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Présentation des reptiles en
Nouvelle-Aquitaine
Richesse spécifique et statut
La région Nouvelle-Aquitaine abrite 20 espèces de
reptiles autochtones réparties en 10 lézards, 9 serpents et 1 tortue d’eau
douce, ainsi que 3 taxons introduits (tortues exotiques) qui forment aujourd’hui
des populations reproductrices.
Habitats et répartition
 | Montagnes pyrénéennes : espèces rupicoles
comme le lézard de Bonnal (Iberolacerta bonnali). |
 | Plaines et zones agricoles : orvet fragile (Anguis
fragilis) et lézard vivipare (Zootoca vivipara). |
 | Côtes atlantiques et zones humides : cistude
d’Europe (Emys orbicularis) et populations de couleuvres (Natrix
spp.). |
 | Forêts tempérées : coronelles et couleuvres
occultes, éperonnées par la litière et les débris ligneux pour se cacher. |
Cette variété d’écosystèmes, des Pyrénées au
littoral atlantique, confère à la région une herpétofaune particulièrement riche
et diversifiée.
Enjeux de conservation
 | Fragmentation des habitats due à
l’urbanisation et à l’intensification agricole. |
 | Collecte illégale et trafic de tortues
exotiques (Trachemys, Chelydra). |
 | Réchauffement climatique modifiant les aires
de répartition, surtout pour les espèces thermophiles. |
 | Pollution des zones humides essentielles aux
tortues et aux couleuvres d’eau douce. |
De nombreuses associations (Cistude Nature, Vienne
Nature, etc.) coordonnent un atlas régional et des programmes de suivi pour
mieux connaître la répartition et protéger ces espèces.
Distribution géographique des reptiles en Aquitaine
Aperçu régional
La région Aquitaine regroupe cinq départements : Pyrénées-Atlantiques,
Landes, Gironde, Dordogne et Lot-et-Garonne. Les atlas régionaux montrent que la
richesse en espèces varie de 14 à 19 reptiles selon le département, révélant une
gradation de la diversité des côtes océaniques aux vallées fluviales et reliefs
pyrénéens
Principaux habitats et corridors
 | Zones littorales et dunes : la cistude
d’Europe (Emys orbicularis) et la tarente de Maurétanie (Tarentola
mauritanica) se concentrent sur le cordon dunaire atlantique et les marais
côtiers. |
 | Landes et
tourbières intérieures : la couleuvre verte et jaune (Hierophis
viridiflavus) colonise les landes humides et les clairières forestières,
formant un corridor vers l’estuaire de la Gironde. |
 | Coteaux
calcaires : le lézard à deux raies (Lacerta bilineata) et la couleuvre
d’Esculape (Zamenis longissimus) exploitent les coteaux et talus ensoleillés
du Périgord et du Lot-et-Garonne. |
 | Zones
montagnardes : le lézard de Bonnal (Iberolacerta bonnali) reste cantonné aux
piémonts pyrénéens, là où la végétation est rupicole et fraîche. |
 | Rivières et
plans d’eau douce : la couleuvre helvétique (Natrix helvetica) et la cistude
d’Europe fréquentent les berges et bras morts de la Garonne, de la Dordogne
et de leurs affluents. |
Sauriens présents en Aquitaine
Nom |
Famille |
Distribution en Aquitaine |
Description |
Lézard des murailles
(Podarcis muralis)
Lézard vert occidental (Lacerta
bilineata) |
Lacertidés |
En Aquitaine, les deux espèces sont bien
présentes mais occupent des milieux et des niches écologiques distincts.
Le lézard des murailles (Podarcis muralis) est
l’un des reptiles les plus communs de la région. Il est largement réparti
dans toute l’Aquitaine, depuis le niveau de la mer jusqu’à plus de 2000
mètres d’altitude. On le trouve dans une grande variété de milieux : murs,
rochers, jardins, friches, bords de routes, et même en milieu urbain. Il est
actif dès que le soleil est présent, parfois même en hiver lors de journées
ensoleillées. Peu farouche, il s’approche facilement des habitations et
reste visible dans presque tous les types de paysages ouverts.
Le lézard vert occidental (Lacerta bilineata) est
également bien implanté en Nouvelle-Aquitaine, notamment dans les zones
rurales du sud-ouest. Il préfère les milieux ensoleillés et bien végétalisés
comme les haies, les prairies, les bords de chemins, les lisières
forestières et les jardins. Il est plus discret que le lézard des murailles,
mais sa taille plus imposante et sa coloration verte vive le rendent
facilement identifiable. Il est particulièrement présent dans les
départements comme la Dordogne, le Lot-et-Garonne, les Landes et la Gironde.
