|
| |
Classification (3 sous-familles, 56 genres).
Reptiles-Lépidosauromorphes-Squamates-Ophidiens-Aléthinophidias-Elapidés
(Cobras, mambas, bongares, serpents-corail, serpents marins...)
Description et comportement
Description morphologique
Les Elapidés forment une famille de serpents venimeux à denture
proteroglyphique, comprenant à la fois des espèces terrestres (cobras, mambas,
serpents corail) et marines (serpents de mer). Cette famille recèle certaines
des espèces au venin le plus toxique, comme le taipan du désert (Oxyuranus
microlepidotus) et le cobra marin (Enhydrina schistosa).
 | crochets antérieurs fixes, percés d’un canal à venin (proteroglyphes) |
 | pupilles généralement rondes, parfois verticales chez Acanthophis |
 | queue latéralement aplatie et écailles ventrales réduites chez les
espèces marines |
 | viviparité fréquente en milieu marin ; œufs incubés à l’intérieur chez
quelques terrestres |
 | tailles variables : de moins d’un mètre (petits corail) à plus de cinq
mètres (cobra royal) |
Comportement et écologie
Les modes de vie des Elapidés sont extrêmement diversifiés, adaptés à une
large palette d’habitats tropicaux et subtropicaux.
 | terrestres et semi-fouisseurs (Micrurus, Bungarus) ou arboricoles
(Dendroaspis, Pseudohaje) |
 | marins stricts chez les Hydrophiinae,
ne revenant jamais à terre pour se reproduire |
 | diurnes et actives en chasse
(Dendroaspis, certains Naja), ou principalement nocturnes/crépusculaires (Acanthophis,
Bungarus, Naja) |
 | stratégie de capture variable :
embuscade silencieuse, attaque rapide suivie de paralysie nerveuse |
 | reproduction ovipare (Micrurus, Oxyuranus, Demansia), ovovivipare (Hemachatus,
Acanthophis, Cryptophis…) ou vivipare (Denisonia) |
Denture et venin
Les crochets proteroglyphes injectent un venin essentiellement neurotoxique,
bloquant la transmission synaptique et entraînant rapidement paralysie et
insuffisance respiratoire.
 | certains cobras peuvent projeter leur venin à plusieurs mètres (cobras
“cracheurs”) |
 | puissance du venin variable : du corail tropical modérément toxique aux
taipans et serpents de mer parmi les plus dangereux pour l’Homme |
Distribution géographique
La famille Elapidae comprend des serpents venimeux présents dans toutes les
régions chaudes de la planète, sur tous les continents à l’exception de l’Europe
et de l’Antarctique. Plusieurs espèces marines (Hydrophiinae) colonisent les
océans tropicaux et subtropicaux, sans jamais retourner à terre pour se
reproduire .
 | Espèces terrestres présentes en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et
du Sud-Est, en Australie et dans les Amériques tropicales. |
 | Hydrophiinae (serpents de mer) répartis dans les océans Indien,
Pacifique et Atlantique tropicaux, de la mer Rouge jusqu’aux côtes
australiennes. |
 | Genres à forte endémisme :
 | Acanthophis (> 9 espèces) en Australie et Nouvelle-Guinée |
 | Bungarus (14 espèces) Asie du Sud et Sud-Est |
 | Micrurus (> 80 espèces) Amérique centrale, Caraïbes et Amérique du
Sud |
|
 | Quelques genres marginaux en zones subtropicales : Oxyuranus dans l’outback
australien, Naja dans le sud de l’Asie et de l’Afrique, Dendroaspis en
Afrique équatoriale. |
Dangerosité des Elapidés
Morsures et mécanisme d’injection
Les Elapidés possèdent des crochets antérieurs fixes (proteroglyphes) qui
véhiculent le venin à chaque morsure. La quantité injectée reste faible
(quelques milligrammes), mais la puissance toxique est élevée.
 | crochets antérieurs percés d’un canal à venin |
 | injection systématique lors de la morsure |
 | faible volume de venin mais haute toxicité |
Nature du venin et symptômes
Le venin d’Elapidés est majoritairement neurotoxique, bloquant la
transmission neuromusculaire et conduisant à une paralysie rapide. Certains
venins contiennent aussi des composés myotoxiques ou cytotoxiques, selon les
genres.
