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Classification (37 familles).
MORPHOLOGIE & ANATOMIE Les Lacertiliens forment
un sous-ordre très diversifié de Squamates, regroupant tous les « lézards ».
Leur morphologie externe pose les bases de leurs adaptations écologiques, tandis
que leur anatomie interne révèle les mécanismes fonctionnels à l’œuvre. Corps
recouvert d’écailles kératinisées Variété de textures : lisses (geckos
arboricoles), granuleuses (scinques), tuberculées (agames) Pas de grandes
plaques ventrales spécialisées, contrairement aux serpents Membres et locomotion
Généralement quatre membres pentadactyles, griffus ou munis de pelotes adhésives
Réduits ou absents chez les formes serpentiformes et fouisseuses (orvets,
certains scinques) Adaptations à l’escalade : doigts allongés, ongles acérés,
queue parfois préhensile Queue Longue pour l’équilibre ou la communication
(coloration, signaux) Capacité d’autotomie : séparation volontaire de la queue
en cas de prédation et régénération partielle Taille et proportions De quelques
centimètres (lézards miniatures) à plus de 3 m (varans) Rapport corps/queue
varie selon le mode de vie (aquatique, terrestre, arboricole). MODE DE VIE Les Lacertilia (Sauriens) forment un sous-ordre paraphylétique de Squamates, regroupant environ 6 230 espèces de “lézards” au sens large. Leur corps est couvert d’écailles non différenciées en grandes plaques ventrales, ils possèdent un sternum, une ceinture scapulaire et une ceinture pelvienne, et la plupart ont quatre membres (certains ayant des membres réduits ou absents). Leur crâne et leurs mâchoires conservent une grande mobilité, adaptée à la capture de proies variées. Terrestres ou arboricoles • Corps allongé, membres bien développés, queue souvent longue et fragile • Aptes à courir, grimper ou sauter dans la végétation ou sur les rochers Serpentiformes (semi-fouisseurs) • Membres atrophiés ou disparus, corps cylindrique Vie sous-terre ou dans la litière, queue courte et trapue pour creuser ou se faufiler. Activité principalement diurne • Beaucoup d’espèces sont actives en plein jour, profitant de la chaleur solaire pour chasser et se réchauffer. COMPORTEMENT Les Lacertilia regroupent des milliers d’espèces de lézards présentant des modes de vie variés. Leur comportement s’articule autour de la thermorégulation, de l’alimentation, de la communication, de la reproduction et des stratégies de défense. La plupart des lacertiliens sont diurnes et régulent leur température corporelle par des bains de soleil. Ils passent les heures fraîches du matin à se chauffer au soleil. L’activité atteint un pic en fin de matinée avant une pause à la chaleur solaire maximale. Une seconde période d’activité a lieu en fin d’après-midi, avant la tombée de la température La plupart des mâles défendent activement un territoire contre leurs congénères : courses et poursuites pour chasser un intrus combats de morsures ou de corps à corps chez certaines espèces période de reproduction souvent synchronisée avec la montée des températures. REGIME ALIMENTAIRE Les Lacertiliens (lézards au sens large) présentent une grande diversité de régimes alimentaires, reflet de leur adaptation à des milieux variés et de leur riche histoire évolutive. Insectivores Attrapeurs d’insectes (coléoptères, sauterelles, mouches, araignées) à l’aide d’une langue adhésive ou de mâchoires rapides. Carnivores Proies plus grosses (petits rongeurs, oiseaux, amphibiens) chez certains varans ou geckos de grande taille. Herbacés (phytophages) Feuilles, fleurs, fruits et parfois graines chez les iguanes et quelques agamidés tropicaux. Omnivores Combinaison de proies animales et de matières végétales, fréquent chez les agames, certains scinques et lézards des murailles. Langue adhésive ou bifide pour localiser et capturer la proie. Mâchoires puissantes ou dents acérées selon la taille de la proie. Estomac et intestin modulables : longueur intestinale accrue chez les phytophages pour digérer la cellulose. symbioses microbiennes chez les herbivores pour fermenter la matière végétale. MODE DE REPRODUCTION Les Lacertiliens sont majoritairement ovipares et synchronisent leur reproduction avec les conditions climatiques. En zones tempérées, la saison de reproduction s’étend généralement du printemps au début de l’été, lorsque la température et la disponibilité de la nourriture sont optimales. Les femelles sélectionnent des sites d’oviposition chauds et abrités pour garantir une incubation réussie sans soins parentaux. Certaines espèces peuvent stocker le sperme plusieurs mois, retardant la ponte jusqu’à l’arrivée de conditions plus favorables. Les Lacertiliens adoptent quatre modes de reproduction principaux : l’oviparité, l’ovoviviparité, la viviparité et la parthénogenèse. Ces stratégies reflètent leur incroyable diversité et leur adaptation à des environnements variés ; certaines espèces sont ovipares, ovovivipares, vivipares ou parthénogenèses... Ces modes sont répartis de façon inégale selon les clades : la majorité des lacertiliens sont ovipares, tandis que la viviparité et la parthénogenèse restent rares et souvent liées à des conditions écologiques extrêmes ou à des niches spécifiques. La majorité des lacertiliens ne forment pas de liens durables. Les mâles et les femelles se rencontrent uniquement pour l’accouplement. Territorialité : les mâles défendent leur territoire contre les rivaux pour attirer les femelles. Accouplement : souvent rapide, avec une prise latérale du mâle sur la femelle grâce à ses hémipénis. Pas de soins parentaux : les femelles pondent leurs œufs dans un endroit abrité, mais ne s’en occupent pas ensuite. Indépendance des jeunes : les petits sont autonomes dès la naissance ou l’éclosion.
