Les diptères (mouches, moustiques, taons…)
s’appuient sur cinq modalités sensorielles fondamentales pour trouver de la
nourriture, localiser leurs hôtes ou partenaires, et échapper aux dangers.
1. Vue
Les diptères disposent de deux types d’organes
visuels :
Œils composés
Constitués de centaines à plusieurs
milliers d’ommatidies, chacun formant un point lumineux
Permettent une détection rapide du
mouvement et, selon les espèces, une vision colorée incluant
l’ultraviolet
Ocelli (yeux simples)
Généralement au nombre de trois sur le
vertex crânien
Mesurent l’intensité lumineuse et
contribuent à la stabilisation de vol
2. Odorat
L’olfaction est cruciale pour la détection des
phéromones, des sources de nourriture et des sites de ponte :
Antennes
Riches en sensilles olfactives (trichoidales,
basiconiques, coeloconiques)
Chaque type capture des molécules
spécifiques (odeurs de fruits mûrs, CO₂, composés cuticulaires)
Organe de Halteres
Bien que principalement proprioceptif, il
contribue aussi à la perception des flux d’air chargés d’odeurs
3. Goût
Les gustateurs évaluent la qualité des substrats
avant ingestion ou ponte :
Papilles gustatives
Implantées sur le labellum (extrémité du
proboscis) et sur les soies des tarses
Permettent de distinguer sucres, acides
et composés toxiques
Contact direct
Les tarses testent le goût d’une surface
en se posant, avant l’activation de l’alimentation
4. Audition
Même si les diptères ne chantent pas, ils
perçoivent des vibrations aériennes et substratales :
Organe de Johnston
Situé dans la base de l’antenne
(scape-pédicelle)
Détecte les fréquences produites par le
battement des ailes (mâles repèrent les femelles)
Chordotonal interne
Présent dans les tibias et les ailes,
capte vibrations environnementales
5. Toucher (mécanoréception)
Le toucher aide à percevoir le relief des
surfaces, la pression et les courants d’air :
Sensilles chaétiques
Poils articulés répartis sur le corps,
détectent le contact et les flux d’air
Campaniformes
Plaques cuticulaires sensibles à la
déformation du tégument, renseigne sur l’appui lors de l’atterrissage
Organes subgeniculaires
Situés à la base des pattes, informent
sur la position du corps et la charge supportée
En complément de ces cinq sens, de
nombreuses espèces de diptères possèdent des récepteurs thermiques et
hygrosensitifs pour évaluer la température et l’humidité de leur milieu.
Morphologie des diptères
Les diptères (mouches, moustiques, taons…)
possèdent une organisation corporelle typique des insectes, avec des
modifications clés liées à leur vol et à leur mode d’alimentation.
1. Tête (caput)
Antennes
Type variable selon l’espèce :
filiformes, aristées (mouches domestiques), plumées (moustiques).
Riches
en sensilles (olfactives, thermiques, hygrosensibles).
Yeux
Grands yeux composés très développés,
parfois se touchant au vertex (yeux holoprosocéliciens).
Trois ocelles dorsaux pour la perception
de l’intensité lumineuse.
Appareil buccal
Modifié en fonction de l’alimentation :
Lécheur-taupineur spongieux (Muscidae)
Piqueur-suceur (moustiques, taons)
Suceur-siphon (tipules)
Rat‐taupeur broyeur (Larves
aquatiques)
2. Thorax
Pro-, méso- et métathorax
forment une masse compacte permettant l’attachement puissant des muscles de
vol.
Ailes
Une seule paire fonctionnelle de grandes
ailes antérieures.
Les secondes ailes sont transformées en
balanciers (haltères), stabilisant le vol.
Pattes
Six pattes articulées, adaptées à la
marche, la préhension ou le perchoir.
Chaque patte se termine par deux griffes
et, chez certaines mouches, un pulvillus adhésif.
