| |
Classification (env
29.500 esp)
Métazoaires-Triploblastiques-Invertébrés-Protostomiens-Lophotrochozoaires-Platyzoaires-Plathelminthes
(Vers plats)
Description générale des
Plathelminthes
Les Plathelminthes, aussi appelés vers plats ou
Platodes, forment un embranchement d’animaux bilatériens triploblastiques. Ils
sont caractérisés par un corps aplati dorsoventralement, une absence de cavité
générale (coelome) et un tube digestif à une seule ouverture. Plus de 22 500
espèces sont décrites, dont 75 % sont parasites, réparties en milieu marin,
dulçaquicole et terrestre en zones humides .
Morphologie et anatomie
Leur corps est généralement ovale à rubané et
aplati sans appendices externes, ce qui facilite l’échange gazeux à travers
l’épiderme. Ils présentent une symétrie bilatérale marquée et un parenchyme
mésodermique comblant l’espace entre l’ectoderme et l’endoderme. En l’absence de
squelette ou d’exosquelette, leur tissu de soutien repose sur le mésenchyme
interne et un réseau de fibres conjonctives .
Le tube digestif est souvent ramifié et ne possède
qu’une seule ouverture servant à la fois de bouche et d’anus. L’appareil nerveux
comprend un « cerveau » ganglionnaire et deux cordons nerveux longitudinaux
reliés par des commissures, illustrant une évolution vers la céphalisation. Les
protonéphridies, appelées cellules de flamme, assurent l’excrétion sans réseau
circulatoire ni respiratoire dédié .
Classification et diversité
Les Plathelminthes regroupent quatre classes
principales :
 | Turbellariés : vers libres, souvent nageurs
ou rampants (planaires). |
 | Trématodes : douves et vers plats
endoparasites à cycles multi-hôtes. |
 | Cestodes : vers à ruban exclusivement
endoparasites de vertébrés. |
 | Monogènes : parasites ectoparasites
d’organismes aquatiques, à hôte unique. |
Chaque classe présente des adaptations
morphologiques et physiologiques propres à son mode de vie libre ou parasitaire
.
Cycle de vie et reproduction
Les Turbellariés sont hermaphrodites et se
reproduisent tant sexuellement, par fécondation croisée, qu’asexuellement, par
fission. Les Trématodes et Cestodes ont des cycles complexes impliquant deux à
quatre hôtes intermédiaires, souvent des mollusques et des vertébrés. Les
Monogènes se multiplient via des œufs qui éclosent en larves ciliées directement
infectieuses. De nombreuses espèces de planaires possèdent une régénération
spectaculaire, capable de reformer des organes entiers à partir de fragments
corporels, appuyée par un réseau neuronal organisé dans la tête régénérée
Rôles écologiques et applications
En milieu naturel, les Turbellariés contribuent au
contrôle des populations de petits invertébrés, tandis que les formes
parasitaires régulent celles de leurs hôtes vertébrés. Certains trématodes sont
responsables de maladies humaines et animales, comme la schistosomiase, et font
l’objet de recherches en parasitologie pour développer de nouveaux traitements.
Le pouvoir de régénération des planaires sert quant à lui de modèle en biologie
du développement et en recherche sur les cellules souches .
Perspectives et applications futures
Pour approfondir, la phylogénie moléculaire montre
que certains trématodes sont plus proches des mollusques que des Turbellariés,
remettant en question leur monophylie. Les études génomiques sur Dugesia
japonica et Schistosoma mansoni dévoilent des gènes-clés de la régénération et
du parasitisme. Co-créer des noms vernaculaires évocateurs pour ces espèces
pourrait sensibiliser davantage le public à la biodiversité et aux enjeux
écosystémiques liés aux parasites et aux vers libres.
