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Classification (env 40 gen, env 420 esp)
Métazoaires-Triploblastiques-Cordés-Deutérostomiens-Vertébrés-Gnathostomes-Tétrapodes-Mammifères-Thériens-Euthériens-Insectivores-Soricomorphes
(Musaraignes, taupes, desmans, solénodon...)
Les fiches
Description des Soricomorphes
Définition et classification
Les Soricomorphes constituent un ordre de
mammifères insectivores qui regroupe plusieurs familles autrefois incluses dans
les Insectivora. Créé en 1910 par William King Gregory, ce taxon a été adopté à
l’aube du XXIe siècle à la faveur des avancées en génétique. On y trouve les
familles suivantes :
 | Solenodontidae (solénodontes, ou musaraignes
des Antilles) |
 | Soricidae (musaraignes, crocidures, crossopes) |
 | Talpidae (taupes et desmans) |
 | Nesophontidae (musaraignes éteintes des
Antilles) |
Morphologie générale et écologie
Les soricomorphes partagent plusieurs traits
morphologiques et écologiques :
 | Corps allongé et souvent cylindrique, adapté
à la fouille ou à la vie souterraine |
 | Museau pointu et mobile, équipé de vibrisses
sensibles |
 | Dents de petite taille, chez certains
(Soricidae) teintées en rouge par des dépôts de fer |
 | Membres courts ; chez les Talpidae, les
antérieurs sont larges et puissants pour creuser |
 | Métabolisme élevé nécessitant une
alimentation quasi exclusive d’insectes et de petits invertébrés |
 | Répartition écopaysagère très large : forêts,
prairies, zones humides, milieux anthropisés légers |
Les Soricomorphes illustrent la diversité
adaptative des petits mammifères insectivores, depuis l’ancêtre fouisseur
jusqu’à la musaraigne arboricole ou aquatique. Leur rôle dans les écosystèmes
est majeur, tant pour la régulation des populations d’invertébrés que pour le
fonctionnement des réseaux trophiques
Distribution géographique des
Soricomorphes
Les Soricomorphes forment un ordre de mammifères
insectivores comprenant notamment les solénodontes, les musaraignes et les
taupes.
Aperçu global
 | Présents sur tous les continents terrestres à
l’exception de l’Australie et de l’Antarctique |
 | Occurrence dans une large gamme de milieux :
forêts tempérées et tropicales, prairies, zones humides, milieux rupestres
et même milieux anthropisés légers |
Particularités régionales
 | En Europe occidentale, les taupes du genre
Talpa et les musaraignes du genre Sorex dominent |
 | En France métropolitaine, l’Aquitaine héberge
surtout Sorex coronatus et Crocidura russula |
 | Les solénodontes et les nesophontes ne sont
pas présents hors des Caraïbes, leur distribution y ayant été strictement
insulaire |
Sous-familles |
Famille |
Genre & espèces |
Espèces représentatives |
Description |
Crocidurinés |
Soricidés |
env 9 gen,
env 180 esp |
Crocidura russula — Musaraigne musette
Crocidura leucodon — Musaraigne leucode
Suncus etruscus — Pachyure étrusque
Crocidura gueldenstaedtii — Musaraigne des jardins |
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Myosoricinés |
Soricidés |
3 gen,
env 20 esp |
Myosorex varius — Musaraigne commune du Cap
Congosorex polli — Musaraigne du Congo
Surdisorex norae — Musaraigne taupe du mont Kenya
Myosorex cafer — Musaraigne de Cafer |
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Soricinés |
Soricidés |
env 14 gen,
env 160 esp |
Blarina brevicauda — Grande musaraigne brune
Cryptotis parva — Petite musaraigne
nord-américaine
Notiosorex crawfordi — Musaraigne du désert de
Crawford
Chodsigoa hypsibia — Musaraigne de Chine centrale |
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Scalopinés |
Talpidés |
5 gen, 10 esp |
Scalopus aquaticus — Taupe à queue glabre
Parascalops breweri — Taupe à queue chevelue
Scapanus latimanus — Taupe de Californie
Scapanulus oweni — Taupe du Gansu |