3. Abdomen
Segmenté en dix segments visibles externes
(généralement 7–8 chez l’adulte).
Spiracles latéraux pour la
respiration trachéenne.
Organes génitaux externes
très variables, souvent complexes chez les mâles.
4. Tégument et musculature
Cuticule mince et souple, souvent recouverte
de poils et de soies sensorielles.
Réseau musculaire puissant dans le thorax,
avec muscles élévateurs et abaisseurs de l’aile bien différenciés.
Mode de vie et comportement chez
les Diptères
Généralités
L’ordre des Diptères regroupe environ 150 000
espèces d’insectes monopalpiés (une seule paire d’ailes fonctionnelles),
réparties en nématocères et brachycères. Ils sont cosmopolites, présents dans
tous les climats et habitats terrestres, à l’exception de quelques cas marins
comme Pontomyia pacifica dont tout le cycle se déroule en pleine mer.
Cycle de vie
Les Diptères sont hexamétaboles : leur
développement se fait par métamorphose complète en quatre stades : œuf, larve,
nymphe (pupe) puis adulte. Les larves, apodes et souvent acéphales, traversent
de trois à huit stades larvaires avant la nymphose. La pupe peut être mobile ou
enfermée dans une exuvie immobile selon les familles.
La durée du cycle varie grandement selon l’espèce
et les conditions externes, allant d’une semaine à plus d’un an. Par exemple, la
femelle de la mouche domestique Musca domestica peut pondre jusqu’à 100 œufs à
chaque ponte et générer une descendance théorique de 4 000 milliards d’individus
en quelques mois.
Modes d’alimentation
Substances organiques liquides et solides en
décomposition, nectar floral et miellat, sève végétale ou sang. Seules les
femelles hématophages (moustiques, glossines) prélèvent le sang des
vertébrés.
Floricoles : Syrphidae butinent les fleurs et
déposent leurs œufs sur les colonies de pucerons, assurant à leurs larves
prédatrices un approvisionnement dès l’éclosion.
Saprophages
: Lucilia (mouches vertes), Calliphora (mouches bleues) pondent sur cadavres
ou déjections, et leurs larves se nourrissent de matière organique en
décomposition.
Prédatrices
: Asilidae capturent et perforent la chitine de leurs proies pour en aspirer
les contenus ; Dolichopodidae broient les petits insectes avec leurs
labelles ; Empididae pratiquent des offrandes nuptiales de proies entre
partenaires avant copulation.
Parasites :
certaines espèces de Braula vivent en ectoparasites sur les abeilles
domestiques, se fixant sur leur hôte pour se nourrir.
Comportements écologiques
Colonisation de tous les milieux grâce à la
dualité modes de vie larve/adulte : la femelle choisit un site de ponte
adapté (écorces, eaux stagnantes, déchets, fruits, tissus animaux), assurant
la liaison entre les stades aquatique et terrestre.
Pollinisation de fleurs de petite taille délaissées par d’autres insectes,
contribuant à la biodiversité et au cycle des nutriments.
Agents de
lutte biologique : certaines larves prédatrices limitent les populations de
pucerons et autres ravageurs dans les cultures et jardins.
Vecteurs de
maladies ou responsables de myiases, comme le paludisme transmis par les
Anopheles ou la myiase cutanée induite par Lucilia et autres mouches vertes
et bleues.
Comportements reproductifs
Fécundité élevée et cycles rapides :
plusieurs générations par an chez de nombreuses espèces ; la ponte dépend de
facteurs internes et externes (température, disponibilité du substrat).
Stratégies
nuptiales variées : Empididae mâles offrent des proies en cadeau nuptial à
la femelle pour favoriser l’accouplement ; d’autres espèces utilisent des
parades visuelles ou olfactives pour attirer le partenaire.
Synchronisation des émergences : chez certaines familles (Bibionidae,
Chironomidae), des émergences massives et synchronisées exploitent des
fenêtres écologiques favorables.
