Nouvelle-Aquitaine, vaste région du sud-ouest de
la France, s’étend des Pyrénées à l’Atlantique. Elle couvre près de 84 000 km²
et regroupe une grande diversité de milieux — côtes sableuses, estuaires,
forêts, plaines agricoles et reliefs pyrénéens.
Cette variété de paysages se traduit par une
richesse avifaunistique exceptionnelle, tant pour les espèces nicheuses que
migratrices.
Typologies d’habitats et communautés aviaires
Littoral atlantique • Dunes et falaises :
sternes, océanites, pipits des sables • Estuaires (Gironde, Adour) : héron
cendré, aigrette garzette, canards de surface
Zones humides intérieures • Marais et prés
salés : râle d’eau, busard des roseaux, combattant varié • Plans d’eau
douces : foulque macroule, grèbe huppé
Forêts et hêtraies • Sous-bois humides : pic
mar, torcol fourmilier • Pinèdes littorales : martinet noir, fauvette
pitchou
Paysages agricoles • Prairies et cultures :
alouette des champs, bruant proyer, busard Saint-Martin • Haies et bosquets
: mésange charbonnière, rougegorge familier
Massifs pyrénéens • Zones montagnardes :
chocard à bec jaune, aigle royal, grimpereau des jardins
Diversité avifaunistique
La région héberge :
Environ 350 espèces d’oiseaux observées
chaque année
Près de 150 espèces nicheuses, dont de
nombreuses espèces déterminantes pour la conservation régionale
D’importantes populations d’oiseaux d’eau
migrateurs en escale, particulièrement lors des comptages Wetlands organisés
chaque janvier
Dynamiques migratoires
Chaque printemps et automne, Nouvelle-Aquitaine
accueille des flux migratoires intenses :
Grand passage de limicoles et échassiers sur
le littoral atlantique
Rapaces migrateurs (buse, faucon pèlerin)
franchissant les cols pyrénéens
Migrateurs forestiers (pleinbois, sylvio-passereaux)
reliant l’Afrique au centre-nord de l’Europe
Distribution géographique des
oiseaux de Nouvelle-Aquitaine
Aperçu régional
Nouvelle-Aquitaine englobe 12 départements, du
littoral atlantique aux sommets pyrénéens. Cette amplitude altitudinale et
climatique génère un gradient de communautés aviaires, depuis les espèces
strictement côtières jusqu’aux montagnardes.
La cartographie de la répartition s’appuie sur
l’Atlas des Oiseaux Nicheurs d’Aquitaine (AONA, 2009–2013) et les données en
temps réel de l’Observatoire FAUNA.
Répartition par grands ensembles
Littoral et estuaires • Dunes, falaises et
cordons littoraux : sternes caugek et naines concentrées sur le Médoc et la
Charente-Maritime • Estuaire de la Gironde : héron cendré et chevalier
aboyeur séjournent principalement dans les carrières sublittorales
Zones
humides intérieures • Marais salants et lagunes : busard des roseaux et râle
d’eau autour de l’embouchure de l’Adour • Étangs d’eau douce : grèbes huppés
et foulques macroules omniprésents dans les Landes et le Marais Poitevin
Forêts et bocages • Forêts tempérées
(chênaies, pinèdes) : pic mar et torcol fourmilier repérés en Gironde,
Dordogne et Corrèze • Haies et petits bois : mésanges, accenteur mouchet et
pouillot véloce tout au long des vallées de la Vienne et des Deux-Sèvres
Plaine agricole • Grandes cultures
céréalières : alouette des champs et bruant proyer en déclin surtout dans la
Vienne et la Charente • Prairies humides : busard Saint-Martin et vanneau
huppé nichent dans les zones de polyculture
Massif pyrénéen • Secteur montagnard (jusqu’à
3 000 m) : chocard à bec jaune, chocard à bec jaune et lagopède alpin,
localisés essentiellement dans les Pyrénées-Atlantiques
Ansériformes nicheurs en Aquitaine
Nom
Sous-famille
Lieu de Nidification en Aquitaine
Nidification en Aquitaine
Canard colvert (Anas
platyrhynchos)
Anatinés
Mares de chasse (mares de tonne) et anciens
réservoirs à poissons : milieux très propices en Gironde
Bassin d’Arcachon : suivi de plusieurs sites entre 2007 et 2011,
avec des envols dès début août Rive gauche de l’estuaire de la
Gironde : cantons comme Saint-Vivien, Lesparre, Castelnau, Pauillac
et Blanquefort ont montré une forte activité de nidification
Mars à août : c’est la période principale de reproduction
Pic d’activité en avril : mois le plus important pour la
couvaison des œufs Envol des jeunes : généralement entre
juillet et mi-août, selon les années Construction du nid
Au sol, dans des cuvettes naturelles, à moins de 100 mètres
de l’eau Matériaux utilisés : herbes, feuilles mortes,
branchages, et duvet de la femelle pour garnir l’intérieur
Emplacements variés : végétation dense, haies, ronciers, parfois
même dans des arbres creux ou sur des îlots pour éviter les prédateurs Cycle
de reproduction Ponte : entre 7 et 15 œufs verdâtres
Incubation : environ 26 à 30 jours, assurée uniquement par
la femelle Éclosion simultanée : les canetons quittent le
nid dès le premier jour et savent nager immédiatement
Sarcelle d’hiver (Anas
crecca)
Anatinés
Canard chipeau
(Mareca strepera)
