Rongeurs

Sous-ordre	Description
Anomaluromorphes (5 gen, 10 esp)	Les Anomaluromorphes sont un infra-ordre de rongeurs africains arboricoles, regroupant des espèces aux capacités de saut ou de vol plané, avec des adaptations uniques à la vie en forêt tropicale. Taille et description Les Anomaluromorphes incluent des espèces de taille petite à moyenne. Les Anomaluridae ressemblent à des écureuils volants, avec un corps allongé de 15 à 45 cm, une queue touffue et un patagium leur permettant de planer. Les Pedetidae, comme le lièvre sauteur, atteignent jusqu’à 80 cm et possèdent de longues pattes postérieures adaptées au saut. Les Zenkerellidae sont plus petits et discrets, avec une morphologie proche des Anomaluridae mais sans capacité de vol plané. Distribution Ces rongeurs sont endémiques d’Afrique subsaharienne. Les Anomaluridae et Zenkerellidae vivent dans les forêts tropicales humides d’Afrique centrale et occidentale. Les Pedetidae occupent les savanes et zones semi-arides du sud du continent. Mode de vie Les Anomaluridae sont nocturnes et arboricoles, se nourrissant de fruits, feuilles et écorces. Ils utilisent leur membrane de vol pour se déplacer entre les arbres. Les Pedetidae sont crépusculaires ou nocturnes, fouisseurs et herbivores, vivant dans des terriers qu’ils creusent eux-mêmes. Les Zenkerellidae sont très peu connus, mais semblent également arboricoles et nocturnes Reproduction Les données sur la reproduction sont limitées. Les Anomaluridae ont des portées de 1 à 3 petits, élevés dans des nids arboricoles. Les Pedetidae ont une gestation d’environ 80 jours et donnent naissance à 1 ou 2 jeunes bien développés. Les Zenkerellidae n’ont pas de données reproductives précises disponibles. Particularités Les Anomaluridae possèdent un patagium soutenu par une tige cartilagineuse issue du coude, contrairement aux écureuils volants. Leur queue est munie de deux rangées d’écailles ventrales qui servent d’ancrage contre les troncs. Les Pedetidae ont une dentition particulière et des adaptations locomotrices proches des lagomorphes. Les Zenkerellidae sont les seuls rongeurs arboricoles sans patagium, ce qui les rend uniques dans leur niche écologique. Dangerosité Les Anomaluromorphes ne présentent pas de danger direct pour l’humain. Ils ne sont pas vecteurs de maladies connues ni nuisibles agricoles majeurs. Leur rareté et leur habitat forestier les rendent peu exposés aux interactions humaines. Leur conservation est cependant préoccupante pour certaines espèces en raison de la déforestation et de la fragmentation des habitats
Castorimorphes (14 gen, 97 esp)	Les Castorimorphes sont un groupe de rongeurs nord-américains comprenant les castors, les gaufres à poche et les rats-kangourous, tous spécialisés dans des modes de vie fouisseurs ou aquatiques avec des adaptations morphologiques marquées. Taille et description Les Castorimorphes présentent une grande variabilité morphologique. Les castors (Castoridae) sont les plus grands, mesurant jusqu’à 135 cm avec une queue plate de 30 à 38 cm et un poids de 11 à 35 kg. Les gaufres à poche (Geomyidae) sont trapus, de 15 à 30 cm, avec une queue courte et des griffes puissantes pour creuser. Les rats-kangourous et souris à poche (Heteromyidae) sont plus petits, de 6 à 15 cm, avec des queues longues, des pattes postérieures allongées et des poches jugales internes pour transporter la nourriture. Distribution Les Castorimorphes sont endémiques d’Amérique du Nord et centrale. Les castors vivent dans les zones tempérées humides du Canada, des États-Unis et d’Eurasie (pour Castor fiber). Les Geomyidae occupent les prairies et sols meubles du Canada au Panama. Les Heteromyidae sont présents dans les déserts, savanes et forêts tropicales du sud-ouest des États-Unis jusqu’au nord de l’Amérique du Sud. Mode de vie Les castors sont semi-aquatiques, nocturnes et monogames, vivant en familles territoriales