Régime alimentaire des Diptères
Adultes
Les adultes présentent une très grande diversité
de régimes alimentaires, adaptés à leur biologie et à leur habitat.
Saprophages : elles se nourrissent de
matières organiques en décomposition (cadavres, excréments).
Floricoles : elles boivent nectar et miellat,
et consomment parfois le pollen.
Hématophages : certaines femelles de
moustiques (Culicidae) et de glossines prélèvent du sang chez les vertébrés.
Prédatrices : des espèces comme les Asilidae
capturent et aspirent le contenu de leurs proies.
Parasites et parasitoïdes : quelques Diptères
adultes déposent leurs œufs sur ou dans un hôte, où se développeront des
larves consommant le vivant.
Larves
La plupart des larves sont apodes et acéphales, et
leur régime dépend du substrat de ponte choisi par la femelle.
Saprophages : succion de liquides organiques
(débris végétaux ou animaux) dans le sol ou dans l’eau stagnante.
Phytophages : certaines larves minent les
feuilles, tiges ou racines des plantes hôtes.
Zoophages : chez les Syrphidae, par exemple,
les larves aspirent le contenu des pucerons qu’elles capturent à la surface
des plantes.
Parasitoïdes
: des Tachinidae pondent sur ou dans un insecte-hôte, dont la larve va se
nourrir de l’intérieur, aboutissant généralement à sa mort.
Période et mode de reproduction
chez les Diptères
Période de reproduction
Dans les régions tempérées, la reproduction débute
dès que la température dépasse 15–20 °C et culmine entre avril et septembre. En
été, la métamorphose s’accélère et les générations se succèdent toutes les 2–4
semaines. En hiver, de nombreuses espèces passent la nymphose en diapause,
retardant l’émergence des adultes jusqu’au retour de la chaleur
Mode de reproduction
Accouplement strictement sexué, avec
fécondation interne : le mâle transfère le sperme au moyen d’organes
génitaux spécialisés lors d’une copulation généralement brève (10 minutes ou
plus).
Oviparité
prédominante : les femelles pondent des œufs (jusqu’à plusieurs centaines
par ponte chez la mouche domestique), déposés sur un substrat adapté
(matière en décomposition, plante hôte, surface d’eau stagnante…).
Larviparité
ou ovoviviparité chez quelques groupes : certaines espèces retiennent les
œufs dans l’abdomen jusqu’à l’éclosion, libérant directement des larves (cas
de quelques Glossines et mouches à fruits).
Parthénogenèse éventuelle : un nombre limité d’espèces peut produire une
descendance sans fécondation, assurant une reproduction rapide même en
l’absence de mâle.
Vie de couple et rituels nuptiaux
Absence de lien monogame durable : les
couples ne restent pas unis après la copulation et n’assurent aucun soin
parental. Chaque partenaire reprend rapidement son activité individuelle.
Cour acoustique et olfactive : chez les
moustiques, les mâles sont attirés par le battement d’ailes de la femelle
(fréquence dite « sifflement »), qui les guide jusqu’à la partenaire.
Offrandes
nuptiales : certaines Empididae (genre Empis, Hilara) apportent une proie ou
un « ballon » de soie en cadeau pour obtenir l’acceptation de la femelle et
éviter le cannibalisme sexuel. Chez Hilara quadrivittata, la proie est
enfermée dans une bulle soyeuse, tandis que Hilara thoracica offre un ballon
vide devenu simple rituel.
Durée de la
copulation : varie de quelques minutes à plus d’une heure selon les espèces,
renforçant la fécondation et parfois la compétition spermatique en empêchant
d’autres mâles d’accéder à la femelle
Dimorphisme sexuel chez les
Diptères
Morphologie
Chez de nombreuses familles (Calliphoridae,
Muscidae, Syrphidae, Tachinidae), les mâles présentent des yeux rapprochés voire
juxtaposés (holoptiques), tandis que les yeux des femelles sont nettement
écartés (dichoptiques).