Distribution géographique
Les Plathelminthes présentent une aire de
répartition quasi mondiale, occupant des habitats très variés selon leur mode de
vie. Les formes libres (Turbellariés) se rencontrent en milieu aquatique et
terrestre humide, tandis que les formes parasitaires (Trématodes, Cestodes et
Monogènes) suivent celle de leurs hôtes vertébrés ou aquatiques.
 | Milieu marin benthique : planaires et
triclades colonisent les fonds littoraux à abyssaux, vivant dans les
sédiments et l’interstice entre grains de sable. |
 | Milieu
interstitiel : de nombreuses espèces de quelques millimètres pullulent dans
les espaces interstitiels des fonds marins et d’eau douce, profitant d’une
circulation d’eau constante pour se déplacer et se nourrir. |
 | Eaux douces
: rivières, ruisseaux, étangs et lacs hébergent des planaires dulcicoles,
principalement dans les zones tempérées et tropicales aux berges ombragées
et humides. |
 | Milieu
terrestre humide : quelques Turbellariés de la famille des Geoplanidae
parcourent le sol forestier tropical et tempéré, recherchant l’humidité sous
les feuilles mortes et les pierres. |
Les Trématodes et Cestodes parasitent les
mollusques, poissons, oiseaux et mammifères dans toutes les zones climatiques,
des tropiques aux zones tempérées, suivant la distribution de leurs hôtes
définitifs et intermédiaires. Les Monogènes, principalement ectoparasites de
poissons, sont également présents globalement en eau douce et en milieu marin.
Dangerosité des Plathelminthes
Menaces écologiques
Les plathelminthes terrestres invasifs, tels que
Platydemus manokwari, sont des prédateurs redoutables des lombrics. Ils
provoquent un déclin rapide de ces ingénieurs du sol, compromettant la fertilité
et la structure des écosystèmes terrestres.
Risques pour la santé humaine
Certaines espèces de trématodes du genre
Schistosoma infectent l’homme et sont responsables de la schistosomiase. Cette
maladie peut entraîner des lésions hépatiques, intestinales, pulmonaires et
vésicales, affectant gravement la santé des populations exposées.
Types de dangers majeurs
 | Écologique : prédation excessive des lombrics
par Platydemus manokwari, entraînant une baisse de fertilité des sols. |
 | Médical : parasitisme humain par Schistosoma
spp., à l’origine de la schistosomiase et de lésions multiviscérales. |
 | Agricole : détérioration de la structure du
sol liée à la disparition des lombrics, essentielle à l’aération et à la
décomposition de la matière organique. |
Prévention et gestion
La lutte contre les plathelminthes invasifs reste
un défi. À ce jour, aucune solution chimique ne permet une éradication complète.
Les méthodes recommandées incluent l’écrasement mécanique ou le brûlage des
individus pour limiter leur dispersion.
Classe |
Espèces |
Distribution
|
Description |
Cestodes |
env 6.500 esp |
Taenia saginata — Ténia du bœuf
Taenia solium — Ténia du porc
Diphyllobothrium latum — Ténia du poisson
Hymenolepis nana — Ténia nain |
Taille des Cestodes Les cestodes adultes mesurent de
quelques millimètres à plus de dix mètres selon l’espèce. Le ténia nain
atteint à peine 4 cm tandis que Taenia saginata peut dépasser
10 mètres. Leur corps est segmenté en proglottis, chacun capable de
reproduction.
Distribution géographique Les cestodes sont présents dans le
monde entier, mais leur répartition dépend des pratiques alimentaires et
sanitaires. Taenia solium est fréquent en Amérique latine,
Afrique et Asie du Sud. Diphyllobothrium latum se rencontre
dans les régions froides et lacustres. Hymenolepis nana est
cosmopolite, surtout chez les enfants dans les zones à faible hygiène.
Description morphologique Le corps est divisé en trois parties
: le scolex qui sert à l’ancrage, le cou qui génère les segments, et le
strobile composé de proglottis. Le scolex peut porter des ventouses, des
crochets ou des bothries selon l’espèce. Les cestodes n’ont ni bouche ni
tube digestif et absorbent les nutriments par leur tégument.
