|
| |
Classification (env 540 esp)
Métazoaires-Invertébrés-Spongiaires-Hexactinellides
(Eponge
vitreuse...)
|
Ordre |
Espèces
representatives |
Description |
Amphidiscosida
(env 35 esp)
Les deux illustrations mettent en lumière des spongiaires
profonds aux morphologies remarquables, illustrant à la fois la
diversité structurale et les adaptations fonctionnelles dans les
environnements abyssaux.
Dans la première image, à gauche, l’éponge oreille d’éléphant
(Euryplagma auriculare) se présente sous forme tubulaire,
élancée, avec une ouverture incurvée en partie supérieure. Sa silhouette
évoque une oreille stylisée, d’où son nom vernaculaire. Cette forme
permet une captation efficace des flux ascendants, typique des éponges
filtrantes en milieu profond. À droite, l’éponge irrégulière
(Eubadocia tuberifera) adopte une morphologie sphérique,
bosselée, avec une surface texturée. Elle semble conçue pour une
filtration diffuse, répartie sur l’ensemble de sa surface, dans des
zones plus calmes du fond marin.
La seconde image compare deux espèces du genre Euplectella,
emblématiques des Hexactinellides. À gauche, l’éponge fossile d’Hexactinella
(Euplectella spinos) présente une structure ramifiée, en forme
d’arbre, avec des extrémités arrondies. Cette morphologie fossile
témoigne d’une organisation squelettique complexe, typique des formes
anciennes. À droite, l’éponge actuelle d’Hexactinella (Euplectella
aspergillum) adopte une forme en calice perforé, avec une ouverture
supérieure d’où s’échappent des bulles. Sa structure en treillis est
optimisée pour la filtration verticale et l’échange gazeux, dans les
grands fonds.
Ces deux planches offrent un contraste instructif entre formes fossiles
et actuelles, tout en soulignant les stratégies morpho-fonctionnelles
des éponges siliceuses dans des milieux extrêmes. |
Hyalonema agassizi Éponge spirale d’Agassiz
Monorhaphis chuni Éponge à spicule géant de Chuni
Poliopogon amadou Éponge amadou de Poliopogon
Semperella crosnieri Éponge de Crosnier
 |
Taille Les Amphidiscosida mesurent généralement entre
5 cm et 50 cm, bien que certaines espèces comme
Monorhaphis chuni puissent atteindre plus d’un mètre
de hauteur. Leur structure est souvent tubulaire, en forme de tige ou de
coupe, avec des prolongements filamenteux à la base.
Distribution Ce sont des éponges exclusivement marines,
présentes dans les eaux profondes de tous les océans,
souvent entre 500 et 6000 mètres de profondeur. Elles
colonisent les fonds vaseux ou rocheux, parfois en
association avec des nodules polymétalliques ou des zones de suintement
froid.
Description Les Amphidiscosida sont un ordre d’éponges
siliceuses appartenant à la classe Hexactinellida, sous-classe
Amphidiscophora. Leur squelette est composé de spicules
caractéristiques appelés amphidisques, formés de tiges
avec des crochets rayonnants à chaque extrémité. Le corps est souvent
soutenu par des megasclères pentactines (à cinq rayons)
et des basalia (spicules racinaires) qui ancrent
l’éponge dans le substrat. Leur tissu est syncytial,
sans membranes cellulaires distinctes, ce qui leur confère une grande
résistance à la pression.
Particularités Ce sont les seules éponges vivantes de
la sous-classe Amphidiscophora. Leur squelette vitré est
parfois utilisé comme support pour des symbioses animales, notamment
avec des crevettes. Certaines espèces fossiles remontent au
Carbonifère, et des formes apparentées sont connues depuis le
Cambrien. Leur croissance est lente, leur longévité
élevée, et leur structure permet une suspension au-dessus du fond marin
grâce à des spicules racinaires regroupés.
Dangerosité Les Amphidiscosida sont totalement
inoffensives pour l’humain. Elles ne possèdent ni toxines, ni
structures urticantes, et ne provoquent aucune irritation. Leur
squelette est fragile mais non dangereux. Elles jouent un rôle
écologique important dans les habitats profonds,
contribuant à la biodiversité benthique et à la structuration des
communautés abyssales. |
Aulocalycoida
(env 10 esp)
Le premier dessin montre deux éponges marines dans un
environnement sous-marin. À gauche, une éponge en forme de tube allongé,
de couleur crème, avec une ouverture incurvée au sommet, identifiée
comme Euryplagma auriculare. À droite, une éponge arrondie de teinte
bleutée, couverte de petites protubérances, nommée Eubadocia tuberifera.