dans des huttes et barrages qu’ils construisent. Les Geomyidae sont fouisseurs solitaires, creusant des galeries complexes pour se nourrir de racines et stocker des végétaux. Les Heteromyidae sont nocturnes, granivores et fouisseurs, utilisant leurs poches jugales pour transporter des graines et leurs pattes postérieures pour sauter ou courir selon les espèces. Reproduction Les castors ont une gestation de 103 à 108 jours, avec 2 à 4 petits élevés dans la hutte familiale. Les Geomyidae ont 1 à 2 portées par an de 2 à 6 petits, avec une gestation de 18 à 20 jours. Les Heteromyidae ont 1 à 3 portées annuelles de 2 à 6 petits, avec une gestation de 22 à 30 jours. Les jeunes sont altriciels et élevés dans des terriers ou des huttes. Particularités Les castors sont des ingénieurs écologiques, modifiant leur environnement par la construction de barrages. Ils possèdent des incisives orange, une queue multifonctionnelle et des clapets nasaux et auriculaires pour la plongée. Les Geomyidae ont des incisives externes, des griffes puissantes et une dentition fossoriale. Les Heteromyidae ont des bulles tympaniques hypertrophiées, des poches jugales internes et des adaptations locomotrices variées. Dangerosité Les Castorimorphes ne sont pas dangereux pour l’humain. Les castors peuvent causer des inondations agricoles mais sont protégés et bénéfiques pour la biodiversité. Les Geomyidae peuvent être nuisibles agricoles en endommageant les cultures souterraines. Les Heteromyidae ont un impact limité sur l’agriculture et jouent un rôle écologique dans la dispersion des graines. Leur statut de conservation est généralement préoccupation mineure, bien que certaines espèces soient localement menacées.
Hystricomorphes	Les Hystricomorphes sont un sous-ordre de rongeurs majoritairement herbivores, caractérisés par une dentition spécialisée, une grande diversité morphologique et une distribution mondiale centrée sur l’Afrique et l’Amérique du Sud. Taille et description Les Hystricomorphes présentent une taille très variable. Les plus petits, comme l’octodon, mesurent environ 12 à 20 cm pour 200 à 300 g. Les plus grands, comme le capybara, atteignent 1,3 m de long pour plus de 50 kg. Leur corps est souvent trapu, avec une tête large, des yeux latéraux, des oreilles petites à moyennes, et une queue courte ou absente. Leur dentition se distingue par des incisives à croissance continue et des molaires complexes. Les racines dentaires restent ouvertes, permettant une croissance prolongée des dents jugales. Distribution Les Hystricomorphes sont présents en Afrique, en Amérique du Sud et centrale, et dans certaines régions d’Asie et d’Europe. Les familles sud-américaines (Caviidae, Dasyproctidae, Erethizontidae) dominent les milieux tropicaux et humides. Les espèces africaines (Thryonomyidae, Bathyergidae) occupent les savanes, les forêts et les zones semi-arides. Certaines espèces comme le ragondin (Myocastoridae) ont été introduites en Europe et sont devenues invasives. Mode de vie Ce sont des rongeurs majoritairement herbivores, vivant dans des milieux variés : forêts, marécages, savanes, zones rocheuses ou aquatiques. Ils peuvent être solitaires ou sociaux, diurnes ou nocturnes. Les espèces fouisseuses comme les rats-taupes (Bathyergidae) vivent en colonies souterraines. Les porcs-épics (Hystricidae, Erethizontidae) sont terrestres et nocturnes. Les capybaras sont semi-aquatiques et grégaires. Leur régime alimentaire repose sur les herbes, racines, fruits et écorces. Reproduction La reproduction varie selon les familles. Les gestations sont longues pour des rongeurs (60 à 150 jours), avec des portées de 1 à 6 petits. Les jeunes naissent souvent précoces, avec poils et yeux ouverts, capables de se déplacer rapidement. Les espèces sociales comme les capybaras élèvent leurs jeunes en groupe. Les hutias et cobayes ont des cycles reproductifs rapides, favorisant leur