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Marsupiaux éteints récemment
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Nom |
Staut |
Parcours et cause
disparition (EX) |
Thylacine
(Thylacinus cynocephalus)
llustration réaliste d’un Thylacine, Thylacinus cynocephalus, représenté en
déplacement sur un sol herbeux dans un environnement forestier. L’animal
présente une silhouette élancée, une tête évoquant celle d’un chien, un
pelage brun clair marqué de bandes sombres sur l’arrière du corps et la base
de la queue. La scène met en valeur ses caractéristiques typologiques :
posture quadrupède, queue longue et rigide, museau allongé, oreilles
dressées, et rayures dorsales bien définies. Le décor forestier en
arrière-plan suggère son habitat naturel en Tasmanie avant son extinction au
XXe siècle. |
EX
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Origine et évolution Le thylacine (Thylacinus
cynocephalus), aussi appelé tigre de Tasmanie ou loup marsupial, était un
mammifère carnivore marsupial appartenant à l’ordre des Dasyuromorphia. Il
ne partageait aucun lien évolutif direct avec les canidés malgré sa
ressemblance morphologique, fruit d’une évolution convergente. Son lignage
remonte au Miocène, avec plusieurs espèces fossiles apparentées. Le
thylacine était le dernier représentant de la famille des Thylacinidae,
aujourd’hui éteinte. Des études génétiques ont révélé une faible diversité
génétique bien avant l’arrivée des humains en Australie, ce qui aurait
compromis sa résilience évolutive.
Répartition et écologie Autrefois largement répandu en Australie
continentale et en Nouvelle-Guinée, le thylacine a vu son aire se réduire à
la seule île de Tasmanie il y a environ 3000 ans, probablement à cause de la
compétition avec le dingo. Il occupait des habitats variés, notamment les
forêts et les zones ouvertes. Prédateur solitaire, nocturne ou
crépusculaire, il se nourrissait de kangourous, wallabies, oiseaux nichant
au sol et petits mammifères. Il possédait une poche marsupiale et un pelage
rayé distinctif sur le dos, d’où son surnom de tigre de Tasmanie.
Causes de la disparition La disparition du thylacine est
principalement due à la chasse intensive encouragée par des primes
gouvernementales dès le XIXe siècle, les colons le considérant comme une
menace pour le bétail. L’introduction de chiens domestiques, la perte
d’habitat, les maladies et la faible diversité génétique ont aggravé son
déclin. Le dernier individu connu est mort en captivité au zoo de Hobart en
1936. Des observations non confirmées ont été rapportées depuis, mais aucune
preuve scientifique n’a validé leur véracité
Confirmation de l’extinction L’UICN classe officiellement le
thylacine comme espèce éteinte depuis 1982. Malgré des recherches et des
signalements sporadiques en Tasmanie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aucune
preuve tangible n’a été apportée. Des projets de désextinction sont en
cours, notamment à l’université de Melbourne, visant à recréer une forme
génétiquement proche à partir d’ADN ancien, mais ces initiatives restent
controversées et expérimentales |
Chaeropus
ecaudatus (Bandicoot à pieds de cochon)
Illustration naturaliste d’un Bandicoot à pieds de cochon,
Chaeropus ecaudatus, représenté dans un environnement aride composé de sol
rougeâtre et de touffes d’herbes sèches. L’animal possède un corps élancé,
un museau pointu, de grandes oreilles dressées et des membres aux extrémités
singulières évoquant des sabots, caractéristiques typologiques uniques de
l’espèce. La posture dynamique et le décor suggèrent une adaptation à des
milieux secs d’Australie, renforçant l’intérêt écologique et morphologique
de ce marsupial aujourd’hui éteint. |
EX
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Origine et évolution Chaeropus ecaudatus, appelé bandicoot
à pieds de cochon, était un petit marsupial australien appartenant à la
famille aujourd’hui éteinte des Chaeropodidae. Il représentait un genre
unique, Chaeropus, distinct des autres bandicoots par sa morphologie
singulière. Son évolution a produit des adaptations inhabituelles, notamment
des pieds antérieurs avec deux orteils fonctionnels dotés de sabots, et des
pieds postérieurs avec un seul orteil locomoteur en forme de petit sabot de
cheval. Ces traits évoquent une convergence évolutive avec des ongulés, bien
qu’il s’agisse d’un marsupial.