Le fond est composé de plantes aquatiques et de formations coralliennes.
Le second dessin présente deux organismes marins illustrés de manière
stylisée. À gauche, une structure ramifiée semblable à un corail, avec
plusieurs bras terminés par des extrémités bulbeuses, représentant
Euplectella Venus, une éponge fossile. À droite, une forme en coupe avec
un rebord plissé et une surface texturée, semblant libérer des
particules, représentant Euplectella Aspergillum, une éponge actuelle.
Les deux sont posées sur le fond marin et illustrent une comparaison
morphologique entre une espèce fossile et une espèce contemporaine de la
classe des Hexactinellides. |
Euryplegma auriculare Éponge oreille d’Euryplegma
Aulocalyx irregularis Éponge irrégulière d’Aulocalyx
Euryplegma ramosa Éponge ramifiée d’Euryplegma
Aulocalyx albatrossi Éponge Albatross d’Aulocalyx
 |
Taille Les éponges de l’ordre Aulocalycoida
mesurent généralement entre 5 cm et 50 cm, certaines
espèces pouvant atteindre plus de 1 mètre. Leur
morphologie est souvent tubulaire, en coupe ou en réseau ramifié, avec
une structure vitreuse typique des Hexactinellides.
Distribution Les Aulocalycoida sont exclusivement
marins, présents dans les eaux profondes de
tous les océans, notamment dans les zones abyssales et bathyales. On les
trouve entre 500 et 6000 mètres de profondeur, fixées
sur des substrats durs, parfois en association avec des nodules
polymétalliques ou des habitats benthiques froids.
Description L’ordre Aulocalycoida, décrit par
Tabachnick & Reiswig en 2000, appartient à la classe Hexactinellida,
sous-classe Hexasterophora. Leur squelette est composé de
spicules siliceux complexes, notamment des
hexactines et des hexasters, formant une
armature rigide et transparente. Leur tissu est syncytial,
sans membranes cellulaires individuelles, ce qui leur confère une
résistance exceptionnelle à la pression. Le nom accepté pour ce groupe
est désormais Aulocalycidae, car Aulocalycoida est
considéré comme non monophylétique et donc
taxonomiquement invalide.
Particularités Les Aulocalycoida se distinguent par leur
squelette vitré complexe, leur structure syncytiale et leur adaptation
aux conditions extrêmes des grands fonds. Certaines
espèces fossiles remontent au Paléozoïque, et leur morphologie est
utilisée pour étudier l’évolution des spicules chez les éponges
siliceuses. Leur croissance est lente, leur longévité élevée, et leur
rôle écologique important dans la structuration des communautés
abyssales.
Dangerosité Les Aulocalycoida sont totalement
inoffensives pour l’humain. Elles ne possèdent ni toxines, ni
structures urticantes, et ne provoquent aucune irritation. Leur
squelette est fragile mais non dangereux. Elles jouent un rôle
écologique bénéfique dans les habitats profonds, sans impact sanitaire
ni risque pour les plongeurs ou les chercheurs. |
Lychniscosida
(env 55 esp)
Ventriculites simplex, ou ventriculite simple, présente une forme
ovoïde allongée à surface finement poreuse, typique des spongiaires
fossiles siliceux du Crétacé, avec une structure interne tubulaire
favorisant la filtration passive dans les environnements marins peu
profonds. Lychnocystis radiata, lychnocyste rayonnée, se distingue par
une morphologie sphérique ornée de spicules radiaux en étoile, évoquant
une symétrie pentaradiée, probablement associée à une fonction défensive
ou de stabilisation dans les sédiments meubles. Neoaulocystis hexactina,
néoaulocyste hexactine, arbore une structure globuleuse renforcée par
des spicules siliceux hexactinellides, suggérant une appartenance aux
éponges vitreuses profondes, avec une organisation interne adaptée à la
filtration dans les eaux froides et stables. Lychnocystis nodosa,
lychnocyste noueuse, présente un réseau ramifié noueux à extrémités
bulbeuses, avec une croissance arborescente sur substrat dur,
probablement liée à une stratégie de colonisation spatiale et de
captation de particules en suspension. |
Ventriculites simplex — Ventriculite simple
Lychnocystis radiata — Lychnocyste rayonnée
Neoaulocystis hexactina — Néoaulocyste hexactine
Lychnocystis nodosa — Lychnocyste noueuse
 |
Les Lychniscosida sont des éponges hexactinellides à squelette
dictyonal, majoritairement fossiles, dont la structure octaédrique est
unique parmi les spongiaires. Leur taille varie de quelques centimètres
à plus d’un mètre, et leur dangerosité est nulle pour l’humain.