Les moustiques (Culicidae) illustrent bien cette
différence : les mâles ont des antennes plumées et des palpes maxillaires très
longs, riches en soies sensorielles, alors que les femelles portent des antennes
simples et des palpes courts adaptés au prélèvement sanguin plutôt qu’à la
détection acoustique
Comportement alimentaire
Chez les diptères hématophages (moustiques,
tabanidés), seule la femelle se nourrit de sang, indispensable à la maturation
des œufs. Les mâles, dépourvus de mandibules, se contentent de nectar et de
miellat, jouant un rôle de pollinisateurs.
Organes exsertiles et parade nuptiale
Le dimorphisme ne se limite pas aux pièces
sensorielles. Chez certains Trypetidae, les mâles possèdent sur l’abdomen des
glandes exsertiles, organes odoriférants libérant des phéromones qui facilitent
la rencontre des partenaires pendant la parade
Rituels et offrandes nuptiales
Chez de nombreux Empididae (genres Hilara,
Empis), les mâles portent des glandes séricigènes sur les tarses antérieurs
pour fabriquer des ballonnets de soie.
Hilara quadrivittata enferme une proie dans
une bulle de soie offerte à la femelle.
Hilara thoracica propose un ballotin vide,
devenu simple rituel nuptial, mais toujours indispensable à l’accouplement.
Cas particuliers
Certaines femelles prédatrices (Ceratopogonidae)
dévorent le mâle pendant la copulation, accentuant le dimorphisme
comportemental.
Les espèces à dimorphisme inversé (braula sur
abeilles, lophiiformes marines) présentent des mâles parasites vestigiaux,
plusieurs centaines de fois plus petits que la femelle, vivant accrochés à
elle et assurant uniquement la fécondation.
Piqûres, morsures et maladies
transmissibles par les Diptères
Filarioses lymphatiques (Wuchereria bancrofti)
par Mansonia et Culex
Onchocercose (cécité des rivières) par
Simulium
Trypanosomiase humaine africaine par Glossina
(mouche tsé-tsé)
Arboviroses émergentes : fièvre West Nile,
encéphalite japonaise
4. Prévention
Protection individuelle
Vêtements couvrants imprégnés de
perméthrine
Répulsifs cutanés (DEET, icaridine,
IR3535)
Moustiquaires et moustiquaires imprégnées
Traitement de l’environnement
Élimination des eaux stagnantes
Entretien des cours d’eau et fossés
Installation de moustiquaires sur
fenêtres et points d’eau
Lutte collective
Interventions larvicides et insecticides
ciblées
Surveillance entomologique et signalement
Même si ces diptères sont vecteurs
de graves maladies, leur régulation raisonnée (non leur éradication totale)
reste indispensable pour préserver l’équilibre écologique (pollinisation,
recyclage organique).
Stratégies d’adaptation à l’hiver
chez les Diptères
Les Diptères recourent essentiellement à trois
types de stratégies pour affronter la mauvaise saison : diapause
(hivernation/hibernation) à différents stades du cycle et, pour quelques
groupes, migration.
1. Diapause (Hivernation vs Hibernation)
La diapause est un arrêt programmé du
développement, déclenché par des signaux environnementaux (photopériode,
température).
Stade concerné
Œuf, larve ou nymphe : la forme la plus
fréquente.
Adulte : cas de certaines Calliphoridae
(ex. Calliphora vicina) et Pollenia sp. qui hibernent en bâtiments ou
sous écorce.
Hibernation
vs Hivernation
Hibernation : sommeil profond,
métabolisme très ralenti, réveils rares et lents.
Hivernation : somnolence avec métabolisme
modérément ralenti, réveils fréquents, maintien d’une certaine activité
(alimentation, thermorégulation)
2. Migration
Plusieurs Syrphidae effectuent chaque année de
véritables migrations sur plusieurs centaines de kilomètres :
Episyrphus balteatus (Syrphidae)
Printemps : remontée d’Afrique du Nord et
du pourtour méditerranéen vers l’Europe tempérée.
