Les Bactéries.
Les bactéries se différencient à la fois des végétaux et
des animaux et constituent par leur multiplication rapide et leur action
biochimique un groupe d'une importance capitale pour l'équilibre du monde
vivant. Ce sont des cellules procaryotes qui se distinguent des virus par le
fait qu'elles contiennent, comme les cellules eucaryotes, de l'acide
désoxyribonucléique et de l'acide ribonucléique, et par le fait que leur
reproduction n'est pas inféodée à un organisme supérieur qu'elles
parasitent. Elles se distinguent des cellules eucaryotes car elles ne possèdent
pas de membrane séparant le noyau du cytoplasme, ni d'appareil respiratoire
organisé (mitochondries). Elles possèdent généralement une paroi enveloppant
le cytoplasme ; la structure de cette paroi permet de différencier les
bactéries Gram positif des bactéries Gram négatif.
Les bactéries se reproduisent par scissiparité. Beaucoup ont des formes de
résistance qu'on appelle spores, et qui leur permettent de survivre un
certain temps à des températures extrêmes ou à la dessiccation. Malgré leur
petitesse, les bactéries sont visibles au microscope optique. Certaines
bactéries sont mobiles, grâce à des cils ; les autres, non ciliées, sont
immobiles. Mais c'est surtout leur forme qui les différencie : elles sont soit
sphériques (cocci), soit cylindriques (bacilles), soit incurvées (vibrions),
soit spiralées (spirilles). Elles peuvent être isolées, ou rester groupées
avec les individus résultant de leur scission. Certaines méthodes de
coloration des frottis bactériens (Gram, Ziehl, etc.) permettent de
différencier divers groupes de bactéries. Ensemencées sur certains milieux,
les bactéries s'y développent en colonies qui ont souvent un aspect
particulier. Il existe plusieurs classifications des bactéries. Celle de A.
Prévot est la plus utilisée en France.
- Eubactéries
L'un des trois super ensembles, avec les Archéobactéries et les Eucaryotes, qui composent le monde vivant. Les Eubactéries regroupent la grande majorité des bactéries; elles se divisent elles-mêmes en 11 groupes, parmi lesquels les protéobactéries (exemple: Escherischia coli), les cyanobactéries ou algues bleues (cyanophycées), les thermotogales (bactéries pouvant survivre à des températures entre 70 et 90 °C), les chlamydiae, certaines bactéries Gram+ (Bacillus, Streptococcus...), les spirochètes...
- Archéobactéries
L'un des trois super ensembles, avec les Eubactéries et les Eucaryotes, qui composent le monde vivant. Les archéobactéries (ou archaebactéries, ou encore Archae) sont des organismes vivant dans des niches écologiques où règnent des conditions extrêmes de température, de pH ou de salinité, comparables à celles qui régnaient sur la Terre il y a quelque trois milliards d'années (température élevée, absence d'oxygène, fortes concentrations salines, très bas pH), par exemple, les abysses ou des sources thermales très chaudes.
Les Virus.
HISTORIQUE
Le mot virus, qui signifie « poison » en latin, a
été utilisé dans ce sens jusqu'à la fin du XIXes.
On constata alors qu'en solution, l'agent de la mosaïque du tabac était
invisible au microscope optique et gardait sa virulence une fois filtrée, ce
qui suscita la notion de « virus filtrant », ou « ultravirus ». Dans la
seconde moitié du XXes., les
progrès de la recherche, où le microscope électronique eut une grande part,
permirent une meilleure compréhension de la nature des virus. Depuis 1950
environ, le terme virus est le seul employé.
DESCRIPTION
Les virus se caractérisent par leur petitesse (entre
12 et 300 nanomètres), qui leur permet de traverser des filtres très fins
(filtres en porcelaine). Ils sont constitués d'un seul acide nucléique, A.R.N.
ou A.D.N., enfermé dans une capside (coque de protéines), le tout - appelé
nucléocapside - étant entouré chez certains virus par un péplos (deuxième
enveloppe, composée de lipoprotéines). Les constituants des virus s'ordonnent
régulièrement selon une symétrie ou une structure cristalline qui est soit de
type cubique, soit de type hélicoïdal, soit de type mixte. La présence ou
l'absence d'enveloppe lipoprotéique et la structure de la nucléocapside
déterminent, entre autres facteurs (nature de l'acide nucléique, taille de la
nucléocapside, nature des protéines de surface, etc.), les propriétés du
virus.
PROPRIÉTÉS
Les virus se situent à la limite de la matière inerte et de la matière
vivante. Selon certains chercheurs, ce ne sont pas des organismes vivants. En
effet, ils n'ont pas de métabolisme et diffèrent en cela fondamentalement des
autres agents infectieux (bactéries, champignons microscopiques, parasites).
Par conséquent, ils ne sont pas capables de produire de l'énergie pour
synthétiser leurs macromolécules et se reproduire. Il leur faut, pour cela,
utiliser le métabolisme des cellules vivantes qu'ils infectent. C'est ce
détournement à leur profit des fonctions des cellules qui peut provoquer une
maladie dans l'organisme infecté.
La façon dont la cellule réagit à la présence du virus est très variable ;
aussi distingue-t-on différents types d'infection cellulaire : aiguë et
cytolytique (entraînant la mort de la cellule), persistante, chronique,
latente, lente ou encore transformante (cancérisation à l'échelle
cellulaire).
Les virus peuvent infecter tous les organismes, animaux ou végétaux, y compris
les bactéries, les champignons et les algues, chaque espèce virale étant
parfaitement adaptée à son hôte et à certains tissus de cet hôte (par
exemple, chez l'homme : sang, ganglions lymphatiques, peau, foie, tissu nerveux,
etc.). Ils sont souvent la cause d'épidémies (grippe, fièvre jaune, sida).
La contamination peut emprunter différentes voies : voie respiratoire ou
digestive (grippe, poliomyélite), voie transcutanée, par piqûre ou morsure
(rage), voie transmuqueuse, habituellement à cause d'une érosion de la
muqueuse (conjonctivite, herpès, sida), voie sexuelle et sanguine (hépatites B
et C, sida).
Nombre de virus sont immunogènes, c'est-à-dire qu'ils déclenchent la
production d'anticorps spécifiques par l'organisme qu'ils attaquent. S'ils se
maintiennent dans l'organisme, ces anticorps protègent habituellement ce
dernier contre une nouvelle infection par le même virus ; cela est le cas, par
exemple, pour la rougeole, la rubéole et la poliomyélite, maladies dites, pour
cette raison, immunisantes.
D'autre part, en introduisant leur acide nucléique dans la cellule, les virus
sont capables de modifier profondément l'information génétique de celle-ci
et, par exemple, d'induire sa transformation en cellule cancéreuse (virus
oncogène).
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT DES INFECTIONS VIRALES
Le diagnostic d'une maladie virale peut s'appuyer sur la sérologie (recherche
d'anticorps dans le sérum sanguin) ou sur la mise en évidence, par culture
cellulaire ou biologie moléculaire, du virus dans le sang, les urines, la
salive, etc.
Le traitement des maladies à virus va de celui des symptômes - cas de la
grippe, par exemple - à l'utilisation de médicaments antiviraux (aciclovir
contre le virus du zona, zidovudine contre le V.I.H., virus du sida). Le
meilleur traitement est préventif et repose sur la vaccination lorsqu'un vaccin
est disponible.