Taille Les Lychniscosida présentent une grande variabilité
morphologique. Les formes fossiles pouvaient atteindre plusieurs
dizaines de centimètres, voire plus d’un mètre pour certaines espèces
récifales du Jurassique et du Crétacé. Les espèces actuelles sont plus
modestes, généralement inférieures à 30 cm.
Distribution Leur distribution temporelle s’étend du Jurassique
moyen à l’époque actuelle. Leur pic de diversité se situe au Jurassique
et au Crétacé, où elles jouaient un rôle majeur dans la construction
récifale. Aujourd’hui, seules trois genres subsistent : Lychnocystis et
Neoaulocystis (famille Aulocystidae) et Scleroplegma (famille
Diapleuridae), présents dans les océans profonds.
Description Les Lychniscosida appartiennent à la classe
Hexactinellida et à la sous-classe Hexasterophora. Leur squelette est
composé de spicules siliceux fusionnés en une structure
tridimensionnelle appelée squelette dictyonal. Ce squelette est renforcé
par des entretoises supplémentaires aux nœuds, formant des cadres
octaédriques appelés lychniscs ou « lanternes ». Cette architecture
confère une rigidité remarquable et une apparence géométrique
caractéristique
Dangerosité Les Lychniscosida ne présentent aucun danger pour
l’humain. Ce sont des organismes sessiles, filtreurs, non toxiques et
non urticants. Leur squelette siliceux peut être tranchant une fois
brisé, mais cela ne constitue pas une menace biologique. Elles ne sont
ni invasives ni nuisibles dans les écosystèmes modernes. |
Hexactinosida
(env 120 esp)
Euplectella aspergillum, appelée éponge de verre en forme de
cornet, possède une structure tubulaire rigide en silice formant un
treillis complexe, souvent utilisée comme exemple de symbiose avec des
crevettes piégées à l’intérieur, typique des fonds marins profonds du
Pacifique. Hyalonema sieboldi, éponge spirale à filaments, se distingue
par son long pédoncule spiralé composé de spicules torsadés, ancré dans
les sédiments profonds, avec un corps souple et filamenteux adapté aux
courants faibles. Farrea occa, farrea à réseau étoilé, présente une
morphologie en plaque ou en coupe avec un motif hexagonal régulier formé
par des spicules siliceux, évoquant un réseau étoilé, vivant sur les
substrats durs des abysses. Dictyaulus favus, dictyaule en nid
d’abeille, arbore une surface alvéolée en motifs hexagonaux serrés, avec
une structure rigide et aplatie, optimisée pour la filtration passive
dans les environnements profonds et stables. |
Euplectella aspergillum — Éponge de verre en forme
de cornet
Hyalonema sieboldi — Éponge spirale à filaments
Farrea occa — Farrea à réseau étoilé
Dictyaulus favus — Dictyaule en nid d’abeille
 |
Les Hexactinosida sont des éponges siliceuses profondes à
squelette dictyonal, de taille variable, réparties mondialement dans les
abysses, sans danger pour l’humain. Elles se distinguent par leur
structure rigide et leur rôle écologique discret mais essentiel.
Taille Les Hexactinosida présentent une grande diversité
morphologique. Leur taille varie généralement de quelques centimètres à
plus de 50 cm selon les espèces et les conditions environnementales.
Certaines formes fossiles ou abyssales peuvent atteindre des dimensions
plus importantes, notamment dans les récifs profonds.
Distribution Ce groupe est exclusivement marin et vit
principalement dans les zones profondes entre 200 et 6000 mètres. On les
retrouve dans les océans Atlantique, Pacifique, Indien et en
Méditerranée profonde. Leur répartition est cosmopolite mais dépend de
la température, de la salinité et de la disponibilité des substrats
durs. Ils sont particulièrement abondants dans les zones polaires et les
champs de nodules polymétalliques.
Description Les Hexactinosida appartiennent à la classe
Hexactinellida et à la sous-classe Hexasterophora. Leur squelette est
composé de spicules siliceux triaxoniques fusionnés en un réseau rigide
appelé squelette dictyonal. Ce réseau forme une armature complexe qui
soutient le corps de l’éponge. Le tissu vivant est un syncytium, sans
cellules individualisées, permettant la transmission d’impulsions
électriques. Ils filtrent l’eau pour capturer bactéries et particules
organiques.