Ces deux espèces cohabitent parfois dans les mêmes zones, mais le lézard des
murailles est plus urbain et opportuniste, tandis que le lézard vert
occidental reste fidèle aux milieux semi-naturels et bocagers. |
En Aquitaine, le lézard des murailles
(Podarcis muralis) et le lézard vert occidental (Lacerta
bilineata) cohabitent dans des milieux parfois proches, mais leurs
tailles, comportements et écologies les distinguent nettement.
Le lézard des murailles est un petit lézard élancé, mesurant jusqu’à
20 cm de longueur totale, queue comprise. Il est très agile,
excellent grimpeur, et souvent observé sur les murs, les rochers, les talus
ou les vieux bâtiments. Il est diurne, territorial,
et aime se prélasser au soleil sur des surfaces verticales. Peu farouche, il
vit souvent à proximité de l’homme. Son régime alimentaire est
insectivore, opportuniste, et il peut même consommer de jeunes
lézards. Il est actif dès les premiers rayons du soleil, même en hiver si
les températures sont douces.
Le lézard vert occidental est bien plus grand, atteignant 40 cm,
avec une queue représentant plus des deux tiers de sa longueur. Il est
terrestre, mais peut grimper dans les buissons ou les
haies. Il est diurne, territorial, et les
mâles peuvent se livrer à des combats violents pendant la saison de
reproduction. Il fréquente les zones bocagères, les
lisières forestières, les prairies et les haies ensoleillées. Son régime est
insectivore, mais il peut aussi consommer des œufs
d’oiseaux, des fruits, et parfois de petits lézards. Il est plus discret que
le lézard des murailles et plus sensible aux dérangements.
En comparaison, Podarcis muralis est petit, urbain, et très
adaptable, tandis que Lacerta bilineata est grand,
plus exigeant en habitat, et plus discret. Le premier est
omniprésent dans les villages et les villes, le second préfère les milieux
semi-naturels et bocagers. Le lézard des murailles est souvent le premier à
apparaître au printemps, tandis que le lézard vert attend des températures
plus élevées. Deux espèces complémentaires qui illustrent bien la diversité
herpétologique du sud-ouest. |
Lézard ocellé (Timon
lepidus)
Psammodrome algire
(Psammodromus algirus) |
Lacertidés |
En Aquitaine, le lézard ocellé
(Timon lepidus) et le psammodrome algire (Psammodromus
algirus) sont deux espèces méditerranéennes qui trouvent refuge dans
des habitats bien spécifiques, mais leur présence dans la région est
inégale.
Le lézard ocellé est présent sur le littoral atlantique du bassin
aquitain, notamment dans les Landes (secteurs de
Tarnos, Huchet, Mimizan, Biscarrosse) et en Gironde (autour
du bassin d’Arcachon, Le Porge, Montalivet, Soulac-sur-Mer). Il occupe aussi
les coteaux secs de Dordogne et du Lot-et-Garonne, avec des
populations dans le Périgord noir, autour de Thenon, Mareuil et Thiviers,
ainsi qu’au sud de Fumel. Ces populations sont souvent isolées et
vulnérables. L’espèce affectionne les pelouses sèches, les landes ouvertes,
les dunes grises et les clairières forestières, où elle peut se cacher dans
des terriers souvent creusés par les lapins.
Le psammodrome algire est plus discret en Aquitaine. Il est présent dans le
sud-ouest de la France, mais sa répartition exacte dans la
région est moins bien documentée. Il fréquente les zones
buissonnantes méditerranéennes, comme les garrigues, les landes,
les arrières-dunes, les chênaies et les pinèdes. Bien que typiquement
ibéro-maghrébin, il atteint certaines zones du sud de la Nouvelle-Aquitaine,
notamment les Landes et le Pays basque, où les conditions
climatiques et végétales lui sont favorables. |
En Aquitaine, le lézard ocellé
(Timon lepidus) et le psammodrome algire (Psammodromus
algirus) sont deux espèces méditerranéennes bien distinctes par leur
taille, leur comportement et leur écologie, même si elles partagent certains
milieux ouverts et ensoleillés.
Le lézard ocellé est le plus grand lézard d’Europe, avec une longueur totale
moyenne de 55 à 70 cm, certains mâles atteignant jusqu’à
90 cm. Il est diurne, territorial,
et souvent solitaire. Il vit dans les pelouses sèches, les
garrigues, les dunes grises, les vieux murs et les clairières ensoleillées.