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Talpinés |
Talpidés |
env 8 gen, env 40 esp |
Euroscaptor micrura — Taupe de l’Himalaya
Mogera wogura — Taupe japonaise
Scaptochirus moschatus — Taupe à face courte
Parascaptor leucura — Taupe à queue blanche |
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Familles |
genres |
Espèces |
Distribution géographique |
Description |
Nésophontidés |
1 genre |
9 esp |
Nesophontes edithae
— Nésophonte de Porto Rico
Nesophontes hypomicrus — Nésophonte d’Atalaye
Nesophontes micrus — Nésophonte occidental de Cuba
Nesophontes zamicrus — Nésophonte d’Haïti |
Nesophontes edithae, le Nésophonte de Porto Rico,
était un petit mammifère insectivore d’environ 10 à 15 cm, au museau
allongé, vivant dans les forêts de Porto Rico et des Îles Vierges. Il aurait
disparu dès le XVIe siècle, probablement à cause des rats introduits et de
la perte de son habitat. Nesophontes hypomicrus, le Nésophonte d’Atalaye,
était également de petite taille, endémique d’Haïti et de la République
dominicaine. Ses fossiles ont été retrouvés dans des grottes près de la
plantation Atalaya, et son extinction semble liée à l’arrivée d’espèces
invasives. Nesophontes micrus, le Nésophonte occidental de Cuba,
mesurait entre 10 et 15 cm pour un poids estimé de 50 à 100 g. Il possédait
un corps élancé, un pelage dense et sombre, et un museau flexible adapté à
la recherche d’insectes. Il était probablement nocturne, solitaire et très
agile. Nesophontes zamicrus, le Nésophonte d’Haïti, était une
musaraigne terrestre insectivore, proche des autres espèces du genre,
décrite en 1929. Elle aurait disparu à cause de bouleversements écologiques
et de l’introduction de prédateurs. |
Solénodontidés |
1 genre |
2 esp |
Solenodon paradoxus — Solénodonte d’Hispaniola
Solenodon cubanus — Solénodonte de Cuba |
Solenodon paradoxus, le Solénodonte d’Hispaniola, est un mammifère
insectivore mesurant entre 28 et 33 cm de long (sans la queue) pour un poids
moyen de 700 à 1000 g. Il possède un museau allongé et flexible, une
fourrure brun-gris rêche, une queue raide et musclée, et de longues griffes.
Il est nocturne, fouisseur et vit dans les forêts humides ou sèches de Haïti
et de la République dominicaine. Sa particularité la plus remarquable est sa
salive venimeuse, transmise par ses incisives rainurées, ce qui est
extrêmement rare chez les mammifères. Il se nourrit d’insectes, araignées,
vers et petits invertébrés, qu’il déniche en fouillant le sol. Il est
social, parfois jusqu’à huit individus dans un même terrier, mais reste
discret et difficile à observer. Il est classé en danger critique
d’extinction à cause de la déforestation et des prédateurs introduits comme
les mangoustes et les chats.
Solenodon cubanus, aussi appelé Almiqui, est endémique de Cuba. Il
mesure entre 41 et 56 cm de long (queue comprise) et pèse environ 1 kg. Il
ressemble à une grande musaraigne avec un pelage brun foncé à noir, un
museau très long, une queue écailleuse et nue, et des yeux petits. Il est
nocturne, solitaire et fouisseur, vivant dans les forêts tropicales humides.
Comme son cousin d’Hispaniola, il possède une salive venimeuse capable de
tuer des lézards, grenouilles ou petits oiseaux. Il grimpe bien et cherche
sa nourriture aussi bien au sol que dans les arbres. Son régime est omnivore
: insectes, petits vertébrés, fruits, racines et champignons. Il est
extrêmement rare, considéré comme un « taxon Lazare » car redécouvert après
avoir été cru éteint. Il est classé en danger par l’UICN, avec moins de 40
spécimens observés depuis sa découverte en 1861.Ces deux espèces sont des
fossiles vivants, témoins d’une lignée ancienne de mammifères, et leur
conservation est cruciale pour la biodiversité des Caraïbes. |

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