Particularités Ils se distinguent par leur squelette dictyonal
sans lychniscs (contrairement aux Lychniscosida). Leur structure est
souvent en forme de vase, de tube ou de corbeille. Ils sont capables de
vivre plusieurs milliers d’années dans des conditions stables. Certaines
espèces comme Euplectella aspergillum sont connues pour leur
symbiose avec des crustacés. Leur capacité à transmettre des signaux
électriques sans système nerveux est unique parmi les métazoaires.
Dangerosité Les Hexactinosida sont totalement inoffensifs pour
l’humain. Ce sont des organismes sessiles, non toxiques, non urticants
et non invasifs. Leur squelette peut être tranchant une fois brisé, mais
cela ne constitue pas une menace biologique. Ils jouent un rôle
écologique important dans les écosystèmes profonds en filtrant l’eau et
en servant d’habitat à d’autres espèces |
Lyssacinosida
(env 320 esp)
Euplectella aspergillum, éponge de verre tubulaire, possède un squelette
siliceux en treillis complexe formant un tube rigide, souvent habité par
un couple de crevettes symbiotiques, vivant sur les fonds abyssaux du
Pacifique avec une filtration passive très efficace. Advhena magnifica,
éponge abyssale à tige, présente une morphologie en forme de champignon
avec une tête globuleuse perchée sur une longue tige souple, adaptée aux
sédiments profonds et aux faibles courants, avec une structure interne
fibreuse et une allure spectrale. Staurocalyptus sp., staurocalypte
ramifiée, développe une architecture arborescente à branches siliceuses
fines, fixée sur les substrats durs des abysses, avec une organisation
en réseau favorisant la captation de particules dans les eaux profondes.
Hyaloplacoida sp., hyaloplacoïde réticulée, se caractérise par une
morphologie aplatie en plaque à surface réticulée, composée de spicules
siliceux disposés en motifs géométriques, vivant sur les fonds marins
stables et jouant un rôle discret mais essentiel dans la filtration
benthique. |
Euplectella aspergillum — Éponge de verre tubulaire
Advhena magnifica — Éponge abyssale à tige
Staurocalyptus sp. — Staurocalypte ramifiée
Hyaloplacoida sp. — Hyaloplacoïde réticulée
 |
Les Lyssacinosida sont des éponges siliceuses profondes à
squelette non fusionné, souvent filamenteuses ou en forme de calice,
largement distribuées dans les abysses océaniques et totalement
inoffensives pour l’humain.
Taille Les Lyssacinosida présentent une grande variabilité de
taille selon les espèces. Certaines, comme Euplectella aspergillum,
peuvent atteindre plusieurs dizaines de centimètres, voire plus d’un
mètre de hauteur pour les formes pédonculées comme Advhena magnifica.
D’autres espèces sont plus petites, mesurant quelques centimètres
seulement.
Distribution Ce groupe est exclusivement marin et vit dans les
zones profondes, souvent entre 200 et plus de 6000 mètres de profondeur.
On les retrouve dans tous les océans, avec une prédilection pour les
substrats durs des plaines abyssales, des dorsales océaniques et des
pentes continentales. Leur répartition est cosmopolite, avec une forte
représentation dans les régions polaires et les zones de sédimentation
lente.
Description Les Lyssacinosida appartiennent à la classe
Hexactinellida et à la sous-classe Hexasterophora. Leur squelette est
composé de spicules siliceux triaxoniques non fusionnés, ce qui les
distingue des autres ordres hexactinellides à squelette dictyonal. Leur
corps est souvent en forme de calice, de tube ou de filet, avec une
grande surface filtrante. Le tissu vivant est syncytial, permettant une
conduction électrique sans système nerveux. Les polypes filtrent l’eau
pour capturer les particules organiques et bactéries.
Particularités Les Lyssacinosida se distinguent par l’absence
de squelette dictyonal rigide, ce qui leur confère une grande souplesse.
Ils sont souvent fixés par un pédoncule long et fin, ancré dans les
sédiments. Certaines espèces, comme Euplectella, vivent en
symbiose avec des crevettes, un phénomène célèbre dans la culture
japonaise. Leur structure délicate et leur croissance lente les rendent
sensibles aux perturbations mécaniques, notamment les chaluts profonds.
Dangerosité Les Lyssacinosida sont totalement inoffensifs pour
l’humain. Ils ne possèdent ni cellules urticantes ni substances
toxiques. Leur squelette siliceux peut être cassant et tranchant une
fois hors de l’eau, mais cela ne constitue pas un danger biologique. Ils
jouent un rôle écologique important dans les écosystèmes profonds en
filtrant l’eau et en fournissant un habitat à d’autres organismes. |
|