Il est terrestre, mais peut grimper dans les buissons. Son
régime est omnivore, composé de gros insectes, d’œufs
d’oiseaux, de petits vertébrés et de fruits. Il hiberne d’octobre à avril et
ne s’éloigne que rarement de son abri. Les mâles peuvent se battre
violemment pendant la saison de reproduction, parfois jusqu’à la perte de la
queue ou la mort de l’adversaire.
Le psammodrome algire est bien plus petit, avec une longueur totale
d’environ 30 à 32 cm pour les adultes.
Il est diurne, terrestre, et
très rapide, capable de fuir à grande vitesse en terrain
découvert. Il fréquente les zones buissonnantes, les
garrigues, les arrières-dunes, les chênaies et les pinèdes. Son régime est
insectivore, principalement composé d’arthropodes. En
période de reproduction, les mâles deviennent territoriaux et
agressifs, couvrant parfois le territoire de plusieurs femelles. Il
est actif surtout par temps sec ou légèrement humide, et se réfugie dans les
broussailles ou sous les pierres en cas de danger.
En comparaison, Timon lepidus est massif, lent,
puissant et omnivore, tandis que Psammodromus algirus est
petit, élancé, vif et strictement insectivore. Le lézard
ocellé est plus exigeant en habitat et plus vulnérable à la fragmentation,
alors que le psammodrome est plus adaptable aux milieux buissonnants. Tous
deux sont protégés en France et jouent un rôle important dans les
écosystèmes méditerranéens du sud-ouest. |
Seps strié (Chalcides
striatus)
Orvet fragile (Anguis
fragilis) |
Scincidés
Anguidés |
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Hémidactyle verruqueux
(Hemydactylus turcicus)
Tarente de Maurétanie
(Tarentola mauritanica) |
Gekkonidés |
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Lézard vivipare
(Zootoca vivipara)
Lézard catalan (Podarcis liolepis) |
Lacertidés |
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Orvet de Vérone
(Anguis veronensis)
Lézard agile, ou des souches (Lacerta
agilis) |
Anguidés
Lacertidés |
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Ophidiens présents en Aquitaine
Nom |
Famille |
Distribution en Aquitaine |
Description |
Vipère aspic (Vipera
aspis)
Vipère péliade (V.
berus) |
Vipéridés |
En Aquitaine, la vipère aspic
(Vipera aspis) est largement répandue, tandis que la vipère
péliade (Vipera berus) est beaucoup plus localisée.
La vipère aspic est présente dans tous les départements de
Nouvelle-Aquitaine, notamment dans les Landes, la
Dordogne, la Gironde, le
Lot-et-Garonne, les Pyrénées-Atlantiques, la
Charente et la Haute-Vienne. Elle
affectionne les coteaux ensoleillés, les pierriers,
les lisières forestières, les pelouses sèches
et les zones broussailleuses. C’est l’espèce de vipère la
plus commune dans le sud-ouest de la France, bien adaptée au climat tempéré
à chaud de la région.
La vipère péliade est beaucoup plus rare en Aquitaine. Elle est signalée
principalement dans le nord de la région, notamment en
Dordogne, Charente et Haute-Vienne,
dans des zones boisées, humides et plus fraîches. Elle
préfère les altitudes plus élevées et les milieux
forestiers ouverts, ce qui limite sa présence dans les zones plus
chaudes et sèches du sud de la région.
En résumé, Vipera aspis domine largement le paysage herpétologique
aquitain, tandis que Vipera berus reste cantonnée à quelques
secteurs nordiques et plus frais. |
En Aquitaine, la vipère aspic
(Vipera aspis) et la vipère péliade (Vipera
berus) cohabitent dans certains secteurs, mais elles se distinguent
nettement par leur taille, leur comportement et leur dangerosité.
La vipère aspic est la plus fréquente en Nouvelle-Aquitaine. Elle mesure
généralement entre 50 et 70 cm, avec des individus pouvant
atteindre jusqu’à 90 cm.
Elle possède un corps trapu, une tête triangulaire bien marquée et un museau
retroussé. Son venin est cytotoxique, provoquant des
douleurs locales, des œdèmes, des nécroses et parfois des troubles
systémiques. En Aquitaine, elle est considérée comme la vipère la
plus dangereuse, bien que les morsures restent rares et rarement
mortelles grâce aux soins médicaux modernes.
Elle est plutôt discrète, mais peut mordre si elle est surprise ou
manipulée.