 | phase initiale : douleur locale modérée, œdème souvent discret |
 | phase générale : ptose palpébrale, diplopie, difficulté à avaler |
 | risque majeur : paralysie des muscles respiratoires, insuffisance
respiratoire aiguë |
 | complications secondaires : arythmies cardiaques, myoglobinurie en cas
de destruction musculaire |
Gravité et mortalité
Sans prise en charge rapide, l’envenimation par un Elapidé peut être mortelle
en quelques heures. Les espèces les plus redoutables incluent le taipan
(Oxyuranus spp.), le cobra marin (Hydrophis spp.) et le mamba (Dendroaspis
spp.).
 | mortalité non traitée : de 10 % à 70 % selon l’espèce et le contexte
médical |
 | délai critique : symptômes respiratoires irréversibles au bout de 30–60
minutes |
 | population à risque : ouvriers agricoles, pêcheurs, enfants dans les
zones tropicales |
Prise en charge et antivenins
Le traitement repose sur l’administration rapide d’un sérum antivenimeux
spécifique, associé à un soutien ventilatoire. Des soins intensifs sont souvent
nécessaires pour contrôler l’insuffisance respiratoire et éviter les
complications cardiaques.
 | immobilisation et calage du membre mordu |
 | appel des services d’urgence et préparation du transport médicalisé |
 | sérum antivenimeux : ciblé sur le genre (Naja, Bungarus, Oxyuranus…) |
 | assistance respiratoire : intubation et ventilation mécanique si besoin |
Prévention
La meilleure défense contre l’envenimation reste la prévention et la
formation. Les gestes de première importance visent à réduire le risque de
rencontre et à savoir réagir correctement en cas de morsure.
- Éviter les zones à forte densité de serpents et porter des bottes
hautes.
- Ne pas manipuler soi-même un Elapidé, même apparemment mort.
- En cas de morsure, limiter les mouvements, immobiliser la zone et
contacter immédiatement les secours.
- Informer les populations rurales sur les symptômes et les gestes
d’urgence.
|
Sous-familles |
Genres |
Espèces
representatives |
Description |
|
Elapinés |
env 54 gen et env 360
esp |
Naja naja – Le cobra indien
Dendroaspis polylepis – Le mamba noir
Bungarus caeruleus – Le bongare bleu
Oxyuranus microlepidotus– Le Taïpan du désert
 |
Taille Les Elapinae présentent une grande variabilité de taille
Les serpents-corail mesurent entre 40 et 80 cm Les bongares et cobras
atteignent souvent entre 1,2 et 2 m Le mamba noir dépasse 3 m et le
cobra royal peut atteindre 5,5 m
Description morphologique Ils possèdent des crochets fixes à
l’avant du maxillaire appelés protéroglyphes Le venin circule dans un
canal interne Le corps est généralement élancé et lisse Les yeux ont des
pupilles rondes sauf chez certains genres convergents comme Acanthophis
Les espèces marines ont une queue aplatie latéralement adaptée à la nage
Distribution Les Elapinae sont absents d’Europe mais présents sur
tous les autres continents Ils occupent des habitats variés Les espèces
terrestres vivent en savanes et forêts tropicales Les espèces
arboricoles comme les mambas fréquentent la canopée Les espèces marines
évoluent en zones côtières tropicales Les serpents-corail sont souvent
semi-fouisseurs
Particularités biologiques La reproduction varie selon les genres
Les cobras et taïpans sont ovipares Les bongares et Acanthophis sont
ovovivipares Certaines espèces marines sont vivipares Le poumon gauche
est souvent réduit Le poumon trachéal est développé chez les espèces
marines Le comportement est diurne chez les mambas et nocturne chez les
bongares Les postures défensives incluent le capuchon du cobra et le
sifflement du mamba
Dangerosité Le venin est principalement neurotoxique avec des
effets paralysants Certains venins sont aussi cardiotoxiques ou
myotoxiques Le taïpan du désert est l’un des serpents terrestres les
plus toxiques Le serpent marin à nez en crochet est redoutable en milieu
aquatique Le mamba noir peut tuer en moins de 30 minutes sans traitement