Particularités biologiques Ce sont des parasites stricts,
hermaphrodites, avec des cycles complexes impliquant souvent un ou deux
hôtes intermédiaires. Leurs œufs sont très résistants dans
l’environnement. Certains comme Hymenolepis nana peuvent
compléter leur cycle sans hôte intermédiaire, ce qui favorise leur
propagation.
Dangerosité pour l’hôte Les infections peuvent être bénignes ou
graves selon l’espèce. Taenia saginata provoque une téniaise
intestinale souvent asymptomatique. Taenia solium est plus
dangereux car ses œufs peuvent migrer et causer une cysticercose,
notamment cérébrale. Diphyllobothrium latum peut entraîner une
anémie sévère par carence en vitamine B12. Hymenolepis nana
provoque des troubles digestifs modérés, surtout chez les enfants. |
Monogènes |
env 4.500 esp |
Gyrodactylus salaris → Gyrodactyle du saumon
Dactylogyrus vastator → Dactylogyre
destructeur
Polystoma integerrimum → Polystome des
grenouilles
Diplozoon paradoxum → Diplozoon paradoxal |
Description générale Les Monogènes sont des vers plats
ectoparasites appartenant aux Plathelminthes. Ils parasitent
principalement les poissons, parfois les amphibiens ou les reptiles
aquatiques. Leur corps est non segmenté, souvent allongé, avec un organe
de fixation postérieur appelé haptor. Ce haptor est équipé de crochets,
pinces ou ventouses permettant l’ancrage sur les branchies, la peau ou
les nageoires de l’hôte. Leur système digestif est incomplet, sans anus,
et leur reproduction est hermaphrodite.
Taille La majorité des espèces mesurent entre 0.5 et 6
millimètres. Certaines formes exceptionnelles peuvent atteindre jusqu’à
30 millimètres.
Distribution Les Monogènes sont présents dans tous les milieux
aquatiques, marins comme dulçaquicoles. Ils sont particulièrement
abondants chez les poissons tropicaux et les espèces élevées en
aquaculture. Leur distribution dépend étroitement de celle de leurs
hôtes.
Particularités Le cycle de vie est direct, sans hôte
intermédiaire. L’œuf donne une larve ciliée appelée oncomiracidium, qui
nage librement pour trouver un hôte. Cette stratégie favorise une
transmission rapide dans les environnements confinés comme les bassins
d’élevage. Le haptor est souvent spécifique à l’espèce parasitée, ce qui
rend les Monogènes utiles en études de coévolution.
Dangerosité Chez les poissons sauvages, les infestations sont
généralement modérées. En aquaculture, les Monogènes peuvent provoquer
des épidémies graves. Ils causent des lésions tissulaires, des troubles
respiratoires, une immunosuppression et une mortalité élevée. Les
espèces du genre Gyrodactylus sont particulièrement redoutées
en pisciculture. Aucun danger direct pour l’humain n’est connu, mais
leur impact économique est significatif. |
Trématodes |
env 13.000 esp |
Fasciola hepatica → Grande douve du foie
Dicrocoelium dendriticum → Petite douve du
foie
Schistosoma mansoni → Bilharzie intestinale
Clonorchis sinensis → Douve de Chine |
Description générale Les Trématodes sont des vers plats
non segmentés, généralement foliacés ou coniques. Ils sont exclusivement
parasites, internes, et appartiennent à la classe Trematoda du phylum
des Plathelminthes. Leur corps est recouvert d’une cuticule parfois
épineuse et muni de deux ventouses : une buccale antérieure et une
ventrale postérieure. Le système digestif est incomplet, sans anus. La
majorité des espèces sont hermaphrodites, sauf les Schistosomes qui
présentent une séparation des sexes.
Taille La taille varie de 0.5 mm à plusieurs centimètres selon
les espèces. Les formes adultes les plus grandes, comme Fasciola
hepatica, peuvent atteindre 30 mm à 50 mm de long.
Distribution Les Trématodes sont présents dans tous les milieux
aquatiques et humides. Leur cycle de vie complexe implique généralement
un ou plusieurs hôtes intermédiaires, souvent des mollusques d’eau
douce. Ils sont cosmopolites, avec une forte prévalence dans les zones
tropicales et subtropicales où les conditions favorisent la
transmission.