Répartition et écologie L’espèce était présente dans les plaines
arides et semi-arides de l’intérieur de l’Australie, notamment dans le
nord-ouest du Victoria, l’Australie-Méridionale, l’Australie-Occidentale et
le Territoire du Nord. Elle occupait divers habitats allant des prairies
herbeuses aux zones à spinifex. Les témoignages aborigènes indiquent qu’il
construisait des nids d’herbe pour dormir le jour et pouvait fuir à grande
vitesse s’il était dérangé. Il creusait aussi des terriers courts et
rectilignes. Herbivore, il se nourrissait probablement de végétaux secs
adaptés aux milieux désertiques.
Causes de la disparition Le bandicoot à pieds de cochon a souffert
de la modification de son habitat par le pâturage intensif, de la prédation
par les espèces introduites comme les renards et les chats, et de maladies
potentiellement transmises par le bétail. Sa faible densité et sa discrétion
ont rendu difficile sa détection et sa protection. Le dernier spécimen connu
a été collecté en 1901, bien que l’espèce ait été officiellement considérée
comme éteinte seulement en 2004.
Confirmation de l’extinction L’UICN classe Chaeropus ecaudatus
comme espèce éteinte. Aucun individu vivant n’a été observé depuis le début
du XXe siècle. Les rares spécimens conservés dans les musées et les
témoignages aborigènes constituent les seules sources d’information sur son
comportement. Sa disparition illustre la fragilité des espèces endémiques
face aux bouleversements écologiques rapides et non maîtrisés |
Caloprymnus campestris (Kangourou-rat du désert)
Illustration d’un Kangourou-rat du désert, Caloprymnus
campestris, représenté dans un paysage désertique composé de sol sec et de
végétation clairsemée. L’animal présente un corps arrondi, une fourrure brun
clair adaptée au camouflage, de longues pattes postérieures puissantes pour
le saut, une queue fine et allongée, et de petites pattes antérieures. Sa
morphologie évoque une adaptation typologique aux milieux arides
australiens, soulignant son mode de déplacement et son écologie spécifique.
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EX 
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Le Caloprymnus campestris, ou kangourou-rat du désert, a disparu
officiellement en 1935, victime de la dégradation de son habitat et de
l’introduction de prédateurs exogènes.
Découverte et répartition initiale L’espèce est découverte en 1841
dans le centre de l’Australie, notamment dans les zones arides du Sturt
Stony Desert, du Birdsville Track et du Bunda Plateau. Elle est décrite par
John Gould en 1843 à partir de spécimens envoyés par George Grey. Le
Caloprymnus campestris vivait dans les regs, les dunes et les sols argileux,
construisant des abris rudimentaires sous les buissons ou à l’air libre. Il
était endémique d’Australie centrale et jamais abondant.
Observations et raréfaction Après sa découverte, l’espèce n’est
plus observée pendant plusieurs décennies. Des témoignages non confirmés
apparaissent entre 1876 et 1905, notamment près de Birdsville et du lac
Killalpaninna. En 1935, Hedley Finlayson photographie et collecte les
derniers spécimens connus. Des observations non vérifiées sont rapportées
après les pluies de 1956-1957 et 1974-1975, mais aucune preuve tangible ne
permet de confirmer leur validité.
Causes de la disparition La disparition du Caloprymnus campestris
est attribuée à plusieurs facteurs convergents. La dégradation de son
habitat par le surpâturage, les feux mal gérés et l’exploitation humaine a
réduit ses zones de refuge. L’introduction de prédateurs comme le renard
roux et le chat domestique a accentué la pression sur une population déjà
fragile. La compétition avec les lapins pour les ressources alimentaires a
aggravé la situation. L’espèce, peu mobile et spécialisée, n’a pas pu
s’adapter à ces bouleversements rapides.
Statut actuel et perspectives L’espèce est classée comme éteinte
par l’UICN depuis 1994. Toutefois, des recherches récentes sur sa
morphologie crânienne et ses habitudes alimentaires suggèrent qu’elle
pourrait survivre dans des zones reculées du désert australien. Des
campagnes de suivi basées sur ces données sont envisagées pour tenter une
redécouverte. |
Macrotis
leucura (Bilby à queue blanche)
Illustration d’un Bilby à queue blanche, Macrotis leucura,
représenté dans un décor désertique composé de sol rouge et de végétation
sèche clairsemée. L’animal présente de grandes oreilles dressées, un museau
allongé, une fourrure grisâtre et une queue fine terminée par une extrémité
blanche distinctive. Sa posture dynamique et ses traits morphologiques
traduisent une adaptation nocturne aux milieux arides australiens,
soulignant son intérêt typologique et écologique.