Les bongares sont très venimeux mais rarement agressifs Les cobras
injectent souvent de faibles quantités de venin |
|
Hydrophiinés |
env 17 gen, env 65
esp |
Hydrophis platurus –Serpent marin noir et jaune
Hydrophis belcheri – Serpent de Belcher
Hydrophis cyanocinctus – Hydrophide à bandes bleues
Hydrophis spiralis – Hydrophide spirale
 |
Taille La majorité des Hydrophiinés mesurent entre 120 et 150 cm
à l’âge adulte Le plus grand, Hydrophis spiralis, peut atteindre jusqu’à
3 mètres
Description Ce sont des serpents marins venimeux de la famille
des Elapidae Leur corps est souvent comprimé latéralement, avec une
apparence d’anguille La queue est aplatie en forme de pagaie, optimisée
pour la nage Les narines sont situées dorsalement et peuvent se fermer
sous l’eau Les yeux sont petits avec une pupille ronde La dentition est
protéroglyphe avec des crochets courts et plusieurs dents postérieures
Distribution Ils vivent dans les eaux côtières tropicales de
l’océan Indien et du Pacifique Leur répartition s’étend de l’Afrique de
l’Est à l’Australie et jusqu’aux îles du Pacifique Le genre Laticauda
est semi-aquatique et peut se déplacer sur terre Les autres genres sont
entièrement marins et incapables de se mouvoir sur terre
Particularités Ils respirent l’air et doivent remonter
régulièrement à la surface Leur cycle de vie est entièrement aquatique
sauf chez Laticauda Les écailles ventrales sont réduites voire
indistinctes Ils sont parmi les vertébrés à respiration aérienne les
plus adaptés à la vie marine Certains genres comme Emydocephalus se
nourrissent exclusivement d’œufs de poissons
Dangerosité Le venin est extrêmement puissant et principalement
neurotoxique Certaines espèces comme Enhydrina schistosa sont
responsables d’envenimations graves La plupart sont peu agressives et
mordent rarement sauf en cas de provocation Leur dangerosité dépend du
genre et du comportement individuel Les morsures sont rares mais
potentiellement mortelles sans traitement |
|
Laticaudinés |
1 genre, 8 esp |
Laticauda colubrina – Le tricot rayé commun
Laticauda laticaudata – Le tricot rayé à ventre jaune
Laticauda semifasciata – Le tricot rayé à demi-bandes
Laticauda guineai – Le tricot rayé papou
 |
Taille Les Laticaudinés mesurent généralement entre 90 et 140 cm
Laticauda colubrina peut atteindre jusqu’à 1,5 m La queue est courte
mais aplatie, adaptée à la nage
Description Ce sont des serpents marins semi-aquatiques
appartenant à la famille des Elapidae Ils possèdent des crochets fixes à
l’avant du maxillaire (protéroglyphes) Le corps est cylindrique avec des
bandes transversales noires et blanches ou bleues Les écailles ventrales
sont larges, permettant une locomotion terrestre Les narines sont
positionnées haut sur le museau et peuvent se fermer sous l’eau
Distribution Ils sont présents dans les eaux tropicales de
l’océan Indien et du Pacifique On les trouve autour de l’Indonésie, la
Nouvelle-Calédonie, les Philippines, Fidji et le nord de l’Australie
Contrairement aux Hydrophiinés, ils sortent régulièrement sur terre pour
se reposer ou pondre
Particularités Ils sont les seuls serpents marins à conserver une
locomotion terrestre efficace Ils pondent leurs œufs sur terre, souvent
dans des grottes ou sous des rochers Leur régime alimentaire est
principalement composé de poissons anguilliformes Ils peuvent rester
plusieurs heures sous l’eau mais doivent remonter pour respirer Leur
venin est neurotoxique mais ils sont peu agressifs et mordent rarement.
Dangerosité Le venin est puissant mais les morsures sont rares en
raison de leur comportement discret Laticauda colubrina est
potentiellement dangereux mais peu impliqué dans des accidents humains
Le risque est surtout lié à une manipulation imprudente ou à la capture
en plongée Leur dangerosité est bien moindre que celle des Hydrophiinés
comme Enhydrina schistosa |
|