expansion. Particularités Les Hystricomorphes se distinguent par leur morphologie crânienne : le trou infra-orbitaire est élargi, permettant le passage d’un muscle masticateur. Leur dentition hystricognathe est unique. Certaines espèces ont des adaptations remarquables : les porcs-épics possèdent des piquants défensifs, les rats-taupes sont eusociaux, les capybaras sont les plus grands rongeurs vivants. Leur diversité écologique est exceptionnelle. Dangerosité La plupart des Hystricomorphes ne sont pas dangereux pour l’humain. Toutefois, certaines espèces peuvent être nuisibles agricoles (ragondins, aulacodes) ou vecteurs de maladies (leptospirose via le ragondin). Les porcs-épics peuvent infliger des blessures avec leurs piquants. Les espèces invasives comme le ragondin causent des dégâts aux berges et aux cultures. La majorité reste cependant écologiquement bénéfique, participant à la dispersion des graines et à la structuration des sols.
Myomorphes	Les Myomorphes sont un infra-ordre de rongeurs regroupant les rats, souris, gerbilles, hamsters et campagnols, caractérisés par leur dentition spécialisée, leur agilité et leur extrême diversité écologique. Taille et description Les Myomorphes présentent une taille très variable. Les plus petits, comme Mus minutoides, mesurent environ 6 cm pour 5 à 10 g, tandis que les plus grands, comme Rattus norvegicus, atteignent 25 cm et 500 g. Leur corps est généralement élancé, avec une queue longue et nue, des oreilles arrondies, un museau pointu et un pelage court. Leur dentition est marquée par des incisives à croissance continue et des molaires adaptées au broyage. Leurs muscles masséters sont déplacés vers l’avant, ce qui améliore leur capacité à ronger. Distribution Les Myomorphes sont cosmopolites, présents sur tous les continents sauf l’Antarctique. Ils occupent une grande variété de milieux : forêts, savanes, déserts, zones agricoles, milieux urbains, montagnes et marécages. Leur succès planétaire est lié à leur plasticité comportementale et à leur capacité à cohabiter avec l’humain. Mode de vie Ce sont des animaux principalement nocturnes, terrestres ou fouisseurs, parfois arboricoles ou semi-aquatiques. Ils vivent seuls ou en colonies, dans des nids, des terriers ou des cavités naturelles. Leur régime est omnivore ou granivore, incluant graines, fruits, invertébrés, déchets organiques et parfois petits vertébrés. Ils sont très mobiles, opportunistes et capables de coloniser rapidement de nouveaux territoires. Reproduction Les Myomorphes ont une reproduction rapide et prolifique. La gestation dure de 18 à 25 jours selon les espèces, avec 4 à 12 petits par portée, et jusqu’à 8 portées par an. Les jeunes sont altriciels, mais grandissent vite et atteignent la maturité sexuelle en quelques semaines. Cette fécondité élevée favorise leur expansion et leur résilience dans les milieux perturbés. Particularités Les Myomorphes se distinguent par leur intelligence, leur mémoire spatiale et leur capacité d’apprentissage. Certaines espèces sont devenues commensales de l’humain, comme Mus musculus et Rattus norvegicus, tandis que d’autres restent strictement forestières ou montagnardes. Leur morphologie crânienne est unique : le muscle masséter médial traverse le trou infra-orbitaire, une configuration rare chez les mammifères. Ils sont souvent utilisés comme modèles biologiques en recherche médicale. Dangerosité Les Myomorphes peuvent être vecteurs de nombreuses maladies zoonotiques : leptospirose, salmonellose, peste, typhus, hantavirus. Ils sont aussi nuisibles agricoles, causant des pertes de récoltes et des dommages aux infrastructures. Leur présence en milieu urbain est associée à des risques sanitaires, nécessitant des programmes de contrôle. Toutefois, certaines espèces jouent un rôle écologique utile dans la dispersion des graines, le contrôle des insectes et la structuration des sols forestiers.