DIMORPHISME SEXUEL Les lacertiliens présentent plusieurs formes de dimorphisme sexuel Taille et morphologie • Mâles souvent plus grands et à tête plus massive (ex. Lacerta viridis) • Femelles parfois plus trapues pour loger les œufs Coloration • Mâles arborent des teintes plus vives ou contrastées au printemps (ex. Podarcis muralis, Agama agama) • Femelles gardent des couleurs plus cryptiques pour le camouflage Structures spécialisées • Fanons ou crêtes sur la gorge et le dos, plus développés chez les mâles • Pores fémoraux et pré-anaux plus nombreux et saillants chez les mâles pour diffuser des phéromones.
MORSURES Les morsures de lézards peuvent être plus ou moins dangereuses selon l’espèce et les circonstances : Risque d’infection bactérienne Les mâchoires des lézards, même inoffensifs, hébergent des germes (Staphylococcus, Pseudomonas, Aeromonas…) capables d’induire plaies infectées, lymphangite ou abcès Envenimation par les lézards venimeux Seuls quelques Heloderma (monstre de Gila, lézard perlé) et le dragon de Komodo possèdent un venin actif : leur morsure provoque douleur aiguë, œdème et parfois nausées, mais reste rarement mortelle Dommages tissulaires et cicatrices Des morsures profondes peuvent léser tendons ou nerfs et laisser des séquelles (cicatrice, raideur articulaire). Facteurs aggravants Manipulation sans gants, morsure en zone fragile (doigts, visage) ou terrain immunodéprimé augmente le risque de complications. HIVERNATION Les lacertiliens n’accumulent pas de réserves graisseuses comme certains mammifères. Quand la température baisse, leur rythme cardiaque peut chuter jusqu’à 5 % de son niveau normal, mais ils gardent la capacité de réagir aux stimuli externes Ils cessent de se nourrir avant d’entrer en phase de brumation pour éviter que la nourriture ne pourrisse dans leur tube digestif froid, mais ils continuent à s’hydrater Chez les espèces tempérées (lézards des murailles, lézards vivipares), la brumation débute à l’automne, déclenchée par la baisse de la température et la diminution de l’ensoleillement. Les lézards se réfugient sous les pierres, dans des terriers ou des anfractuosités où la température reste stable. la fin de l’hiver, le retour des beaux jours relance progressivement leur activité et prépare la saison de reproduction. PREDATEURS Chez les plus grands et les plus puissant, figurent Les crocodiliens Les mammifères carnivores Les grands serpents Les rapaces et grands oiseaux... Bien que les plus grands varans comme le dragon de Komodo soient rarement la proie d’autres animaux adultes, leurs jeunes restent vulnérables jusqu’à avoir atteint plusieurs dizaines de kilos. Les lacertiliens de petite taille (geckos, petits lacertidés, scinques nains) sont la proie d’une variété de prédateurs opportunistes. Leur vulnérabilité tient à leur taille, à leur activité diurne ou nocturne, et à leur habitat souvent fragmenté. Rapaces diurnes Faucons crécerelles, éperviers Ces prédateurs repèrent et saisissent les petits lézards au vol ou depuis un perchoir. Rapaces nocturnes Hiboux, chouettes Dans les zones boisées ou agricoles, ils traquent les geckos et autres espèces nocturnes. Félins domestiques et sauvages Chats, petits félins (chat sauvage, chatte marbrée) Ils explorent terriers et éboulis, capturant juvéniles et adultes. Mustélidés et canidés Belette, fouine, renard Ils fouillent les caches et les fissures rocheuses pour débusquer les lézards. Rongeurs et omnivores Raton laveur, sanglier (piétinement indirect) Leur activité nocturne et fouilleuse inquiète surtout les terriers et abris. Serpents Couleuvres, vipères Ils s’insinuent dans les crevasses et engloutissent les petits lacertiliens. Autres lézards Certains geckos ou scinques plus gros peuvent s’attaquer à leurs congénères plus petits. Amphibiens gourmands Grenouilles de taille moyenne, rainettes Ils avalent facilement les juvéniles de petite taille. Araignées géantes Tarentules, mygales Capturent et dévorent les jeunes geckos et petits scinques. Scolopendres et fourmis légionnaires En milieu tropical, ces prédateurs en essaim s’attaquent aux œufs et aux juvéniles... Ces petits lacertiliens développent des stratégies défensives : autotomie caudale, mimétisme, coloration cryptique ou déplacements furtifs.
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