotengle (Scardinius erythrophthalmus)
(20-30 cm, moins de 1 kg)
Ablette (Alburnus alburnus)
(10-18 cm, moins de 100 g)
Vairon (Phoxinus phoxinus)
(6-10 cm, moins de 100 g)
Barbeau fluviatile (Barbus barbus)
(40-70 cm, moins de 4 kg)
Chevesne (Squalius cephalus)
(30-50 cm, moins de 2 kg)
 
 
 
Taille Les Cyprinidés présentent une grande variabilité selon les espèces. Les petits taxons comme Phoxinus phoxinus atteignent 5 à 10 cm pour quelques grammes. Les espèces moyennes comme Leuciscus leuciscus ou Rutilus rutilus mesurent entre 20 et 40 cm pour 0,5 à 2 kg. Les grands cyprinidés comme Cyprinus carpio ou Carassius gibelio peuvent dépasser 60 cm et atteindre 10 à 20 kg, voire plus de 30 kg pour les carpes trophées.
Description
Les Cyprinidés sont des poissons d’eau douce à corps fusiforme ou comprimé, sans dents dans la bouche mais munis de dents pharyngiennes. Leur nageoire dorsale est unique, leur bouche peut être terminale ou infère, parfois protractile. La coloration varie du gris argenté au doré, parfois avec des reflets rouges ou cuivrés. Ils possèdent des écailles cycloïdes bien visibles et une ligne latérale complète ou partielle. Leur régime alimentaire est généralement omnivore, avec des tendances phytophages, zoophages ou détritivores selon les espèces.
Origine et introduction en France et en Aquitaine
La famille est largement représentée en Eurasie, avec de nombreuses espèces autochtones en France comme Barbus barbus, Chondrostoma nasus, Squalius cephalus ou Gobio gobio. D’autres espèces ont été introduites volontairement pour la pêche ou l’aquaculture, comme Cyprinus carpio (carpe commune), Carassius auratus (carassin doré) ou Ctenopharyngodon idella (carpe amour). En Nouvelle-Aquitaine, les Cyprinidés sont omniprésents dans les rivières, canaux, étangs et retenues, notamment dans les bassins de la Garonne, de la Dordogne et de l’Adour.
Particularité
Ils jouent un rôle écologique majeur dans les réseaux trophiques dulçaquicoles. Leur diversité morphologique et comportementale permet une occupation variée des niches. Certaines espèces comme Barbus meridionalis sont indicatrices de qualité d’eau, tandis que d’autres comme Cyprinus carpio peuvent provoquer des remaniements sédimentaires et une eutrophisation locale. Leur reproduction est souvent groupée et saisonnière, avec ponte sur substrat végétal ou minéral.
Dangerosité
Les Cyprinidés ne présentent aucun danger direct pour l’homme. Ils ne possèdent ni venin ni comportement agressif. Toutefois, certaines espèces introduites comme Carassius gibelio ou Ctenopharyngodon idella peuvent être considérées comme envahissantes, en raison de leur impact sur les communautés végétales ou les espèces autochtones. Leur surabondance peut aussi affecter la qualité de l’eau et la biodiversité locale.

 

Cobitidés
(env 5 esp)
Cobitis taenia — la loche franche
(6-12 cm, moins de 10 g)
Sabanejewia balcanica — la loche de rivière
(6-10 cm, moins de 10 g)

Taille Les Cobitidés sont de petite taille. Cobitis taenia atteint 8 à 12 cm pour un poids de 10 à 30 g. Misgurnus fossilis peut mesurer jusqu’à 25 à 30 cm pour un poids de 100 à 200 g. Les espèces introduites comme Pangio spp. en aquariophilie restent inférieures à 10 cm.
Description
Ce sont des poissons allongés, serpentiformes, à peau fine souvent partiellement dépourvue d’écailles. Leur bouche est infère, munie de barbillons sensoriels. Les nageoires sont petites, la dorsale souvent unique et reculée. Leur coloration est discrète, brunâtre à tachetée, adaptée au camouflage dans les substrats vaseux. Ils sont benthiques, cryptiques et actifs surtout la nuit.
Origine et introduction en France et en Aquitaine
Cobitis taenia et Misgurnus fossilis sont autochtones dans plusieurs bassins français, notamment dans le nord et l’est. Leur présence en Nouvelle-Aquitaine est rare et localisée, principalement dans les zones humides relictuelles ou les fossés peu profonds. Certaines espèces asiatiques comme Misgurnus anguillicaudatus ont été introduites accidentellement via l’aquariophilie ou l’élevage, mais ne sont pas établies durablement dans les milieux naturels aquitains.
Particularité
Les Cobitidés sont capables de survivre dans des milieux hypoxiques grâce à une respiration cutanée et intestinale. Ils peuvent s’enfouir dans la vase et résister à des périodes de sécheresse. Leur comportement est discret, souvent nocturne, avec des déplacements ondulants. Ils jouent un rôle écologique dans le brassage des sédiments et la prédation sur les invertébrés benthiques.
Dangerosité
Ils ne présentent aucun danger pour l’homme. Leur petite taille et leur comportement cryptique les rendent inoffensifs. Ils ne possèdent ni venin ni épines dangereuses. Leur impact écologique est faible, sauf en cas d’introduction massive d’espèces exotiques en milieux fragiles, où ils peuvent concurrencer les espèces autochtones benthiques.
Catostomidés
(1 esp)
Catostomus commersonii - Meunier noir
(30-50 cm, moins de 2 kg)

Taille Le meunier noir atteint généralement entre 30 et 60 cm pour un poids de 1 à 3 kg. Les grands spécimens peuvent dépasser 70 cm et atteindre 4 à 5 kg dans les milieux favorables.
Description
Catostomus commersonii est un poisson d’eau douce à corps fusiforme, légèrement comprimé latéralement, avec une bouche infère protractile en forme de ventouse. Sa tête est conique, ses lèvres épaisses et plissées. Il possède une nageoire dorsale longue, des écailles cycloïdes bien visibles et une coloration brunâtre à gris argenté, parfois marbrée. Il est benthique, fouilleur et actif en journée, se nourrissant de débris organiques, invertébrés et algues.
Origine et introduction en France et en Aquitaine
Originaire d’Amérique du Nord, le meunier noir a été introduit en Europe au XXe siècle, principalement pour la pisciculture et l’aquariophilie. En France, sa présence est sporadique, surtout en plans d’eau privés, étangs de loisirs et milieux artificiels. En Nouvelle-Aquitaine, il est signalé dans quelques retenues et plans d’eau fermés, mais n’est pas considéré comme établi dans les milieux naturels courants.
Particularité
Il est très résistant aux conditions difficiles, notamment aux eaux turbides et pauvres en oxygène. Sa bouche spécialisée lui permet de filtrer les sédiments pour en extraire la nourriture. Il joue un rôle dans le brassage du substrat et la régulation des communautés benthiques. Sa croissance est rapide en milieu favorable et sa reproduction est efficace, avec ponte sur substrat minéral au printemps.
Dangerosité
Le meunier noir ne présente aucun danger pour l’homme. Il ne possède ni venin ni comportement agressif. Son impact écologique est limité en France, mais il peut concurrencer certaines espèces autochtones benthiques si introduit en masse dans des milieux fragiles. Il est parfois considéré comme indésirable en pisciculture extensive en raison de sa capacité à remanier les fonds et à troubler l’eau.