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Classification (env 130 esp)
Métazoaires-Diploblastiques-Invertébrés-Mésozoaires
(Rhopalura, Dyciema, Salinella, Trichoplax...)
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Les Mésozoaires |
Les
mésozoaires sont des animaux microscopiques marins, parasites, très
simples, dont la position phylogénétique reste débattue. Ils regroupent
principalement les Orthonectides et les Rhombozoaires.
Taille et description Les mésozoaires mesurent généralement
entre 0.05 et 2 millimètres. Leur corps est constitué d’une couche
externe de cellules ciliées appelée somatoderme, entourant une ou
plusieurs cellules reproductrices. Ils ne possèdent ni tube digestif, ni
système nerveux, ni mésoderme, ce qui les rend extrêmement simples sur
le plan anatomique.
Distribution Ils sont exclusivement marins et vivent dans les
cavités internes de divers invertébrés comme les céphalopodes, les
échinodermes, les annélides, les némertes ou les mollusques. Leur
répartition est mondiale, mais leur détection dépend de l’étude des
hôtes parasités.
Développement et morphologie Le développement est lié à leur
cycle parasitaire. Les Rhombozoaires comme Dicyema présentent deux
formes : une forme asexuée nématogène et une forme sexuée rhombogène.
Les Orthonectides ont un cycle plus complexe avec des stades larvaires
ciliés. Leur morphologie est réduite à quelques dizaines de cellules
organisées en couches simples, sans organes spécialisés
Régime alimentaire Les mésozoaires ne se nourrissent pas de
manière autonome. Ils absorbent les nutriments directement à partir des
fluides ou tissus de leurs hôtes. Leur mode de nutrition est passif et
dépend entièrement de leur environnement parasitaire.
Mode de vie et parasitisme Ils sont exclusivement parasites.
Les Rhombozoaires vivent dans les reins des céphalopodes sans provoquer
de pathologie apparente. Les Orthonectides parasitent les tissus
reproducteurs ou musculaires d’invertébrés et peuvent provoquer la
stérilité ou la dégénérescence des tissus hôtes. Leur vie libre est
limitée aux stades larvaires ciliés qui assurent la dispersion.
Mode de reproduction La reproduction est asexuée ou sexuée
selon le groupe. Les Rhombozoaires alternent entre reproduction par
division cellulaire et production de gamètes. Les Orthonectides ont une
reproduction sexuée avec fécondation interne et développement larvaire.
Les larves ciliées quittent l’hôte pour en infecter un nouveau.
Prédateurs Les mésozoaires n’ont pas de prédateurs connus en
dehors des mécanismes immunitaires ou de régulation des hôtes. Leur
petite taille et leur vie interne les rendent peu accessibles aux
prédateurs classiques.
Place dans la classification animale Les mésozoaires ont
longtemps été considérés comme un embranchement à part entière, mais
leur statut taxonomique est controversé. Ils sont désormais vus comme un
groupe monophylétique au sein des Spiraliens, proches des Platyzoaires.
Certains chercheurs les considèrent comme des bilatériens simplifiés,
d’autres comme des protistes ayant acquis des gènes animaux. Le groupe
inclut les Orthonectida et les Dicyemida, parfois associés aux Placozoa
ou Monoblastozoa |
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mbranchements |
Espèces
représentatives |
Description |
Orthonectida
(env 30 esp)
Sur la premiere image, Rhopalura ophiocomae — la
Rhopalure de l’ophiure — est représentée dans la partie supérieure :
c’est un organisme blanc, allongé, en interaction étroite avec une
structure épineuse orangée et verte qui évoque une ophiure, son hôte
marin. Ce mésoparasite mésodermique, appartenant aux orthonectides,
infiltre les tissus de l’ophiure pour y compléter son cycle reproductif,
souvent en provoquant une dégénérescence locale. En bas de l’image,
Intoshia linei — l’Intoshie du némertien — est illustrée comme un
autre organisme blanc, allongé, en contact avec une structure segmentée
verdâtre aux motifs circulaires jaunâtres, typique d’un némertien. Ce
parasite, également orthonectide, se distingue par sa capacité Ã
infiltrer les cavités internes du ver hôte, notamment les gonades, où il
se multiplie en formant des stades cellulaires simples mais hautement
spécialisés. Les deux interactions illustrent la stratégie invasive et
la simplification extrême des orthonectides, qui réduisent leur
morphologie à l’essentiel pour parasiter efficacement des invertébrés
marins complexes.
Sur la seconde image, Pelmatosphaera scolopendrae — la Pelmatosphère du
scolopendre marin — est représentée dans la partie supérieure de l’image
sous la forme d’un organisme segmenté aux teintes blanches et rosées,
rampant sur le fond marin parmi des végétaux aquatiques. Ce parasite
orthonectide s’infiltre dans les tissus du scolopendre marin, un
annélide prédateur, en adoptant une morphologie simplifiée et une
stratégie invasive centrée sur la reproduction. En bas de l’image,
Ciliocincta sabellariae — la Ciliocincte de Sabellaria — apparaît comme
une structure tubulaire surmontée d’un sommet sphérique vert, avec des
lignes rayonnantes évoquant une couronne ciliaire. Ce parasite cible les
Sabellaria, vers tubicoles bâtisseurs de récifs, en pénétrant leurs
cavités internes pour y proliférer. Les deux espèces illustrent la
diversité morphologique et l’adaptation extrême des orthonectides à des
hôtes marins très spécialisés, tout en conservant une organisation
cellulaire rudimentaire mais fonctionnelle. |
Rhopalura ophiocomae — Rhopalure de l’ophiure
(moins de 300 µm, moins de 1 µg)
Intoshia linei — Intoshie du némertien
(moins de 250 µm, moins de 1 µg)
Pelmatosphaera scolopendrae — Pelmatosphère du
scolopendre marin
(moins de 400 µm, moins de 1 µg)
Ciliocincta sabellariae — Ciliocincte de Sabellaria
(moins de 500 µm, moins de 1 µg)
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Taille Les Orthonectida sont parmi les animaux
multicellulaires les plus petits connus. Les adultes mesurent
généralement moins de 1 mm, souvent entre 75 et
300 micromètres. Par exemple, Intoshia variabili ne
dépasse pas 75 µm de long et se compose d’environ
240 Ã 260 cellules seulement.