Automne : retour vers des régions plus
chaudes pour passer l’hiver.
Rôle : disperser la pollinisation et
coloniser rapidement les nouvelles ressources florales au printemps.
Autres genres potentiellement migrateurs :
certains Scathophagidae et Muscidae ont été observés en mouvements passifs
(vent porteur) à longue distance, mais les migrations actives restent
surtout documentées chez les Syrphidae
3. Choix stratégique et équilibres écologiques
Les pupes en diapause protègent efficacement
le patrimoine génétique local, sans dépense énergétique d’adulte.
Les adultes hibernants (Calliphoridae,
Pollenia) restent parfois vecteurs de pathogènes dans les zones urbanisées,
d’où l’intérêt sanitaire de leur repérage précoce.
La migration des Syrphidae assure une
dynamique écosystémique en reliant zones froides et chaudes, mais la
variabilité climatique (changements de vent, gel tardif) peut fortement
impacter ces déplacements.
Prédateurs des Diptères
Les diptères, tant au stade larvaire qu’au stade
adulte, subissent la prédation d’une grande variété d’animaux. Cette pression
permet de réguler leurs populations et de maintenir l’équilibre des écosystèmes.
1. Prédateurs vertébrés
Oiseaux insectivores
Hirondelles, mésanges et fauvettes :
capture en vol ou ramassage au sol.
Rolliers et engoulevents : privilégient
les émergences massives (moucherons, moustiques).
Chauves-souris
Moustiques et moucherons composent une
large part de leur alimentation nocturne.
Utilisation de l’écholocalisation pour
débusquer les vols erratiques.
Amphibiens et reptiles
Grenouilles, crapauds, tritons : guettent
les adultes ou consomment les larves aquatiques.
Lézards et geckos : prélèvent insectes
volants à l’affût près des points lumineux.
Poissons
Gambusies et poissons rouges : voraces
sur larves de moustiques dans les milieux aquatiques stagnants.
2. Prédateurs invertébrés
Araignées
Toile orbiculaire : capture passive des
adultes en plein vol.
Araignées chasseuses (Salticidae,
Thomisidae) : guet et bond direct sur la proie.
Odonates
Libellules et demoiselles : vol rapide et
prédateur aérien par excellence des diptères.
Insectes prédateurs
Asilidae (mouches à toison) : trompe
perçante pour injecter une salive paralysante.
Empididae et Syrphidae larvaires :
certaines larves aspirent pucerons et petits insectes.
Hydrophilidae et Dytiscidae larvaires :
dans l’eau, prédation sur larves de moustiques.
Hyménoptères parasitoïdes
Tachinidae : dépôt d’œufs sur ou dans la
larve de diptère, larves de moucheuse dévorent l’hôte de l’intérieur.
Ichneumonidae et Braconidae : rares mais
ciblent des nymphes de diptères au sol ou sur plantes.
3. Agents pathogènes et parasites
Champignons entomopathogènes
Entomophthora muscae : infecte la mouche
domestique, provoque une “mort sur barre” collée aux surfaces.
Nématodes et microsporidies
Steinernema spp. (nématodes) : libération
de bactéries symbiotiques tuant la larve hôte.
Microsporidies (Nosema spp.) :
affaiblissement progressif et mortalité des larves.
Virus et bactéries
Bacillus thuringiensis israelensis :
larvicide naturel ciblant les moustiques.
Virus entomopathogènes (baculovirus) :
moins courants chez les diptères mais documentés chez certains
moucherons.
4. Stratégies de défense des diptères
Vol agile et erratique : utilisation des
haltères pour des manœuvres rapides.
Mimétisme et camouflage : colorations
cryptiques ou imitations d’autres insectes (Syrphidae imitant les
hyménoptères).
Groupement d’émergence : naissance massive
diluant le risque individuel (« safety in numbers »).