La vipère péliade est plus rare dans la région, présente surtout dans les
zones humides ou boisées du nord de la Nouvelle-Aquitaine, comme la Dordogne
ou les confins du Limousin. Elle mesure en moyenne 55 à 65 cm,
certains spécimens atteignant 80 cm, voire
exceptionnellement 104 cm. Elle est plus résistante au
froid et préfère les milieux plus frais et humides. Son venin est
moins puissant que celui de la vipère aspic, mais reste
potentiellement dangereux, surtout pour les enfants ou les animaux
domestiques. Elle est farouche et évite
généralement le contact avec l’homme.
En comparaison, Vipera aspis est plus méridionale, plus
venimeuse et plus présente en Aquitaine, tandis que Vipera
berus est plus nordique, plus discrète et moins toxique.
Toutes deux sont protégées et jouent un rôle écologique essentiel dans la
régulation des populations de petits rongeurs. |
Couleuvre à collier
(Natrix natrix)
Couleuvre verte et
jaune (Hierophis viridiflavus) |
Colubridés |
En Aquitaine, la couleuvre à collier
et la couleuvre verte et jaune sont deux espèces bien
présentes, mais avec des préférences écologiques et des répartitions
légèrement différentes.
La couleuvre à collier, longtemps désignée sous le nom
Natrix natrix, est aujourd’hui représentée dans la région par deux
espèces proches : Natrix helvetica (la couleuvre helvétique) et
possiblement Natrix astreptophora (la couleuvre à œil rouge). En
Nouvelle-Aquitaine, c’est surtout Natrix helvetica qui est
observée, notamment dans les zones humides, les
bords de rivières, les étangs, les marais
et les prairies inondables. Elle est bien répartie dans les
départements comme la Gironde, les Landes,
la Dordogne, le Lot-et-Garonne et les
Pyrénées-Atlantiques, avec des observations fréquentes dans
le Béarn et le Pays basque.
La couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus)
est également largement présente en Aquitaine. Elle occupe une grande
variété de milieux : haies bocagères, lisières
forestières, friches, talus,
vignobles, zones agricoles et parfois même
les jardins. Elle est bien représentée dans toute la
région, avec des observations dans plus de 1900 communes et
sur près de 27 % du territoire régional, notamment en
Charente, Gironde, Dordogne,
Lot-et-Garonne, Landes et
Pyrénées-Atlantiques.
En résumé, Natrix helvetica est plus liée aux milieux
aquatiques, tandis que Hierophis viridiflavus est plus terrestre et
généraliste, souvent visible dans les zones cultivées ou semi-naturelles.
Toutes deux sont non venimeuses, protégées, et jouent un rôle essentiel dans
la régulation des populations de petits vertébrés. |
La couleuvre à collier, aujourd’hui appelée
couleuvre helvétique en Aquitaine,
mesure généralement entre 80 centimètres et 1 mètre 20. Elle est élancée,
souvent gris-vert, avec deux taches claires derrière la tête qui forment le
collier caractéristique. Elle est très liée aux milieux humides comme les
étangs, les rivières, les marais et les fossés. Excellente nageuse, elle se
nourrit principalement d’amphibiens et de petits poissons. Son comportement
est très discret. Elle fuit rapidement à la moindre alerte et ne présente
aucun danger pour l’être humain. Elle peut simuler une morsure ou émettre un
sifflement si elle est acculée, mais cela reste rare.
La couleuvre verte et jaune est plus grande, souvent entre 1 mètre et 1
mètre 60, parfois plus. Elle est très vive, avec une robe contrastée de
jaune et de noir en réseau. Elle fréquente les milieux plus secs et ouverts
comme les haies, les murets, les friches, les zones agricoles et parfois les
jardins. Elle chasse les petits rongeurs, les lézards et parfois les
oiseaux. Elle est plus rapide et impressionnante que la couleuvre à collier,
mais tout aussi inoffensive. Elle peut se montrer plus nerveuse si elle est
surprise, mais elle ne mord que si elle est manipulée.
Aucune des deux espèces n’est venimeuse. Elles sont toutes deux protégées
par la loi et jouent un rôle écologique important dans la régulation des
populations de petits vertébrés. Leur présence est un bon indicateur de la
qualité des milieux naturels. |
Couleuvre vipérine (N.
maura)
Couleuvre d'Esculape
(Zamenis longissimus) |
Colubridés |
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Coronelle lisse
(Coronella austriaca)
Coronelle girondine
(C. girondica) |
Colubridés |
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Couleuvre helvétique (N. helvetica)
Vipère de Séoane (V.
seoanei) |
Colubridés
Vipéridés |
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