Sciuromorphes	Les Sciuromorphes sont un sous-ordre de rongeurs comprenant les écureuils, marmottes, tamias, spermophiles et aplodontes, caractérisés par leur dentition spécialisée, leur agilité et leur diversité écologique dans l’hémisphère nord. Taille et description Les Sciuromorphes présentent une taille très variable. Les tamias mesurent de 10 à 15 cm pour 50 à 150 g, les écureuils arboricoles de 20 à 30 cm pour 200 à 600 g, les marmottes jusqu’à 60 cm pour 2 à 7 kg, et les aplodontes environ 30 cm pour 1 kg. Leur corps est généralement robuste ou élancé, avec une queue touffue chez les écureuils, courte chez les marmottes. Leur pelage varie du roux au brun, parfois gris ou noir. Leur dentition se distingue par des incisives à croissance continue et des molaires adaptées au broyage végétal. Le muscle masséter est renforcé et décalé vers l’avant, traversant partiellement le trou infra-orbitaire. Distribution Les Sciuromorphes sont principalement présents dans l’hémisphère nord : Amérique du Nord, Europe, Asie. Les écureuils arboricoles peuplent les forêts tempérées et tropicales. Les marmottes vivent dans les zones montagneuses et les prairies alpines. Les spermophiles et chiens de prairie occupent les steppes et plaines nord-américaines. Les aplodontes sont endémiques des régions humides de l’ouest de l’Amérique du Nord. Mode de vie Les écureuils sont arboricoles, diurnes, solitaires ou territoriaux, construisant des nids dans les arbres. Les marmottes sont fouisseuses, grégaires, hibernantes, vivant dans des terriers complexes. Les spermophiles et chiens de prairie sont sociaux, diurnes, et vivent en colonies. Les aplodontes sont semi-aquatiques, fouisseurs et nocturnes. Leur régime est principalement végétarien : graines, fruits, écorces, racines, feuilles. Certains consomment aussi des insectes ou champignons. Reproduction La reproduction est saisonnière, souvent au printemps. Les femelles ont 1 à 2 portées par an, avec 2 à 8 petits selon les espèces. La gestation dure de 28 à 40 jours. Les jeunes naissent nus et aveugles, élevés dans le nid ou le terrier. La maturité sexuelle est atteinte en quelques mois. Les marmottes et chiens de prairie ont des structures sociales complexes influençant la reproduction. Particularités Les Sciuromorphes se distinguent par leur agilité, leur capacité à grimper ou creuser, leur comportement d’hibernation chez les marmottes et spermophiles, et leur communication vocale chez les chiens de prairie. Les écureuils arboricoles ont une queue préhensile et un sens de l’équilibre remarquable. Les aplodontes ont une morphologie primitive, proche des formes fossiles de l’Éocène. Leur rôle écologique est important dans la dispersion des graines, l’aération des sols et la régulation des populations végétales. Dangerosité Les Sciuromorphes ne sont pas dangereux pour l’humain. Toutefois, certaines espèces peuvent être vecteurs de maladies zoonotiques comme la peste (spermophiles), ou causer des dégâts agricoles (écureuils, marmottes). Les chiens de prairie peuvent perturber les pâturages. Leur présence en milieu naturel est généralement bénéfique, et plusieurs espèces sont protégées ou surveillées pour leur rôle écologique et leur sensibilité aux perturbations climatiques.