Particularités Leur cycle de vie est hétéroxène, avec
reproduction asexuée dans l’hôte intermédiaire (souvent un gastéropode)
et sexuée dans l’hôte définitif. Les larves successives (miracidium,
sporocyste, rédie, cercaire, métacercaire) illustrent une polyembryonie
remarquable. Les Schistosomes sont uniques par leur sexualité séparée et
leur localisation intravasculaire. Certaines espèces s’enkystent sur des
végétaux ou dans des hôtes secondaires avant d’infecter l’hôte final.
Dangerosité Les Trématodes sont responsables de trématodoses
humaines et animales. Les douves du foie (Fasciola hepatica,
Dicrocoelium dendriticum) provoquent des troubles hépatiques.
Les Schistosomes causent la bilharziose, maladie grave affectant les
systèmes urinaire et digestif, avec des complications chroniques. Les
infections peuvent entraîner des douleurs, des hématuries, des troubles
digestifs, voire des cancers dans les cas prolongés. Leur impact est
majeur en santé publique et en médecine vétérinaire |
Turbellariés |
env 5.500 esp |
Dugesia japonica — Planaire japonaise
Pseudobiceros bedfordi — Plathelminthe marin
de Bedford
Convolutriloba retrogemma — Planaire rouge à
gemmes postérieures
Microstomum lineare — Microstome linéaire. |
Description générale Les Turbellariés désignent des
vers plats majoritairement libres, autrefois regroupés dans une classe
aujourd’hui considérée comme paraphylétique. Ils sont caractérisés par
un épiderme cilié, souvent lubrifié par du mucus, facilitant la
locomotion. Leur corps est aplati, non segmenté, avec un système
digestif simple sans anus. Le système nerveux est diffus, parfois
concentré en ganglions antérieurs. La reproduction est généralement
hermaphrodite, avec fécondation croisée, mais certaines espèces
pratiquent la scissiparité ou la régénération.
Taille La taille varie de moins d’un millimètre à plusieurs
centimètres. Les formes microscopiques sont fusiformes, tandis que les
grandes espèces (jusqu’à 10 cm) sont foliacées, cylindriques ou
filiformes selon leur mode de déplacement
Distribution Les Turbellariés sont présents dans tous les
milieux aquatiques : marins, dulçaquicoles et parfois terrestres
humides. Ils sont cosmopolites, avec une forte diversité dans les zones
tropicales et tempérées.
Particularités Leur locomotion repose sur les cils épidermiques
et les muscles circulaires et longitudinaux. Ils possèdent souvent des
rhabdites, petits bâtonnets sécrétoires dans l’épiderme. Le pharynx est
variable, parfois suceur ou préhensile. L’intestin est simple ou ramifié
selon la taille. L’excrétion se fait par protonéphridies. Certaines
espèces marines nagent par ondulation, d’autres rampent sur le substrat.
Dangerosité Les Turbellariés sont généralement inoffensifs pour
l’humain. Ils jouent un rôle écologique important comme prédateurs de
microfaune et bioindicateurs de qualité de l’eau. Quelques espèces
commensales ou parasites existent, mais leur impact pathogène est
négligeable comparé aux Trématodes ou Cestodes. |

Nom
usuel |
Genre |
espèce |
Photos |
Environnement principal |
Classification |
Distribution |
Ténia dentelé |
Tænia |
serrata |
 |
Parasite |
Eucestodes |
Cosmopolite |
Ténia du poisson |
Diphyllobothrium |
latum |
 |
Parasite |
Eucestodes |
Europe, Russie, Asie orientale |
Ver solitaire |
Taenia |
safinata |
|
Parasite |
Eucestodes |
Cosmopolite |
Planaire terrestre d'Asie |
Bipalium |
fuscatum |
|
Humus |
Triaclides |
Asie orientale |
Ver polyclade |
Prostheceraeus |
vittatus |
|
Bord des plages |
Polycladides |
Europe |
|