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EX
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Le Macrotis leucura, ou bilby à queue blanche, a disparu
officiellement dans les années 1960, victime de la prédation par des espèces
introduites et de la modification de son habitat désertique.
Découverte et répartition initiale L’espèce est décrite en 1887 par
Oldfield Thomas. Elle occupait les déserts de sable du centre de l’Australie
: désert de Gibson, Grand Désert de Sable, Simpson Desert, et zones arides
du Territoire du Nord, d’Australie-Occidentale et d’Australie-Méridionale.
Elle creusait des terriers profonds en spirale, obstrués à l’entrée, dans
les dunes et les plaines sableuses.
Morphologie et mode de vie Plus petit que le bilby actuel, le
Macrotis leucura mesurait entre 32 et 44 cm, avec une queue blanche de 11 à
27 cm. Il possédait trois doigts aux pattes arrière, dont deux fusionnés.
Nocturne et solitaire, il se nourrissait d’insectes, de petits mammifères,
de graines et de fruits, notamment du genre Solanum. Il ne buvait pas d’eau,
tirant son hydratation de son alimentation. La femelle portait huit mamelles
et donnait naissance à un à trois petits après une gestation de 21 jours.
Observations et raréfaction Les derniers spécimens vivants sont
observés en 1931 à Koonchera Dune. Un crâne est retrouvé en 1967 dans un nid
d’aigle au sud-est d’Alice Springs, suggérant une survie jusqu’au début des
années 1950. Des témoignages aborigènes évoquent sa présence jusqu’en 1960
dans certaines zones reculées.
Causes de la disparition La principale cause est la prédation par
le renard roux et le chat domestique, introduits par les colons européens.
Ces prédateurs ont décimé les populations de petits marsupiaux dans les
déserts australiens. La disparition des pratiques traditionnelles de brûlage
par les communautés aborigènes a modifié les régimes de feu, réduisant la
diversité végétale et les refuges. L’espèce, déjà rare et peu étudiée, n’a
pas résisté à ces pressions combinées.
Statut actuel et perspectives Classé comme éteint par l’UICN, le
Macrotis leucura n’a pas été revu depuis les années 1960. Aucun programme de
réintroduction n’est envisageable faute de spécimens vivants. Il reste un
symbole de l’impact des espèces invasives sur la faune australienne. |
Siréniens éteints récemment
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Nom |
Staut |
Parcours et cause
disparition (EX) |
Rhytine
de Steller (hydromalys gigas)
Illustration d’une Rhytine de Steller, Hydrodamalis gigas,
représentée en nage dans un environnement marin peu profond composé
d’algues, de plantes aquatiques et de lumière filtrée depuis la surface.
L’animal présente un corps massif, une peau épaisse gris-brun, une tête
arrondie et une posture paisible tournée vers le fond, évoquant le broutage.
Sa morphologie herbivore et son décor côtier traduisent une adaptation aux
eaux froides du Pacifique Nord, soulignant son intérêt typologique et son
statut d’espèce disparue.
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EX 
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La Rhytine de Steller (Hydrodamalis gigas) a disparu en 1768,
seulement 27 ans après sa découverte, victime d’une chasse intensive et de
son extrême vulnérabilité comportementale.
Découverte et répartition initiale L’espèce est découverte en 1741
par Georg Wilhelm Steller lors de l’expédition de Vitus Béring dans la mer
de Béring. Elle vivait exclusivement autour des îles du Commandeur (Béring
et Medny), bien que des fossiles indiquent une répartition historique plus
large sur le pourtour du Pacifique nord, du Japon à la Californie.
Morphologie et écologie La Rhytine mesurait entre 8 et 9 mètres
pour un poids de 8 à 10 tonnes. Elle appartenait à la famille des dugongidés,
mais se distinguait par sa taille massive, sa peau noire épaisse et plissée,
et sa flottabilité positive qui l’empêchait de s’immerger complètement. Elle
se nourrissait exclusivement d’algues marines et vivait en groupes
familiaux. Sa gestation était longue et sa reproduction lente, ce qui la
rendait particulièrement vulnérable.
Causes de la disparition La disparition est due à une chasse
systématique dès le retour de l’expédition Béring. Les marins et marchands
de fourrure exploitent sa graisse, sa viande, son lait et sa peau. Son
comportement placide, son absence de peur de l’homme et sa lenteur ont
facilité son extermination. En l’absence de prédateurs naturels et de
mécanismes de défense, la population estimée à 2 000 individus est éradiquée
en moins de trois décennies.