Anatinés
Canard pilet
(Anas acuta)
Anatinés
Oie cendrée (Anser
anser)
Ansérinés
Bernache du Canada (Branta
canadensis)
Ansérinés
Ouette d’Égypte (Alopochen
aegyptiacus)
Tadorninés
Galliformes nicheurs en Aquitaine
Nom
Famille
Lieu de Nidification en Aquitaine
Nidification en Aquitaine
Perdrix rouge
(Alectoris rufa)
Phasianidés
Perdrix grise (Perdix
perdix)
Phasianidés
Faisan de Colchide
(Phasianus colchicus)
Phasianidés
Caille des blés
(Coturnix coturnix)
Phasianidés
Pintade de Numidie
(Numida meleagris)
Numididés
Podicipédiformes nicheurs en Aquitaine
Nom
Famille
Lieu de Nidification en Aquitaine
Nidification en Aquitaine
Grèbe huppé (Podiceps
cristatus)
Podicipédidés
En Nouvelle-Aquitaine, le Grèbe huppé (Podiceps
cristatus) niche dans une grande variété de zones humides
calmes et riches en végétation aquatique. Voici les principaux
types de sites où tu peux le trouver en période de reproduction :
Étangs forestiers : comme ceux du parc naturel régional
Périgord-Limousin ou des Landes de Gascogne Gravières inondées
: notamment en Gironde et en Dordogne Lacs artificiels :
lac de Lacanau, lac de Biscarrosse, lac de Saint-Pardoux Marais
littoraux : bassin d’Arcachon, réserve ornithologique du Teich
Plans d’eau urbains : parcs de Bordeaux, Poitiers ou
Limoges Le Grèbe huppé est considéré comme nicheur commun
en Aquitaine, et ses effectifs sont stables voire en légère augmentation
grâce à la protection des zones humides, cependant il n'est pas aisé de
l'apercevoir dans la nature.
Période de nidification Elle s’étend généralement de fin mars à
juillet, avec des pics en mai-juin. Les couples se
forment dès février, avec des parades nuptiales
spectaculaires. Construction du nid Le nid est un radeau végétal
flottant, fait de roseaux, algues et débris aquatiques. Il est
amarré à la végétation ou posé sur le fond dans les zones
peu profondes. Les deux parents participent à la construction et à
l’entretien du nid La femelle pond 3 à 5 œufs blanchâtres,
parfois jusqu’à 9. L’incubation dure environ 27 à 29 jours,
assurée par les deux adultes. Les œufs sont souvent recouverts de
végétaux pour les protéger pendant les absences Les poussins sont
nidifuges : ils quittent le nid dès l’éclosion. Ils sont
souvent transportés sur le dos des parents pendant les
premières semaines. L’envol a lieu après 9 à 10 semaines,
selon les conditions locales
Sa présence est confirmée dans plusieurs
zones humides protégées comme les marais de l’Estuaire de
la Gironde, les vallées alluviales de la Dordogne, ou les marais de
Rochefort. La gestion hydraulique des sites est cruciale :
des inondations ou assèchements mal maîtrisés peuvent compromettre la
nidification
Le Râle d’eau (Rallus aquaticus)
est bien nicheur en Nouvelle-Aquitaine, mais de manière
localisée et discrète, principalement dans les
zones humides riches en végétation dense. Il privilégie les
roselières, les cariçaies et les
phragmitaies : des milieux humides avec une végétation haute et
dense. Le nid est construit juste au-dessus du niveau de l’eau,
souvent dans une touffe de laîche ou de roseaux. Il peut aussi s’installer
sur des rameaux de saule ou même sur sol sec à proximité de l’eau Le râle
d’eau est territorial et peut se montrer agressif pour
défendre son nid La femelle couve les œufs pendant 19 à 22 jours,
et les jeunes sont précoces mais restent dépendants des
parents pendant plusieurs semaines
Marouette ponctuée
(Porzana porzana)
Rallidés
Marouette poussin
(Porzana parva)
Rallidés
Foulque macroule
(Fulica atra)
Rallidés
Poule d'eau (Gallinula
chloropus)
Rallidés
Pélécaniformes nicheurs en Aquitaine
Nom
Famille
Lieu de Nidification en Aquitaine
Nidification en Aquitaine
Héron cendré (Ardea
cinerea)
Ardéidés
Des cas de nidification ont été observés ponctuellement,
notamment dans les marais littoraux et estuariens. Sa
présence est plus fréquente au printemps et en été, avec
des pics d’observation en mai et octobre L’espèce bénéficie
d’une protection totale en France, ce qui favorise son
installation dans des sites gérés pour la biodiversité
L’ibis falcinelle (Plegadis falcinellus) est une espèce
rare mais en expansion en France, et sa
nidification en Nouvelle-Aquitaine est désormais
occasionnelle voire régulière dans certains sites humides bien
préservés. Il niche dans des zones humides riches en végétation
: roselières, saulaies, phragmitaies. Le nid est construit en
hauteur, dans les arbres ou arbustes proches de l’eau, avec des
fines branches. Il peut former des colonies mixtes
avec d’autres espèces comme les hérons, spatules ou cormorans La ponte a
lieu entre mai et juillet, avec 3 à 4 œufs
gris-bleu déposés par la femelle L’incubation dure environ
3 semaines, assurée par les deux parents. es jeunes peuvent voler
au bout d’un mois et demi, et sont nourris par les adultes
même après avoir quitté le nid