5. Rôle écologique des interactions
prédateur-proie
Régulation des populations de diptères
nuisibles (moustiques, mouches à fruits).
Soutien des réseaux trophiques supérieurs
(oiseaux, chauves-souris).
Maintien de la biodiversité par la sélection
des stratégies défensives les plus efficaces.
Distribution géographique des
Diptères
Aperçu global
Les Diptères sont un ordre cosmopolite, présent
sur tous les continents et dans la quasi-totalité des écosystèmes terrestres. On
recense aujourd’hui plus de 150 000 espèces décrites, réparties dans environ 156
familles, de la zone tropicale aux régions polaires.
Zones biogéographiques
Régions tropicales humides (forêts
équatoriales, zones monsooniques)
Zones tempérées (Paléarctique et Néoarctique)
Régions néotropicales et éthiopiennes
(Amérique du Sud, Afrique subsaharienne)
Zones montagnardes (jusqu’à 4 000 m
d’altitude)
Régions arctiques et antarctiques (quelques
Chironomidae et Tipulidae)
Cette répartition reflète une richesse maximale
dans les forêts tropicales et une diminution progressive vers les hautes
latitudes.
Habitats et milieux
Milieux aquatiques stagnants et cours d’eau
(larves de moustiques et de chironomes)
Sols, litières et matières en décomposition
(larves de calliphoridés et de syrphidés)
Végétation et fleurs (adultes floricoles et
larves phytophages)
Cavités, grottes et écorces (adultes
hibernants de Calliphoridae)
La grande diversité d’habitats permet aux diptères
de jouer des rôles écologiques variés, de la pollinisation à la décomposition
organique.
Espèces endémiques et invasives
Endémiques : Drosophila spp. sur des îles
isolées, tipules en haute montagne
Invasives : Aedes albopictus, Musca domestica
et autres espèces synanthropes colonisent toutes les zones tempérées et
tropicales
Adaptations extrêmes : certaines espèces
survivent dans les milieux arctiques et à très haute altitude
Sous-ordre
Familles
Distribution
geographique
Description
Nématocères
env 35 familles
Brachycères
env 70 familles
Cyclorrhaphes
env 80 familles
Nom
usuel
Genre
espèce
Classification
Photos
Environnement principal
Distribution
Taon
Tabanus
spp
Tabanidés
Jardins, prairies
Régions chaudes et tempérées du
globe. France
Asile à trois bandes, ou
mouche à toison à trois bandes
Asilus
tristrigatus
Asilidés
Forêts tempérées
Europe France
Tipule
Tipula
sp
Tipulidés
Prairies, jardins
Presque cosmopolite
France
Anophèle
Anopheles
sp
Culicidés
Eaux dormantes
Régions chaudes du globe
Simulie
Melusina
sp
Simuliidés
Fleuves, rivières
Cosmopolites
France
Phlébotome
Phlebotomus
sp
Psychodidés
Parasitaire (vecteur de maladie)
Europe du sud, Afrique du Nord
France
Moustique tigre, ou aède
ponctué
Aedes
albopictus
Culicidés
Fleuves, rivières
Cosmopolite, sauf régions très froides
France
Mouche tsé-tsé
Glossina
morsitans
Glossinidés
Savane
Afrique australe
Calliphore
Calliphora
sp
Calliphoridés
Maison domestique
Hémisphère Nord
France
Mouche domestique
Musca
domestica
Muscidés
Maison domestique
Cosmopolite, sauf régions très froides
France
Mouche des fruits méditerranéenne
Ceratitis
Capitata
Téphrytidés
Plantations
Régions tempérées et chaudes. Localisé.
France
Mouche à damiers, ou mouche
grise de la viande
Sarcophaga
carnaria
Sarcohagidés
Forêts clairsemées
Cosmopolite, sauf régions très froides
France
Mouche dorée, ou mouche "à
merde", ou lucile impériale