Statut actuel et postérité L’espèce est classée comme éteinte par
l’UICN. Elle représente l’un des cas les plus rapides d’extinction
post-découverte chez les mammifères. Des témoignages non vérifiés ont
circulé au XIXe siècle, mais aucune preuve scientifique n’a confirmé leur
validité. La Rhytine de Steller est aujourd’hui un symbole de l’impact
humain sur les écosystèmes marins arctiques. |
Rongeurs éteints récemment
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Nom |
Staut |
Parcours et cause
disparition (EX) |
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Melomys
rubicola — Rat de Bramble Cay
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EX
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Le Melomys rubicola, ou rat de Bramble Cay, est le premier mammifère
officiellement déclaré éteint à cause du changement climatique anthropique.
Découverte et répartition initiale L’espèce est découverte en 1845
sur Bramble Cay, un îlot corallien situé à l’extrémité nord de la Grande
Barrière de corail, dans le détroit de Torrès. Elle est décrite
scientifiquement en 1924 par Oldfield Thomas. Endémique de cette île de 340
mètres sur 150, elle n’a jamais été observée ailleurs, malgré des recherches
sur le continent papou à 50 km de distance.
Morphologie et écologie Ce rongeur possédait une fourrure brun
rougeâtre sur le dos et grisâtre sur le ventre, une queue préhensile à
écailles en mosaïque, et mesurait environ 15 cm pour un poids de 80 à 160 g.
Il se nourrissait de végétation herbacée et vivait dans les zones les plus
élevées de l’île, à peine 3 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Observations et raréfaction L’espèce était encore modérément
commune dans les années 1920. Elle est photographiée en 2001, mais aucune
observation n’est enregistrée après 2009. Une enquête exhaustive menée en
2014 par le gouvernement du Queensland et l’Université du Queensland
confirme l’absence totale de spécimens vivants. L’extinction est
officiellement reconnue en 2016 par l’UICN et en 2019 par le gouvernement
australien.
Causes de la disparition La cause principale est la montée du
niveau de la mer, qui a submergé l’habitat et détruit plus de 90 % de la
végétation de Bramble Cay entre 2004 et 2014. Les tempêtes tropicales et les
inondations répétées ont aggravé la situation. L’espèce, confinée à une zone
minuscule sans possibilité de migration, n’a pas pu survivre à cette perte
d’habitat. Aucun prédateur ou facteur humain direct n’est impliqué, ce qui
rend cette extinction emblématique du changement climatique.
Statut actuel et postérité Le Melomys rubicola est considéré comme
le premier mammifère dont l’extinction est directement liée à l’impact
climatique humain. Il est devenu un symbole de la vulnérabilité des espèces
insulaires face à la montée des océans et à la perte d’habitat causée par
les dérèglements climatiques. |
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Megalomys
desmarestii — Rat géant de la Martinique
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EX

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Le Megalomys desmarestii, ou rat géant de la Martinique, a disparu
au début du XXe siècle, victime de la prédation par des espèces introduites
et de bouleversements écologiques majeurs.
Découverte et répartition initiale L’espèce est décrite en 1829 par
Johann Fischer. Elle était endémique de la Martinique et représentait l’un
des plus grands rongeurs des Petites Antilles. Elle occupait divers habitats
de l’île, des zones côtières aux forêts d’altitude, avec une préférence pour
les milieux humides et boisés.
Morphologie et écologie Ce rongeur pouvait atteindre 30 à 40 cm de
long, avec une queue presque aussi longue que le corps. Il possédait une
fourrure dense, une tête massive et des incisives puissantes. Il se
nourrissait de végétaux, de fruits et de racines. Les populations
amérindiennes et esclaves le consommaient, malgré une odeur forte qui
nécessitait une cuisson prolongée et un assaisonnement spécifique.
Raréfaction et dernières observations Au XIXe siècle, l’espèce
devient rare, se repliant dans les forêts d’altitude sur les contreforts de
la montagne Pelée. Aucune observation confirmée n’est enregistrée après
l’éruption de 1902, qui détruit Saint-Pierre et bouleverse les écosystèmes
du nord de l’île.
Causes de la disparition La principale cause est l’introduction du
rat noir (Rattus rattus) par les colons européens, qui entre en compétition
pour les ressources et transmet des maladies. L’arrivée de la mangouste
indienne (Herpestes javanicus) pour lutter contre les serpents et les rats
accentue la pression prédatrice. L’éruption de la montagne Pelée en 1902,
bien que secondaire, a pu achever les dernières populations isolées.