Distribution Ils sont exclusivement marins et
présents dans les mers tempérées et froides. On les
trouve dans les tissus d’invertébrés benthiques,
notamment les némertiniens, turbellariés, polychètes, mollusques
bivalves et gastéropodes, ophiures et tuniciers.
Leur répartition est mondiale mais très peu documentée en raison
de leur taille microscopique et de leur cycle parasitaire discret.
Description Les Orthonectida forment un embranchement
de métazoaires parasites au corps extrêmement simple. Ils
possèdent une symétrie bilatérale, un cycle de
vie complexe avec des stades plasmodiaux, larvaires et adultes
sexués. Les adultes sont mobiles, ciliés, et nagent en ligne droite.
Leur organisation cellulaire est rudimentaire : pas de système nerveux,
pas de tube digestif, pas d’organes spécialisés. Ils vivent en
endoparasites dans les tissus de leurs hôtes, où ils forment
des plasmodia syncytiaux avant de libérer des larves
ciliées.
Particularités Ce sont des animaux multicellulaires mais
extrêmement réduits, parfois considérés comme des
exemples d’évolution régressive. Leur cycle alterne
entre une phase plasmodiale (multiplication asexuée
dans l’hôte) et une phase sexuée libre (adultes
ciliés). Ils sont étudiés pour leur position phylogénétique
controversée, parfois rapprochés des Mesozoa ou des
Spiraliens. Leur simplicité extrême contraste avec la
complexité de leur cycle parasitaire.
Dangerosité Les Orthonectida sont totalement
inoffensifs pour l’humain. Ils parasitent uniquement des
invertébrés marins, sans transmission interspécifique
vers les vertébrés. Leur impact est limité à leurs hôtes, chez lesquels
ils peuvent provoquer des altérations tissulaires ou
des réductions de fertilité, mais ils ne présentent
aucun risque sanitaire ou écologique majeur pour les
humains ou les écosystèmes. |
Dicyemida,
ou Rhombozoaires
(env 100 esp)
La premiere, Dicyema japonicum — le Dicyème japonais du
poulpe — est un parasite vermiforme microscopique qui colonise les reins
des céphalopodes, notamment Octopus vulgaris, au Japon. Il se
distingue par sa structure cellulaire simplifiée et son cycle de vie
alternant formes asexuées et sexuées. Dicyema macrocephalum — le Dicyème
à grande tête — présente une région antérieure élargie, avec des
cellules apicales plus volumineuses, ce qui facilite son ancrage dans
l'épithélium rénal de son hôte.
La seconde, Dicyema misakiense — le Dicyème de Misaki — est une
espèce identifiée dans la région de Misaki, au Japon, caractérisée par
une morphologie intermédiaire et une distribution géographique
restreinte. Dicyema acuticephalum — le Dicyème à tête aiguë — possède
une extrémité antérieure effilée, facilitant son insertion dans les
cryptes rénales du poulpe, et se distingue par une organisation
cellulaire plus pointue, illustrée dans l’image par sa tête acérée. Les
deux images mettent en contraste les formes globuleuses et effilées de
ces parasites rhombozoaires, soulignant leur adaptation morphologique Ã
des niches rénales spécifiques chez les céphalopodes. |
Dicyema japonicum — Dicyème japonais du poulpe
(moins de 300 µm, moins de 1 µg)
Dicyema macrocephalum — Dicyème à grande tête
(moins de 500 µm, moins de 1 µg)
Dicyema misakiense — Dicyème de Misaki
(moins de 400 µm, moins de 1 µg)
Dicyema acuticephalum — Dicyème à tête aiguë
(moins de 350 µm, moins de 1 µg)
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Taille Les Dicyemida mesurent entre 0,5 et 7 millimètres. Leur
corps est composé de moins de 50 cellules, avec une structure
extrêmement simple et une organisation cellulaire fixe (eutélie)
Distribution
Ce sont des parasites stricts des céphalopodes, vivant dans leurs
appendices rénaux. On les trouve dans tous les océans, des zones
côtières aux abysses, du pôle aux tropiques. Le taux d’infection varie
selon la latitude : jusqu’à 100 % chez les céphalopodes polaires, autour
de 15 % en zones subtropicales, et environ 10 % en eaux tropicales.
Description morphologique Le corps est bilatéral, sans organes ni
cavités internes. Il n’existe aucun système digestif, nerveux,
circulatoire ou respiratoire. La structure comprend une cellule axiale
centrale entourée de cellules ciliées disposées en spirale. La calotte
antérieure, variable selon les espèces, permet l’ancrage dans l’hôte.
Particularités biologiques Le cycle de vie alterne reproduction
asexuée et sexuée. Chaque espèce de céphalopode héberge généralement une
seule espèce de Dicyemida, avec quelques exceptions comme Octopus maya.
Aucune compétition interspécifique n’a été observée, même en cas de
cohabitation.
Dangerosité Les Dicyemida ne présentent aucun danger pour l’humain.
Leur impact sur les céphalopodes reste mal compris, mais aucune
pathologie grave n’a été identifiée à ce jour. |
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