Statut actuel et postérité L’espèce est classée comme éteinte par
l’UICN. Elle illustre les effets combinés de la bioturbation coloniale, de
la prédation invasive et des catastrophes naturelles sur les espèces
insulaires. Elle fait partie d’un groupe de rongeurs géants antillais
aujourd’hui disparus, dont Megalomys audreyae (Barbade) et Megalomys
curazensis (Curaçao). |
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Megalomys
luciae — Rat géant de Sainte-Lucie
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EX
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Le Megalomys luciae, ou rat géant de Sainte-Lucie, a disparu au
milieu du XIXe siècle, victime de la prédation invasive et de la
colonisation écologique.
Découverte et répartition initiale L’espèce est décrite en 1901 par
Forsyth Major à partir de spécimens collectés sur l’île de Sainte-Lucie.
Elle était endémique de cette île des Caraïbes et représentait l’un des plus
grands rongeurs insulaires antillais. Elle occupait les zones boisées et
humides, probablement en altitude, mais son écologie reste mal documentée.
Morphologie et écologie Ce rongeur possédait une taille imposante,
comparable à celle d’un gros rat musqué, avec une queue longue et
écailleuse. Il se nourrissait de végétaux, de fruits et de racines. Son
comportement était probablement nocturne et discret, ce qui a limité les
observations directes. Il n’a jamais été abondant dans les récits coloniaux.
Captivité et dernières observations Le dernier spécimen connu meurt
au zoo de Londres en 1852 après trois ans de captivité. Aucun individu
vivant n’a été observé depuis. Seuls deux spécimens naturalisés sont
conservés dans des collections muséales, notamment à Paris et à Londres
Causes de la disparition La disparition est attribuée à
l’introduction du rat noir (Rattus rattus) et de la mangouste indienne
(Herpestes javanicus), qui ont décimé les populations de rongeurs indigènes
dans les Petites Antilles. La compétition alimentaire, la prédation directe
et la transmission de maladies ont affaibli l’espèce. La colonisation
agricole et la déforestation ont réduit son habitat. L’absence de mesures de
conservation et la faible résilience démographique ont accéléré son
extinction.
Statut actuel et postérité L’espèce est classée comme éteinte par
l’UICN. Elle incarne la fragilité des faunes insulaires face aux
bouleversements coloniaux et écologiques. Elle fait partie du groupe des
Megalomys, tous disparus au XXe siècle, et illustre l’effacement silencieux
des mammifères endémiques des Caraïbes. |
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Gyldenstolpia fronto — Rat du Brésil
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EX
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Le Gyldenstolpia fronto, ou rat fouisseur géant du Brésil, est
considéré comme éteint depuis le début du XXe siècle, victime de la
fragmentation de son habitat et d’une absence totale de données
contemporaines.
Découverte et répartition initiale L’espèce est décrite en 1888 par
Herluf Winge sous le nom de Kunsia fronto. Elle est ensuite reclassée dans
le genre Gyldenstolpia, qui ne comprend que deux espèces. Le Gyldenstolpia
fronto était présent dans le Chaco humide d’Argentine et dans les savanes
sèches du Brésil, notamment dans le Minas Gerais. Les seuls spécimens connus
proviennent de collectes anciennes, le dernier datant de 1896.
Morphologie et écologie Ce rongeur de grande taille possédait un
crâne robuste, des oreilles arrondies et peu visibles, des yeux petits, une
queue courte et une fourrure dorsale épaisse et hérissée. Il présentait une
morphologie semi-fossoriale, adaptée à la vie souterraine. Son écologie
reste inconnue, mais il est supposé avoir habité les savanes sèches et les
zones herbeuses, avec un mode de vie discret et fouisseur.
Raréfaction et absence de données Aucun spécimen vivant n’a été
observé depuis plus d’un siècle. Des campagnes de recherche ciblées dans le
Chaco argentin et le Cerrado brésilien n’ont donné aucun résultat. L’espèce
est absente des milliers de prélèvements indirects (egagrópilas de rapaces)
réalisés dans ces régions. Aucun fossile récent ni trace génétique n’a été
détecté.
Causes de la disparition La disparition est attribuée à la
fragmentation de son habitat par l’agriculture, l’élevage et l’urbanisation.
L’absence de données contemporaines empêche d’identifier des causes
précises, mais la faible densité, la spécialisation écologique et la
pression anthropique sont les facteurs les plus probables. L’espèce a
disparu sans jamais avoir été étudiée in situ.
Statut actuel et postérité Le Gyldenstolpia fronto est classé comme
éteint par les autorités argentines et comme en danger critique
(possiblement éteint) par l’UICN depuis 2018. Il incarne la disparition
silencieuse des rongeurs sud-américains méconnus, et souligne les lacunes
dans la connaissance et la conservation des petits mammifères fossoriales. |
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Peromyscus pembertoni — Souris de Pemberton
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EX
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La souris de Pemberton (Peromyscus pembertoni) a disparu en 1931,
victime de son isolement insulaire, de la compétition interspécifique et de
la fragilité écologique de son habitat.
Découverte et répartition initiale L’espèce est décrite en 1932 par
William H. Burt à partir de spécimens collectés sur l’île San Pedro Nolasco,
dans le golfe de Californie, au large de Sonora (Mexique). Elle était
endémique de cette île aride de 3,7 km², caractérisée par une végétation
clairsemée et une faune limitée. Aucun autre site n’a jamais abrité cette
espèce.
Morphologie et écologie La souris de Pemberton appartenait au
groupe des Peromyscus à pattes blanches. Elle se distinguait par sa taille
modeste, sa fourrure brun-gris, ses grandes oreilles et sa queue velue. Elle
était probablement nocturne, granivore et insectivore, occupant les zones
rocheuses et les crevasses pour se protéger des prédateurs et des
températures extrêmes. Son comportement reste mal connu, faute
d’observations prolongées.
Dernières observations et extinction Le dernier spécimen vivant est
collecté le 26 décembre 1931. Aucune trace n’est relevée lors des
expéditions ultérieures. L’UICN confirme son extinction dans les années
1990. L’espèce n’a jamais été observée sur le continent ni sur d’autres îles
du golfe.
Causes de la disparition La cause principale est la compétition
avec Peromyscus boylii, une espèce continentale introduite accidentellement
sur l’île, probablement par des pêcheurs ou des navigateurs. Ce concurrent
plus adaptable a supplanté la souris de Pemberton dans les niches
écologiques disponibles. L’absence de diversité génétique, la faible
résilience démographique et l’absence de refuge ont accéléré l’extinction.
Aucun programme de conservation n’a été envisagé à l’époque.
Statut actuel et postérité L’espèce est classée comme éteinte par
l’UICN. Elle incarne la vulnérabilité des espèces insulaires face aux
introductions biologiques et à l’absence de surveillance écologique. Elle
est souvent citée comme exemple dans les études sur l’extinction rapide des
petits mammifères insulaires |
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Nesoryzomys indefessus — Rat de rizière des Galapagos
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EX
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Le Nesoryzomys indefessus, ou rat de rizière des Galápagos, a
disparu dans les années 1930, victime de l’introduction du rat noir et de la
fragilité écologique insulaire.
Découverte et répartition initiale L’espèce est décrite en 1899 par
Oldfield Thomas. Elle était endémique des îles Santa Cruz et Baltra, dans
l’archipel des Galápagos. Elle appartenait au genre Nesoryzomys, un groupe
de rongeurs sigmodontinés spécifiques aux Galápagos, et occupait les zones
boisées et les milieux semi-arides de basse altitude.
Morphologie et écologie Ce rongeur possédait une taille modeste,
une fourrure brun-gris, une queue velue et une dentition adaptée à un régime
omnivore. Il se nourrissait de graines, de fruits, d’insectes et de petits
invertébrés. Son comportement était probablement nocturne et discret, avec
une activité concentrée dans les zones de végétation dense. Il jouait un
rôle écologique important dans la dispersion des graines et le contrôle des
insectes.
Raréfaction et extinction L’espèce devient rare dès le début du XXe
siècle. Les dernières observations confirmées datent des années 1930. Aucune
trace n’a été relevée lors des expéditions scientifiques ultérieures. L’UICN
classe l’espèce comme éteinte, bien que des espèces proches comme
Nesoryzomys narboroughi aient été redécouvertes sur d’autres îles.
Causes de la disparition La principale cause est l’introduction du
rat noir (Rattus rattus) par les navires européens. Ce prédateur
opportuniste a décimé les populations indigènes en détruisant les nids, en
consommant les jeunes et en entrant en compétition pour les ressources
alimentaires. La faible résilience démographique, l’absence de mécanismes de
défense et l’isolement insulaire ont empêché toute adaptation. Aucun
programme de conservation n’a été mis en place à l’époque.
Statut actuel et postérité Le Nesoryzomys indefessus est classé
comme éteint par l’UICN depuis 2019. Il incarne la vulnérabilité des espèces
insulaires face aux introductionsbiologiques et à l’absence de surveillance
écologique. Il est souvent cité comme exemple dans les études sur
l’extinction rapide des petits mammifères insulaires. |
Cétartiodactyles éteints récemment
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Nom |
Staut |
Parcours et cause
disparition (EX) |
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Sanglier
de Java (Sus bucculentus)
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EX
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Le sanglier de Java (Sus bucculentus), aussi appelé sanglier du
Vietnam, est considéré comme éteint, bien que son statut taxonomique reste
incertain en raison du faible nombre de spécimens et de données génétiques
disponibles.
Découverte et répartition initiale L’espèce est décrite en 1892 à
partir de deux crânes collectés dans les montagnes du Laos. Un troisième
spécimen est découvert en 1995 dans les monts Annamites. Elle aurait été
endémique des forêts tropicales humides du Laos et du Vietnam, entre 500 et
1 500 mètres d’altitude, dans des zones marécageuses, riveraines et
semi-décidues.
Morphologie et écologie Le sanglier de Java se distinguait par des
joues larges et une dentition robuste, adaptée à une alimentation variée
incluant racines, tubercules, fruits, écorces et graines dures. Il était
légèrement plus grand que le sanglier eurasien (Sus scrofa), avec un poids
estimé entre 80 et 120 kg. Son pelage était probablement dense et sombre.
Les canines bien développées servaient à creuser et à se défendre. Son
comportement était probablement solitaire et nocturne, avec une activité
concentrée dans les zones humides et boisées.
Raréfaction et incertitude taxonomique L’espèce n’a jamais été
observée vivante. Les données sont limitées à quelques crânes et fragments
dentaires. Des analyses génétiques récentes suggèrent qu’il pourrait s’agir
d’une forme locale de Sus scrofa, ce qui rend son statut taxonomique
incertain. L’UICN le considère comme éteint jusqu’à obtention de preuves
plus solides.
Causes de la disparition La disparition est attribuée à la
déforestation, à la fragmentation de l’habitat et à la chasse. Les forêts
des monts Annamites ont été fortement exploitées pour l’agriculture, le bois
et les infrastructures. La chasse locale, motivée par la viande et les
croyances médicinales, a pu décimer les dernières populations. L’absence de
données contemporaines et de programmes de conservation a empêché toute
protection.
Statut actuel et postérité Le sanglier de Java est classé comme
éteint par l’UICN, mais son statut reste sujet à débat. Il incarne les
limites de la taxonomie fondée sur des spécimens fragmentaires et souligne
la nécessité de recherches génétiques et écologiques approfondies dans les
zones tropicales reculées. |
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Bouquetin
des Pyrénées (Capra pyrenaica pyrenaica)
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EX
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Le Bouquetin des Pyrénées (Capra pyrenaica pyrenaica) a disparu
officiellement en janvier 2000, victime de la chasse intensive, de la
fragmentation de son habitat et de l’absence de mesures de conservation
efficaces.
Répartition et caractéristiques Sous-espèce du bouquetin ibérique,
le Bouquetin des Pyrénées occupait historiquement les versants français et
espagnols de la chaîne pyrénéenne. Il se distinguait par des cornes longues
et incurvées, un pelage sombre marqué de taches noires, et une adaptation
aux milieux escarpés et rocheux. Il vivait en petits groupes dans les zones
d’altitude, entre 1 000 et 2 500 mètres.
Raréfaction et disparition progressive La sous-espèce disparaît du
versant français dès le début du XXe siècle, le dernier individu étant tué
près du lac de Gaube en 1910. En Espagne,
une population relictuelle subsiste dans le parc national d’Ordesa et du
Mont-Perdu, créé en 1918. Malgré cette protection, la population décline
lentement, passant de quelques dizaines à moins de dix individus dans les
années 1990.
Dernier individu et extinction officielle La dernière femelle,
nommée Celia, est retrouvée morte le 6 janvier 2000 dans le parc d’Ordesa,
tuée par la chute d’un arbre. Sa mort
marque l’extinction officielle de la sous-espèce. Des tissus vivants avaient
été prélevés en 1999 pour tenter un clonage, mais les tentatives échouent à
produire une lignée viable.
Causes de la disparition La chasse sportive au XIXe siècle a décimé
les populations, ciblées pour leurs cornes spectaculaires. La fragmentation
de l’habitat par les activités humaines, le dérangement touristique et
l’absence de corridors écologiques ont isolé les derniers groupes. L’absence
de programme de reproduction en captivité ou de translocation a empêché
toute restauration génétique. La faible diversité génétique et la
consanguinité ont aggravé la vulnérabilité démographique.
Statut et postérité Classé comme éteint par l’UICN, le Bouquetin
des Pyrénées est le seul bouquetin ibérique à avoir disparu. Il a été
remplacé par des réintroductions de bouquetins de sous-espèces proches
(Capra pyrenaica victoriae) dans les Pyrénées françaises depuis 2014. Son
extinction est devenue un cas emblématique de perte de biodiversité liée à
la négligence conservatoire. |
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Aurochs
(Bos primigenius)
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EX
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L’aurochs (Bos primigenius) a disparu en 1627, victime de la chasse,
de la domestication et de la fragmentation de son habitat forestier.
Origine et répartition historique Apparu il y a environ deux
millions d’années en Inde, l’aurochs migre vers l’Europe, l’Asie et
l’Afrique du Nord. Il devient l’un des grands herbivores du Paléolithique,
représenté dans les grottes de Lascaux, Chauvet et Altamira. Trois
sous-espèces sont identifiées : européenne (Bos primigenius primigenius),
asiatique (Bos primigenius namadicus) et nord-africaine (Bos primigenius
africanus).
Morphologie et écologie L’aurochs mesurait entre 1,60 et 1,80 m au
garrot pour les mâles, avec un poids de 800 à 1 000 kg. Il possédait de
longues cornes en lyre, un pelage brun-noir chez le mâle et brun-rouge chez
la femelle. Il vivait en petits groupes dans les forêts humides, les marais
et les vallées fluviales, se nourrissant de graminées, de glands, d’écorces
et de feuillages.
Domestication et raréfaction Domestiqué vers 8 000 av. J.-C. au
nord du Croissant fertile, il donne naissance aux races bovines actuelles.
Les croisements entre aurochs sauvages et bovins domestiques sont fréquents
jusqu’au Moyen Âge. Dès le XIIIe siècle, l’aurochs ne subsiste plus qu’en
Europe de l’Est, notamment en Pologne, Lituanie et Moldavie.
Extinction et dernier individu Le dernier aurochs connu meurt en
1627 dans la forêt de Jaktorów, en Pologne. Il s’agissait d’une femelle
surveillée par les autorités royales. L’espèce est alors considérée comme
éteinte. Des tentatives de reconstitution ont lieu au XXe siècle, notamment
par les frères Heck, qui créent une race appelée « aurochs de Heck ».
Causes de la disparition La chasse intensive pour la viande et les
trophées a décimé les populations. La domestication a entraîné une pollution
génétique et une réduction des effectifs sauvages. La fragmentation de
l’habitat par l’agriculture et l’urbanisation a limité les zones de refuge.
L’absence de mesures conservatoires et la faible résilience démographique
ont accéléré l’extinction.
Statut et postérité L’aurochs est classé comme éteint par
l’UICN. Il est considéré comme un candidat potentiel pour la désextinction
grâce au séquençage de son ADN ancien. Il reste un symbole de la
domestication et de la disparition des grands herbivores sauvages européens. |
Chiroptères éteints récemment
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Nom |
Staut |
Parcours et cause
disparition (EX) |
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Chauve-souris frugivore de Porto Rico (Phyllonycteris major)
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EX
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Pipistrelle de Sturdee (Pipistrellus sturdeei)
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EX
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Pipistrelle de l’île Christmas (Pipistrellus murray)
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EX
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Renard
volant de l’île Percy (Pteropus brunneus)
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EX
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Grand
renard volant des Palaos (Pteropus pilosus)
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EX
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Roussette
rougette (Pteropus subniger)
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EX
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Périssodactyles éteints récemment
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Nom |
Staut |
Parcours et cause
disparition (EX) |
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Zèbre
Quagga (Equus quagga quagga)
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EX
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Rhinocéros noir d’Afrique de l’Ouest (Diceros bicornis longipes)
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EX
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Cheval de
Tarpan (Equus ferus ferus)
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EX
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Soricomorphes
éteints récemment
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Nom |
Staut |
Parcours et cause
disparition (EX) |
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Nesophonte d’Edith (Nesophontes edithae)
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EX
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Nesophonte de Porto Rico (Nesophontes portoricensis)
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EX
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Nesophonte de Cuba (Nesophontes micrus)
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EX
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